:Le lait maternel tue chaque année près d’un million et demi de nouveaux-nés. Mais malgré l’effet nocif du lait en poudre, on assiste à la réduction de l’allaitement au sein dont la prise par nos mwana a été fixée au-delà de six mois cette année par l’Organisation Mondiale de la Santé et ses partenaires.
Depuis une semaine, les centres de Santé maternelle et infantile, les dispensaires et bien d’autres services de santé nutritionnelle de Libreville rythment aux sons de la Semaine Mondiale de l’allaitement maternel, une entreprise lancée il y a plus de deux décennies par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fond des nations unies pour l’enfance (UNICEF) en collaboration avec les Etats et dont le but est la promotion du lait maternel en perdition dans la société moderne. Au-delà de la célébration de cette manifestation dans notre pays avec les recommandations des nutritionnistes sur les bienfaits du lait maternel, il est à remarquer que vingt ans après la création de cette semaine mondiale sur l’allaitement maternel, le constat est amer. Car l’allaitement maternel a régressé et les mères des nouveaux-nés sont aujourd’hui l’objet d’une séduction de la part d’une industrie du biberon qui ne cache plus son nom. Dans le tiers monde, moins de 40 % des femmes nourrissent leurs enfants au sein. L’Unicef estime que l’allaitement industriel est responsable de la mort de plus d’un million et demi des nourrissons dans le monde. Ces nourrissons sont arrachés à la vie par des déshydratations diarrhéiques ou des maladies respirations amputées à la régression de la prise du l’allaitement maternel dont les anticorps sont pour le nourrisson un bouclier biologique contre les infections. L’un des premiers risques du lait industriel est de provoquer des agressions microbiennes, virales et parasitaires chez le nourrisson, dû à la souillure de l’eau utilisée, de la désinfection du biberon et des conditions de conservation du lait. A ces maux s’ajoute une malnutrition excessive. Pourtant, nous nous rappelons qu’en 1981, les Etats membre de l’OMS ont signé un code destiné à protéger les mères des nouveaux-nés des pratiques commerciales abusives qui les inciteraient à abandonner l’allaitement maternel.
Aujourd’hui, on n’a pas besoin d’un dessin pour comprendre que les multinationales du lait ont passé le Rubicon du code de conduite de 1981 qui interdisait toute formes de publicité, toute distribution gratuite des produits laitiers dans les services de santé. Cette violation a été élaborée par des stratégies commerciales déguisées. Ainsi, ces multinationales ont commencé par investir les hôpitaux en installant des représentants de commerce en blouse blanche, en gratifiant les services de soins, les services de maternité des dotations de produits laitiers. Les mères de nouveaux-nés reçoivent de ces multinationales au sortir de la maternité des biberons, des tétines accompagnée d’une recommandation que leur enfant se porterait bien en buvant du lait industriel. Aujourd’hui, sur nos chaînes de télévisions locales déferlent des jeux, des concours, des spots publicitaires vantant les mérités nutritionnels des produits laitiers avec en toile de fonds des enfants rayonnant de santé et de joie. De la poudre (de lait) aux yeux ! Car la supériorité biologique du lait maternel n’est plus à démontrer. Certes,
Mais on ne saurait comprendre aujourd’hui les dangers du lait industriel sans interroger l’histoire. C’est en effet au cours des années 1860 dans une Allemagne en devenir qu’un chimiste de Francfort, Henri Nestlé met au point un produit pour l’alimentation pour les nourrissons, une mixture de farine et de lait de vache déshydraté. Mais Henri Nestlé, à cette époque, était loin d’imaginer que sa découverte allait devenir une industrie lucrative, lui qui défendait sa recette en ces termes « composée dans des conditions scientifiquement correctes ». C’est finalement dans les années 70 que l’industrie du lait livrera sa face cachée au monde avec
Article publié le samedi 6 août 2005
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