Située dans la partie septentrionale de la République du Niger, entre les parallèles 15° et 23° Nord et les méridiens 4° et 16° Est, la région d'Agadez couvre une superficie de 667.500 Km², soit 52 % de la superficie du pays. Cette vaste région est limitée au Nord par le Mali, l'Algérie et la Libye et au Sud par les régions de Diffa, Zinder, Maradi, et Tahoua. Une zone qui présente des caractéristiques assez particulières.
La région d'Agadez compte plusieurs zones géographiques dont le massif de l'Aïr, l'Irhazer, le Tadress, l'étendue désertique de Talak et de Tamesna, le désert du Ténéré et le Kawar, les plateaux désertiques du Nord-Est (Djado, Manguéni et Tchigaï). Le climat est d'une aridité incomparable, et la température, ainsi que l'hydrologie, sont de type " espiègle ". Une végétation, une faune et, tenez- vous bien, quelques ressources halieutiques qui s'adaptent à ce milieu assez atypique, sont également à inscrire au tableau de la présentation de cette très vaste région qui a une population estimée, en 2009 à 442869 habitants, selon les chiffres de la direction Régionale de l’ INS. Malgré les contraintes climatiques, la région d'Agadez est dotée d'un milieu constitué d'un écosystème assez riche. Mais la conservation de ce précieux patrimoine constitue aujourd'hui plus que jamais un véritable défi. On y trouve dans cette partie du Niger une végétation avec différentes espèces végétales, forestières, des oasis, (une sorte de paradis en plein désert), une faune assez riche composée de mammifères comme, l'Oryx, la gazelle dammah, la Gazelle dorcas, l'Addax, la gazelle dorma ou biche Robert, la Gazelle lecoptère, les caprimae avec un seul représentant : le mouflon à manchette, les primates, chez lesquels domine le babouin. Le guépard (acinonyx jubatus) était observé il y a plusieurs années dans la région. Mais maintenant indique le Lieutenant Colonel Abarchi Idi, le directeur régional de l'environnement et de la lutte contre la désertification, la présence de ce mammifère est douteuse. L'espèce ayant été peut être décimée par les braconniers, ou n'ayant pas tout simplement survécu à ce milieu aux conditions de plus en plus austères. Il faut ajouter également dans l'inventaire de la faune de la région d'Agadez, l'autruche et bien d’autres variétés d'oiseaux et des reptiles. Aussi, malgré les conditions climatiques et hydrologiques défavorables au développement de la pisciculture, deux mares existent dans le département de Bilma, une naturelle à Argui et la seconde, artificielle, due à l'écoulement permanent du forage de Bilma. C'est dans cette dernière que l'on rencontre le Tilapia nilotica, ce “poisson du désert”, condamné au nanisme suite à une prolifération importante des pro-géniteurs et également à l'insuffisance de nourriture. Une étude de faisabilité piscicole a été menée par un bureau d'étude sur cette mare d'une dimension de 160 mètres sur 63,6 mètres avec une profondeur de 1,15 mètres. L'analyse physico-chimique des propriétés de la mare a montré qu'elle convient aux exigences biologiques des poissons (température comprise entre 0°c et 40°C). Une fois cette mare aménagée, sa production qui est de l'ordre de 947 kg, pourrait atteindre 4947 kg. Un projet dont la réalisation pourrait beaucoup soulager la population de cette localité qui trouverait ainsi une source de protéine à sa portée. De par sa particularité, la région d'Agadez qui abrite toutes ces espèces fauniques, avec un relief montagneux à certains endroits avec une altitude allant de 700 à 2310m dans l'Aïr, le Djado, les oasis du Kawar, des déserts dont le mystérieux Sahara, des vestiges archéologiques, fascine et aiguise la curiosité. C'est une destination qui attire les touristes de tous les coins du monde. Mais depuis le début de l'insécurité il y a un peu lus de deux ans, les touristes ont déserté le beau désert du Sahara. Aujourd'hui encore les populations de cette région attendent impatiemment la reprise du tourisme. Cette activité qui se retrouve au point mort, a des retombées très considérables sur l'économie. Menace sur un écosystème déjà fragileCependant, les précieuses ressources dont possède la région d'Agadez ne sont pas à l'abri de menaces. Qu'il s'agisse de la faune ou de la végétation, l'environnement de cette région, comme du reste celui des autres parties du Niger, est menacé. Mais le problème se pose encore ici avec plus d'acuité et la solution s'avère beaucoup plus difficile. En effet, il y a d'abord les contraintes climatiques caractérisées par l'insuffisance des précipitations et leur mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace qui rendent très difficile les opérations de reboisement dans la région. La fréquence et la violence des vents compliquent d'avantage la situation. Et l'action de l'homme sur l'environnement est également de plus en plus destructrice. L'analyse du directeur régional de l'environnement et de la lutte contre la désertification d'Agadez, le Lieutenant-colonel Abarchi Idi, est à ce sujet assez alarmante. “L'accroissement démographique est proportionnel à la consommation du bois : 325 Kg/personne/an, pour le bois énergie, bois d'œuvre et de service. Ce qui accentue logiquement le problème d'approvisionnement en bois de ces populations. Cette situation explique largement le déséquilibre entre l'offre et la demande avec un taux de prélèvement de la ressource bois largement supérieur aux possibilités de production de nos écosystèmes forestiers qui en général sont très fragiles. Cette tendance entraîne une destruction continue du couvert végétal et par conséquent la dégradation progressive des terres. Par ailleurs, l'agriculture pratiquée sous forme de jardinage maraîcher occupe de plus en plus une place de choix dans la vie quotidienne des populations de la région. Cette pratique grignote progressivement le restant des terres fertiles et aussi les plus boisées, localisées généralement dans les vallées et les long des berges des Koris. L'élevage est de type extensif. A ce niveau le non respect des normes de prélèvement des ressources fourragères dans ce secteur entraîne également une dégradation rapide des écosystèmes. Les feux de brousse sont fréquents dans la région. Ce qui réduit considérablement le potentiel productif en terme de végétation- bétail -faune -sol- ressources en eau etc. En 2008, 7425 ha ont été brûlés". La conséquence poursuit-il est la raréfaction de jour en jour du bois de chauffe. Et c'est le bois vert qui est souvent coupé et séché avant d'être vendu dans les grands centres urbains. En dehors du bois, certaines espèces annuelles comme de pailles, subissent également une surexploitation due à une forte demande des emboucheurs et des confectionneurs de seko dans les villes. Même les domaines classés ne sont pas à l'abri. La seule forêt classée de Dabaga est fortement dégradée suite à l'extension des jardins et à la forte colonisation du Prosopis juliflora. Les domaines protégés subissent aussi une forte exploitation due aux pressions anthropiques et au surpâturage, tels que les peuplements de doumiers. Il y a aussi les conséquences découlant des activités industrielles de plus en plus développées dans la région qui restent une véritable source d'inquiétude pour la conservation de l'écosystème. Pour le cas des sociétés minières, aucune action concrète n'est entreprise pour la sauvegarde de l'environnement naturel note le responsable régional en charge de l'environnement. La faune aussi, n'est pas épargnée. “Malgré les efforts de conservation, la faune de la région continue à payer des lourds tribus du fait de braconnage et de la dégradation de leurs habitats. Des espèces comme l'autruche à cou rouge, l'addax, la gazelle dama ont disparu complètement”, déplore le Lieutenant-Colonel Abarchi Idi. Cependant se réjouit -il, “les effectifs de certaines espèces telles que la gazelle dorcas, le mouflon à manchettes et les rongeurs, ne font que croître progressivement malgré le
Article publié le jeudi 20 août 2009
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