: Le Sénégal est un pays très connu pour ses diversités ethniques et culturelles, comme Diola, Sérère, Wolof, Toucouleur, Manjacque, Lébou … Après les Sérère, Dakaractu vous plonge au cœur de la culture des Lébou, une communauté très connue de par son histoire. Paye, N'Doye, Wade, Mbaye, Diène, Thiaw, Guèye, Mbengue … sont entre autres des noms de famille d’origine Lébou. Cette communauté occupe tout le littoral de la petite côte en passant par la presqu'île du Cap-Vert (Dakar) jusqu'à Saint-Louis au Nord Ouest du Sénégal. Ils ont migré de la vallée du Nil l'Égypte ancienne, il y’a plus de 7 000 ans, ils y auraient quitté par vagues successives et ont traversé le Sahara, sont passés par les royaumes du Walo et du Djolof où ils avaient fondé plusieurs cités avant de finir par s’installer dans la presqu’île du Cap Vert entre le 14ème et le 15ème siècle, cette hypothèse est soutenue par Cheikh Anta Diop, mais elle est rejetée par plusieurs autres historiens. Pour beaucoup, les Lébou ne constituent pas une tribu à part il appartiendrait à l’ethnie Wolof dont il partage la langue et ils viendraient du Walo. Toutefois, cette histoire a toujours été un sujet de débats entre historiens. Cependant, les Lébou ne seraient pas le premier peuple à s'installer dans l’actuelle Dakar, ils auraient trouvé sur place une ancienne couche de Socé qu’ils auraient chassée vers la Gambie à la suite de plusieurs conflits. Une fois installés dans la presqu’île du Cap Vert les Lébou ont créé plusieurs villages comme Yoff, Ngor, Ouakam,Yarakh, Cayar, Rufisque, Bargny …au total plus de 121 villages traditionnels dits Pënc ou république en francais ont été créés par le Lébou, parmi lesquels on peut noter : Thieudème (qui englobe le marché Sandaga) Yakhdieuf (entre les Avenues Abdou Karim Bourgi et Faidherbe) Gouye Salam (qui englobe le collège Abbé Pierre Sock), Kayefindew (Avenue Malick Sy, Pompier), Mbot (vers la gendarmerie Thiong et l’école Mame Yacine Diagne), Hock (Ministère de l’Intérieur, Maison des anciens combattants), Santhiaba (Médina rue 22 x 17), Thieurigne (Rue 22 jusqu’au Boulevard du Général de Gaulle), Mbakana (Rue 11 en face du stade Iba Mar Diop) Diecko (Avenue Blaise Diagne, au-delà de la maison de la culture Douta Seck), Ngaraaf (Au sud de Diecko, en allant vers le Boulevard Samba Guèye), Kaye Ousmane Dièye (Accolé à Ngaraaf, sur son flanc sud) Ces Pënc ont été mis en place de manière consensuelle pour mieux s’unir afin d’assurer la sauvegarde et la sécurité des personnes et des biens. Ainsi, la république des Lébou est dirigée par un grand serigne dont le premier fut Dial Diop (1795). Il est assisté par un ministre de l’intérieur appelé Ndey Dji Rew qui est garant de la propriété foncière, les ministres de la défense et de l’agriculture sont assurés successivement par les saltigués et le Jaraaf, mais le Jaraaf est aussi le chef de village. Le Ndey Jambur est le président de l’assemblée des Jambur, l’Imam Ratib est le ministre du culte, le Baargeyi ministre de la pêche et le ndey dji frey président de l’assemblée des frey. Ces postes sont occupés par les différentes lignées qui forment la communauté Lébou. Traditionnellement les Lébou étaient un peuple de pêcheurs, ils sont aussi propriétaires de beaucoup de terres 0qà Dakar, on peut donc en déduire que certains d’entre eux pratiquaient de l’agriculture voir du commerce. Pour ce qui est de la religion, jadis les Lébous pratiquaient une religion traditionnelle de type animiste, mais de nos jours comme toutes les ethnies du Sénégal, les religions monothéistes se sont installées et les Lébou sont pas en reste. Toutefois la société Lébou est très ancrée dans les croyances et pratiques ancestrales traditionnelles. En atteste la présence encore de certaines traditions spirituelles comme le Ndeup, tourou … D'ailleurs, les lébous organisent plusieurs manifestations culturelles dont la plupart sont en relation avec la mer, des danses telles le ndawrabine, le goumbé, le ragat et le tong-tong qui font aussi le charme de leurs activités.
Article publié le mardi 5 septembre 2023
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