Une grande fête bororo se tien à l'époque où tous les pasteurs, Peuls ou Touaregs, emmènent leurs troupeaux sur les pâtures salées d'In-Gall à Tegguida-n'Tessoum, quand les pluies d'hivernage les ont fait reverdir. C'est le Guerwal, un "concours de beauté" entre les jeunes gens des différentes tribus qui se retrouvent à ce moment-là.
Dès que les troupeaux sont arrivés sur le lieu de rassemblement, les jeunes garçons se retirent pour se parer et se farder des heures durant. Ils se passent sur le visage un fond de teint ocre, dessinent en noir le contour de la bouche, se tressent les cheveux et composent des ornements avec des bijoux, des perles, des plumes, des chaînes et des bandeaux décorés de coris (coquillages blancs).
Ainsi apprêtés, les jeunes hommes se réunissent pour d'étranges choeurs où la même note est chantée interminablement de façon lancinante.
Les jeunes filles, jusqu'alors restées spectatrices, entrent en scène. L'une s'avance et choisir l'homme le plus beau désigné comme "togo" (étalon). Chacune à leur tour, les jeunes filles désignent l'homme correspondant à leur idéal. La nuit, ces couples se retrouveront pour des joutes oratoires.
Ce culte de la beauté a donné lieu à la coutume du "teggal". Si une jeune fille ne veut aucun des cinq prétendants choisis par ses parents, elle s'enfuit avec celui qu'elle a élu au cours du Guerwal. Si une femme mariée ne trouve plus son mari à son goût, elle peut aussi s'enfuir pour aller vivre quelques mois ou années avec celui qu'elle a choisi au cours d'une danse.
Article publié le lundi 24 janvier 2005
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