:Bien qu’ayant le cœur au travail, les commerçants d’origine indienne partagent les douleurs causées par le tsunami dans leur pays. Mais, dans la discrétion et le secret. Mercredi 5 janvier 2005. Marché central de Yaoundé. L’horloge du magasin Vi-pin marque 12 heures. Sur l’un des téléviseurs branchés sur la chaîne américaine Cnn, on aperçoit des visages fermés des citoyens européens immobiles qui marquent trois minutes de silence en mémoire des victimes du Tsunami. Spontanément, Vipin et son épouse – tous deux de nationalité indienne – se lèvent et leurs regards restent figés sur le poste téléviseur. C’est le silence. Les clients, une dizaine au total qui entrent dans le magasin en se bousculant pratiquement à la porte, s’impatientent. D’un geste spontané, Vipin leur montre la télévision. Les trois minutes épuisées, il laisse partir de ses poumons un souffle avant de lancer : “ C’est vraiment triste ”.
Article publié le lundi 10 janvier 2005
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