: Depuis le 1er août 2024, l’Agence burundaise de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT) a mis en vigueur de nouveaux tarifs pour les appels téléphoniques en itinérance régionale et les appels directs vers les pays membres de la Communauté Est africaine (EAC). Ce changement vise à réduire les coûts de communication entre le Burundi et les autres pays de l’EAC.
Le Burundi a rejoint le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, l’Ouganda et la Tanzanie parmi les États partenaires qui ont mis en œuvre ONA (la zone de réseau unique) qui réduit efficacement le coût élevé des télécommunications dans la région.
Econet LEO, l’un des principaux opérateurs mobiles du Burundi, a été au cœur de la mise en œuvre de ces nouveaux tarifs. A la question de savoir quels ont été les principaux défis rencontrés, Econet LEO mentionne l’importance de l’atelier sur les modalités de mise en œuvre de la zone de réseau unique (ONA) organisé par le régulateur burundais l’ARCT. « Cet atelier a été essentiel pour nous aider à nous conformer pleinement aux nouvelles directives ».
Grâce aux conseils et au soutien de l’ARCT, Econet LEO a pu relever les défis sans trop de difficultés. Des engagements proactifs avec d’autres opérateurs de la région ont également été cruciaux. Bien que l’alignement des tarifs n’ait pas toujours été immédiat, l’intervention rapide de l’ARCT a permis de rectifier les situations difficiles.
« Ces tarifs uniques, compétitifs à l’échelle régionale, réduiront considérablement les coûts des communications transfrontalières au sein de l’EAC », a indiqué l’ACRT dans son communiqué.
L’impact des nouveaux tarifs sur les revenus et la satisfaction des clients a été un point de discussion central. Econet LEO s’attend à une « croissance substantielle du trafic », ce qui pourrait à long terme « conduire à une augmentation des revenus ».
Pour s’assurer que tous les Burundais sont informés des nouveaux tarifs avantageux, l’opérateur prévoit de nombreuses campagnes de sensibilisation via SMS et des plateformes de marketing numérique.
Cependant, Econet LEO reconnaît que la performance des revenus pourrait être affectée à court terme en raison de la baisse des tarifs. « Si la croissance du trafic ne parvient pas à compenser la baisse des tarifs, les opérateurs en pâtiront financièrement », ont-ils averti. Cette situation pourrait potentiellement freiner les investissements nécessaires pour maintenir la qualité des services. Malgré ces préoccupations, Econet LEO reste optimiste quant aux avantages de l’initiative. « L’ONA de l’EAC a effectivement rendu la communication moins chère pour les Burundais ».
La RDC et la Somalie encore sur la touche
Cet opérateur de télécommunication ajoute que les nouveaux tarifs permettront de renforcer les liens entre famille, amis et proches dans toute la région de l’Afrique de l’Est.
De plus, la réduction des tarifs vocaux devrait entraîner une moindre dépendance à l’égard des plateformes de données comme WhatsApp, offrant ainsi davantage d’options de communication pour les clients. Econet LEO s’attend à ce que les indicateurs de satisfaction des clients s’améliorent à mesure que les Burundais prennent conscience des avantages de l’ONA.
En ce qui concerne les avantages spécifiques pour les entreprises et les clients burundais, Econet LEO explique que la réduction des tarifs téléphoniques régionaux « se traduit par une diminution des coûts de communication pour les entreprises ».
Cette réduction des coûts devrait favoriser le développement du commerce régional, permettant aux entreprises de communiquer plus facilement et à moindre coût avec leurs partenaires et clients dans la région. Andrea Aguer Ariik, Secrétaire générale adjointe de l’EAC chargée des infrastructures, des secteurs productifs, sociaux et politiques, a exprimé sa gratitude envers le Burundi pour son adhésion au réseau.
Elle a souligné que cette décision va simplifier les activités commerciales en Afrique de l’Est et encouragera la libre circulation des personnes, des travailleurs, des services et des capitaux, conformément au Protocole du marché commun de l EAC.
« L’adhésion du Burundi réduira le coût élevé des frais d’itinérance mobile dans la région et renforcera le processus d’intégration, car les Africains de l’Est peuvent désormais communiquer plus facilement sans craindre des frais de facturation élevés sur les appels mobiles, que ce soit à domicile ou dans un autre État partenaire », a déclaré Andrea Aguer Ariik, qui s’exprimait au nom de la Secrétaire générale de l’EAC, Veronica Nduva.
L’adhésion du Burundi à l’ONA porte à six le nombre d’États membres de l’EAC ayant intégré cet accord, qui vise à réduire les coûts des appels et de l’itinérance des données mobiles dans la région.
Les deux derniers pays à rejoindre la Communauté, à savoir la République démocratique du Congo et la République fédérale de Somalie, n’ont pas encore intégré l’ONA.
Article publié le lundi 5 août 2024
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