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Le député ex-tueur déçu par le " Chemin d'avenir "

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Tribune libre


Lu par un mwindanaute


Parmi les emails que « balancent » (en technicolor) l'actif Patrick Mampouya sur le net, une interview d’un certain Anicet  Pandou, plus connu sous le nom de Willy Mantsanga, un tueur révélé d’abord aux côtés des milices de Kolélas, puis de celles de Sassou lors des dernières guerres congolaises.L’homme s’est depuis, acheté une conduite, puisqu’il a été élu (nommé ?) député de la quatrième circonscription de Makélékélé. Peut-être tenaillé par la faim (nzala) c’est-à-dire le désir de soutirer encore plus de liasses de billets de banque entre les mains du clan régnant (puisque tel est aujourd'hui le modus operandi de la classe politique congolaise) il est allé confié son spleen à un journal de la place de Brazzaville, à savoir « Le Patriote ». A lire.


Le Patriote : Qu’est-ce qui vous a poussé à solliciter les colonnes du Patriote pour vous exprimer ?


Anicet PANDOU : Beaucoup de sujets. D’abord la situation de ma maison dynamitée dit-on par erreur en 2002, alors que je me réfugiais à Kinshasa. Le président de la République m’avait exhorté à demander la réparation du préjudice à l’Etat. Ce que j’ai fait en l’écrivant. Ma demande a été déposée chez le ministre NDALLA depuis longtemps. Jusqu’à présent j’attends.


- Le député de Makélékélé 4 ne se préoccupe que de sa maison et non des autres faits ?


- Si, J’en ai marre de la politique. Je constate que les Congolais souffrent. Parce qu’il n’y a pas un changement. On se demande où va l’argent du pays. Je suis envahi chaque matin par près de 30 personnes. Ce qui me contraint à dépenser en moyenne 200.000 F.CFA rien que pour eux. Parlementaire que je suis, je me demande ce qu’ils font avec l’argent.


Nous avons voté 3 mille milliards pour le budget. J’ai dépensé plus de 40 millions pour acheter un véhicule et un câble électrique grâce auquel la SNE a électrifié mon quartier. Je ne pouvais résister à la pression et à la souffrance des électeurs. C’est pourtant le travail du gouvernement et non du député.


- Qui indexez-vous en parlant de ceux qui ne font rien avec l’argent de l’Etat ?


- Il s’agit des ministres. Ces mêmes vieux que j’ai reçu, quand j’étais encore pionnier d’honneur à l’école primaire au CE1, pour certains.Tout cela parce que le président n’arrive pas à changer le gouvernement pour travailler avec des gens crédibles. Depuis des années, il ne travaille toujours qu’avec la même vieille classe politique, les mêmes ministres.


- Que reprochez-vous concrètement aux ministres ?


- Ils prennent l’argent de l’Etat, mais ne font rien sur le terrain. La commission anti-corruption mise en place donne l’impression qu’on a déshabillé Saint Pierre pour habiller Saint Paul. Combien des corrupteurs et de corrompus ont été décelés ?


On est dans un pays où l’étranger nargue le Congolais à cause des connivences qu’il a avec ceux qui dirigent. Comme il donne beaucoup d’argent aux douaniers et aux policiers voire même à la justice, les Congolais sont sacrifiés comme s’ils étaient à l’étranger.


Tout cela parce que les fonctionnaires ne sont pas bien payés. Tout l’argent va chez les ministres qui ont rendu imposables les avantages accordés aux fonctionnaires. La gratuité des soins du paludisme a du mal à être concrétisée.


- Quelle réponse préconisez-vous à cette façon de faire des ministres ?


- La solution demeure dans le changement du gouvernement. Que le président cherche des gens de bonne moralité. Le problème du Congo ce n’est pas le président de la République. Si la vie des Congolais se ramenait seulement à la paix, le président SASSOU serait un homme irréprochable.


Mais comme la République c’est un tout, il ne peut laisser de côté la gestion. Il devrait s’entourer des gens de bonne moralité. Il faut une autre équipe gouvernementale. L’actuelle est usée. Le Congo est malade à cause de ces vieux ministres. En plus, le président parait comme l’otage d’un groupuscule.


- Comment vivez-vous votre statut de député ?


- Actuellement, j’ai honte de mon statut de député et de voter les lois. Car, toutes les lois sont toujours votées, alors que parfois certaines sont mauvaises. Presque tous les députés votent oui.


- A quoi vous vous attendiez par rapport à votre statut de guerrier ?


La guerre au Congo, en 1998


- Ancien enfant de troupe, je suis passé par l’école militaire de Belard en Afrique du sud où je suis sorti avec un diplôme de spécialiste en combat de ville.


Militaire bien formé, je devrais être promu à un galon à la dimension de mes engagements. Mais le ministre de la défense de l’époque avait désobéi aux instructions de la hiérarchie. J’avais claqué la porte de l’armée.


- Regrettez-vous la fin de la guerre ?


- La guerre est passée, mais que sont devenus les vrais guerriers ? Aucun d’entre eux n’est heureux. Alors que ceux qui n’ont rien fait sont devenus des colonels et des généraux.


- Etes-vous député indépendant, de l’opposition ou de la majorité ?


- Moi, je suis de la majorité. Je n’ai jamais touché un seul franc de cette majorité. Je suis du pouvoir, mais je ne suis pas au pouvoir. Il y a des députés qui ne rendent jamais compte aux populations parce qu’ils ne peuvent pas expliquer les lacunes de l’Assemblée nationale aux mandants.


- Aviez-vous sollicité un mandat à l’assemblée nationale en ignorant tout de cette institution ?


- Je m’étais fait trop d’illusions sur l’assemblée nationale. Ce qui se passe là-bas ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Comment expliquez-vous qu’on vote un budget de cette assemblée sans que le bureau fasse le point du budget précédent ? Il y a du flou dans la gestion.


- Ne craignez-vous pas les représailles de la hiérarchie en voulant vous immiscer de tout cela ?


- Quelles représailles pour quelle immixtions ? Le président KOUMBA n’a aucun droit sur moi. Ce n’est pas lui mon électeur. C’est un collègue député. Demander la transparence dans une institution qui contrôle l’action des autres ce n’est pas une attaque personnelle. Je vous dis j’en ai marre.


- Etes-vous candidat aux prochaines législatives ?


- Je veux quitter l’Assemblée nationale pour mes affaires. J’ai honte de mon statut de député. En fait je ne veux plus du tout d’un mandat. Mais si je me présente, je serai toujours élu.


Les députés qui ne posent pas de questions ce sont ceux qui ont peur de ne pas être élus le mandat prochain. Moi, je n’ai pas peur. Si je me positionne, je vais encore être élu.


- Comment entrevoyez-vous votre futur ?


- Moi, je préfère mourir jeune que vieillir pauvre. Je n’ai pas peur de mourir jeune et riche, mais je crains de devenir pauvre dans ma vie.


- Ne craignez-vous pas d’être taxé de manipulé ?


- Je ne suis manipulé par personne. Ce que je dis n’engage que moi. En réalité, le président devra aussi essayer d’autres cadres, ceux qui sont de bonne moralité. Les vieux ministres le prennent plus pour un ami. Je ne suis pas de connivence avec quelqu’un. Je constate et je réagis.


- Comment entendez-vous appuyer l’action du président de la République ?


- Je chercherai une rencontre personnelle avec le président de la République pour dire que le pays est malade à cause de la vieille classe qu’il maintient toujours au gouvernement.





Notre commentaire - Quelle valeur accorder à la parole d'un homme qui a endeuillé des familles entières et qui prétend aujourd'hui compatir avec les Congolais qui souffrent ? En voilà un à qui le langage des armes doit manquer... " La guerre est passée, mais que sont devenus les vrais guerriers ? Aucun d’entre eux n’est heureux " lance-t-il dans un élan de stoïcisme propre aux sadiques. Oyez Congolais : en plus les tueurs de vos enfants aspirent, revendiquent une vie de bonheur après la guerre... Tout un programme, qui n'est pas sans nous rappeler (les " grands esprits " se rencontrent) le rêve de ce dictateur tropical aux mains souillées de sang qui aspire à " mourir aimé ". Mais, où va le Congo ?


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Nécrologie


Le Pasteur Jean YINDA-MASSENGO, de l’Eglise évangélique du Congo est décédé il y a quelques jours à Brazzaville.










Article publié le samedi 28 mai 2011
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