Après sept mois passés à la maison d'arrêt et de correction de Kolda, 13 des 180 personnes arrêtées lors des affrontements qui ont eu lieu les 17 et 18 juin 2024, à Médina Gounass, viennent de sortir de la prison de Kolda, dans la matinée du mardi 4 février 2025. C’est une mesure d’apaisement pour assurer l’ordre public et la paix durable dans la cité religieuse de Médina Gounass.
Ils étaient d’abord 15 personnes arrêtées le 26 juin 2024, quelques jours après les affrontements entre deux communautés de la cité religieuse. Parmi elles, deux personnes âgées de plus de 60 ans qui avaient été placées sous contrôle judiciaire le jour même de leur première comparution. Les 13 autres avant été envoyées à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Kolda pour association de malfaiteurs, participation à une manifestation armée, tentative de meurtre et incendie volontaire de lieux servant d'habitation.
Après sept mois passés à la citadelle du silence, ces 13 individus de Médina Gounass viennent de regagner leurs domiciles respectifs. Ils ont été auditionnés au fond par le juge d’instruction du tribunal de grande instance de Kolda, El Hadj Malick Mbaye, avant de bénéficier d’une liberté sous condition, avec le port du bracelet électronique, qui leur permet d’attendre leur jugement en dehors d’un établissement pénitentiaire.
Pour le juge d’instruction, cette mesure d’assignation à résidence avec surveillance électronique paraît plus appropriée et efficace pour stabiliser la situation d’accalmie et assurer davantage l’ordre public dans la cité religieuse de Médina Gounass.
De plus, elle permet de maintenir le lien entre les inculpés et les autorités judiciaires, tout en calmant les esprits et en prévenant tout risque de confrontation entre les parties de Médina Gounass.
119 personnes déjà jugées et libérées au bénéfice du doute
À noter que, dans cette affaire, le juge d’instruction a rejeté les demandes de liberté provisoire ou de contrôle judiciaire introduites par les avocats des accusés et a ordonné l’assignation à résidence avec surveillance électronique pour chaque inculpé qui manifeste son consentement à porter le bracelet électronique, conformément à la loi. Cette mesure est limitée à six mois non renouvelables à compter de ce mardi 4 février 2025, jour de la pose du bracelet électronique. Le juge d’instruction a rencontré chaque délégation des deux communautés pour leur expliquer cette mesure qui a été approuvée.
Pour rappel, au total, ce sont 180 personnes qui ont été arrêtées lors des affrontements des 17 et 18 juin 2024, qui ont fait un mort et 82 blessés, dont cinq ont été atteints par balle avec des plaies perforantes, selon une source médicale. Parmi ces 180 personnes, 119 ont été jugées par le tribunal de grande instance de Kolda et libérées au bénéfice du doute, après 11 jours passés en prison. Elles étaient poursuivies pour association de malfaiteurs, participation à une manifestation armée et actions diverses.
Quarante-six mineurs ont également été jugés par le tribunal pour enfants, avant d’être confiés à leurs parents. Ce mardi 4 février 2025, c’est au tour de ces 13 individus de regagner leurs domiciles respectifs.
Présentement, il ne reste qu’un seul individu de Médina Gounass en prison. Il s’agit du présumé meurtrier Oumar Kandé, qui a été arrêté puis déféré le mercredi 26 juin 2024 au parquet de Kolda, sous haute escorte de la gendarmerie. Il est poursuivi pour le meurtre de D. S., âgé de 40 ans, tué par une balle de Kalachnikov. Son arrestation a été rendue possible grâce au travail des éléments de la brigade de gendarmerie de Kalifourou, appuyés par la Section de recherches de la gendarmerie de Ziguinchor. Ces derniers ont réussi à dresser le portrait-robot d’Oumar Kandé, commerçant de profession établi à Médina Gounass.
NFALY MANSALY
Section: politique
Article publié le mercredi 5 février 2025
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