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Conflit Tchad/Libye : Le livre de Dumas « Coups et Blessures » truffé de grossières falsifications historiques

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 : Incroyable et pourtant vrai ! Dans son dernier livre qui vient de paraître, M Roland DUMAS, ancien ministre des affaires étrangères de François MITTERAND écrit expressément ce qui suit en page 296 au sujet d’une rencontre avec Kadhafi qui le reçut sous sa tente pour parler des termes d’un deal franco- libyen au sujet du Tchad : Citation :

« -(Roland Dumas à Kadhafi) Vous n’allez pas au-delà du 15 °parallèle ; vous retirez vos troupes et nous les nôtres.

- Kadhafi : Et pour ce qui concerne notre revendication sur la bande d’Aouzou ?

- Dumas : Saisissez la Cour internationale de la Haye !

- Kadhafi : Pourquoi la cour de la Haye ?

- Dumas : Parce qu’elle va reconnaître vos droits.

Je bluffais car je n’avais aucune idée de ce que dirait la Cour internationale.

Et il a effectivement gagné. La bande d’Aouzou a été attribuée à la Libye, compte tenu de titres anciens reconnus par les juges. » Fin de citation.

Terrible mensonge et falsification volontaire de l’histoire contemporaine du Tchad par un homme qui a occupé des fonctions ministérielles à un poste stratégique et au cœur du conflit entre le Tchad et la Libye.

Falsification et non erreur de la part d’un homme, avocat international de surcroît, qui, prenant sa plume, a voulu apporter son témoignage pour l’histoire concernant des faits auxquels il s’était étroitement mêlé de par ses fonctions d’alors.

Comment peut-on imaginer une seule seconde que Roland Dumas ait oublié que le conflit territorial entre le Tchad et la Libye n’a pas été porté par la Libye, auprès de la dite cour ? De plus, les autorités libyennes étaient parfaitement au courant du rôle de la Cour de la Haye et avaient choisi volontairement de ne pas la reconnaître, ce qui, neutralisait les démarches de saisine du gouvernement du Président Hissein Habré auprès de la Cour Internationale de la Haye tendant à faire reconnaître que Aozou était une terre tchadienne. La Cour de la Haye ne peut se déclarer compétente pour trancher un litige entre deux pays que si et seulement si les deux pays reconnaissent sa compétence et la saisissent tous les deux pour demander que le jugement de leur différend soit tranché. Et, une seule chose a fait plier Kadhafi : ce sont les prisonniers militaires libyens capturés sur les fronts de combat à Fada, Ouaddi-Doum, Faya et Aozou par les Forces Armées Nationales Tchadiennes. Après avoir, en vain, essayé de racheter à prix d’or ces milliers de militaires capturés, la Libye confrontée à la détermination de l’ancien Président HH à ne pas marchander l’intégrité territoriale du Tchad, se résolut à accepter la juridiction de la Cour internationale de la Haye dans un accord cadre avec le Tchad.

Roland Dumas pouvait-il ignorer l’Arrêt rendu le 3 février 1994 par la CIJ (La Cour Internationale de Justice de la Haye) - par 16 voix pour contre une - et établissant que Aouzou était une terre tchadienne ? Alors même qu’il était encore en fonction en 1993. Certainement pas.

Comment expliquer une telle falsification, une telle légèreté de la part d’un homme qui, après avoir quitté son poste de Ministre des affaires étrangères, a rejoint le Conseil Constitutionnel français comme Président et de ce fait restant toujours à des positions stratégiques et politiques?

Comment se permettre d’écrire et de publier des contre-vérités aussi grossières ? M Dumas a circulé sur tous les plateaux de télévision pour assurer la promotion de son livre, la plupart des journalistes français qui ont lu son livre l’ont interrogé, surtout sur ses aventures amoureuses et sur ses révélations concernant, tenez vous bien, l’amant de Mme Danielle MITTERAND qui vivait, d’accord parties, avec le couple Mitterrand dans un coin de leur maison ; l’amant en question était le chef de la sécurité personnelle de l’ancien président français, et par ailleurs, professeur de gymnastique de son épouse Danielle, laquelle appréciera cette inqualifiable légèreté d’un homme prétendument ami des Mitterand et éclaboussant de ses débordements indécents une vieille dame.

D’un autre côté, cette attitude scandaleuse démontre qu’un personnage politique aussi important peut se permettre d’écrire finalement ce qu’il veut, dès qu’il s’agit de l’Afrique. Qui s’en soucie ! Elle éclaire aussi sur les réels sentiments du chef de la diplomatie française quand il affirme à Khadafi « la Cour reconnaîtra vos droits », son parti pris flagrant et certainement très intéressé éclaire sur les graves difficultés rencontrés par l’ancien Président tchadien HH pour asseoir, organiser et porter la défense des intérêts du Tchad, en sacrifiant quelque part ses propres intérêts, en terme de conservation du pouvoir . D’ailleurs, plus loin dans son livre, Dumas affirme que « Kadhafi nous a demandé notre soutien pour renverser Hissein Habré ».

Plus profondément, l’incroyable mensonge relatif au verdict de la CIJ révèle l’engagement d’un homme, finalement douteux, dont les accointances avec les autorités libyennes n’ont jamais échappé aux autorités tchadiennes de l’époque.

Plus tard, Roland DUMAS s’est illustré par des démarches au Nigeria, visant à aider l’extradition et la livraison de centaines d’opposants tchadiens réfugiés dans ce pays à la dictature d’Idriss Deby. La plupart de personnes extradées ont perdu la vie dans les geôles d’Idriss Deby.

Cette falsification de l’histoire contemporaine de notre pays par un homme acteur clé au moment de la guerre entre le Tchad et la Libye, apporte la preuve qu’il ne peut, au crépuscule de sa vie, toujours pas assumer les actes qu’il a posés dans l’exercice de ses fonctions. Pourquoi est-ce si facile de truquer la vérité ? Parce que tout simplement le système médiatique occidental accorde une présomption de vérité à tout propos qui est tenu ou écrit par un homme appartenant au sérail des pays dominants du Nord.

Pris en flagrant délit ou délire de mensonge, M Roland DUMAS continue et livre aussi son témoignange sur la piste de Ouaddi-Doum bombardée par l’aviation française. Selon lui, ce fut un brillant succès, alors qu’en réalité ce fut un échec dans la mesure où les bombardiers ont pratiquement raté leur cible, occasionnant en tout et pour tout deux petits cratères peu profonds dont l’un était situé à la périphérie de la piste ; donc il n’y eut aucun impact important. La preuve, il a fallu moins de quarante huit heures à l’aviation libyenne pour réutiliser la piste de Ouaddi-Doum et bombarder les forces armées tchadiennes.

Mensonge, falsification, légèreté et finalement discrédit et imposture d’un homme qui a eu à occuper d’importantes fonctions dans l’appareil politique, administratif et judiciaire de l’Etat français et qui ose écrire à 89 ans de faux témoignages… Lire la suite sur Zoomtchad.


Article publié le dimanche 22 mai 2011
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