Hamsou Garba
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Rencontre avec la diva nigérienne Hamsou Garba. Née le 25 Décembre 1958 à Maradi, Hamsou Garba est chanteuse, danseuse et animatrice à la radio Touraki. Il lui arrive également de jouer de la comédie.



 



FOFO : Quand est née votre passion pour la musique ?



H. GARBA : Très jeune, d’ailleurs à cause de la musique j’ai délaissé mes études. Chanter est un don pour moi. Je ne l’ai ni appris ni hérité de quelqu’un. Ma toute première chanson était  ‘Allah ka tamaïki Niger’, c’était en 1976. On peut encore l’écouter sur les ondes de la voix du sahel.



 



FOFO : Quand avez vous créé votre troupe Anashua ?



H. GARBA : En 1991, Anashua signifie ambiance, nous avons débutter à 25, aujourd’hui nous sommes 18.



 



FOFO : Votre première chanson a 35 ans, et votre premier album ?



H. GARBA : C’est très récent, j’ai sorti mon premier album en 2008, il se nomme ‘Gargadi’ et est composé de 7 titres. En 2009 j’ai sorti un deuxième album de 11 titres intitulé ‘Tout est possible’. Cette année je travaille pour la sortie de deux albums, ‘Les hommes de l’histoire’ contenant 8 titres et ‘Aouran dollé’ de 9 titres.



J’ai également enregistré un autre album, dédié au Président de la République Fédérale du Nigeria et ses différents gouverneurs. J’ai composé moi-même toutes mes chansons, excepté ‘Laguireto’ que j’ai reprise du répertoire nigérian.



 



FOFO : De quoi parlent vos chansons ?



H. GARBA : Mes chansons parlent de l’amour, j’essaye également de conscientiser les nigériens sur les problématiques sociopolitiques et culturelles que nous vivons.



 



FOFO : Quels sont les instruments de musique que vous utilisez ?



H. GARBA : Des instruments traditionnels tels que le tam-tam, le ganga, le violon, la flute, le kountidji et le douma. J’utilise aussi des instruments modernes comme la guitare ou la basse.



 



FOFO : Avez-vous beaucoup voyagé grâce à vos œuvres ?



H. GARBA : En 1996 j’ai effectué une tournée dans la sous région à Ouagadougou, Accra, Cotonou et Lomé. En 1999 j’ai été invitée à l’investiture du président Obassanjo à Abuja au Nigeria. La même année j’ai été invitée au 32ème anniversaire de l’investiture du Guide Lybien. En 2000 j’ai animé à une foire en Allemagne. En 2002 j’ai été invitée à l’investiture du président Malien. Cette année j’ai été invité à me produire à Rennes (France) et en Belgique.



 



FOFO : Vous avez également une radio.



H. GARBA : Oui, le 1er janvier 2006 j’ai mis sur pied une radio appelée Touraki FM, la voix des artistes.



 



FOFO : Vous vous produisez souvent lors des manifestations officielles mais à quand un concert 100% Hamsou Garba ?



H. GARBA : C’est vrai que jusqu’à présent je n’ai jamais organisé un concert propre à moi car l’organisation d’un concert nécessite beaucoup de or moi je suis toujours occupée. Mais cette année je suis entrain de préparer les vernissages de mes trois albums. Ca se déroulera en Novembre lors du festival Zanzaro  organisé par ma radio.



 



FOFO : Vous avez participé à Djogol Culture, pouvez-vous nous en parler ?



H. GARBA : En effet, à l’époque nous avions constaté qu’il existait une véritable mafia au niveau des personnes qui dirigeaient la culture Nigérienne, une mafia qui se passait entre ces dirigeants et des artistes qui n’étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit pour ce pays.  Une mafia qui a fait reculer notre culture de plusieurs années. Les deux parties se faisaient signer des contrats importants pour, en fin, se partager le butin. Ces gens là, nous les appelons Danfareïzeye en djerma. Ils moquaient éperdument de la culture et du Niger. C’est ce qui a motivé ‘Djogol culture’ pour dénoncer et condamner ces irrégularités. Nous avons eu satisfaction parce que aussitôt après, le Secrétaire Général du ministère en question a été limogé. Ensuite la Présidence de la République de l’époque nous a donné l’honneur de choisir nous-même le remplaçant à ce poste. De plus l’un des auteurs de Djogol Culture, Pheno, a été nommé conseiller culturel à la Présidence de la République. Aujourd’hui les auteurs de ce collectif sont impliqués dans plusieurs décisions du ministère en charge de la culture.



 



FOFO : Donnez-nous votre point de vu sur la l’évolution de la musique nigérienne.



H. GARBA : La musique Nigérienne ne va pas de l’avant parce que nous n’avons pas de soutien. Il y’a beaucoup de grandes sociétés dans ce pays, malheureusement elles ne font rien pour notre la culture. Les artistes ont beau faire des allers-retours dans leurs locaux, ces sociétés sont incapables de soutenir quelques concerts. Je salut l’appui consenti aux artistes par le ministère mais ce n’est pas suffisant. Je salut également le courage de l’ensemble des artistes qui persévèrent malgré l’absence de soutien.



Un autre problème c’est que dès que nous sortons un album, automatiquement il est piraté. Le piratage est un frein énorme à nos carrières.



 



FOFO : Quelles seraient les solutions ?



H. GARBA : Les artistes doivent subir des ateliers de formations. Au temps du régime du Général Ali Chaïbou, c’était le gouvernement qui s’occupait ça. Dans chaque domaine il y’avait des ateliers.



 



FOFO : Quels sont vos relations avec les autres artistes ?



H. GARBA : J’entretiens de bons rapports avec les artistes. Parmi eux, certains m’appellent tante, d’autres me disent grande sœur. J’ai fait le mieux que pouvais pour ceux qui m’ont approché.



 



FOFO : Votre dernier mot ?



H. GARBA : Je souhaite que les artistes ne se découragent pas. Si vraiment ils travaillent comme ça se doit, ça va aller. Aujourd’hui je suis fière que notre nouveau ministre prenne vraiment en compte les difficultés que rencontrent les artistes. Je profite de cet entretien pour attirer l’attention des artistes musiciens à bannir les chansons qui ne contiennent que des paroles grossières, à bannir le style genre mapouka. C’est malheureusement le cas de la majeur partie des orchestres, du début à la fin de leurs chansons ils ne font que citer le nom d’untel et d’unetelle, rien de sensé. Est-ce que ça c’est de la musique ?






vendredi 5 août 2011

















Article publié le samedi 6 août 2011
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