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Sortie de crise en Côte d’Ivoire Les nouvelles sous-préfectures de Gbagbo posent problèmes

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La galère des préfets et sous-préfets redéployés Des ambulances et des motos pour joindre leur lieu de travail
mercredi 30 septembre 2009
par F.D.BONY

 







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A quelques mois des élections comptant pour la sortie de crise, le processus de paix pourrait se trouver plombé si rien n’est fait pour pallier les difficultés de plus d’une centaine de membres du corps préfectoral redéployés dans des conditions inimaginables dans des localités. D’une cinquantaine de préfets jusqu’en 2001, la Côte d’Ivoire, sous le règne du président Gbagbo compte aujourd’hui 90 préfectures. Idem pour le nombre de sous-préfectures est quant à lui porté à 344 contre environ 200, auparavant. Certes, l’initiative est louable et salutaire, tant elle va impulser le développement à la base sur le territoire ivoirien. Mais, là où le bât blesse, ce sont les moyens pour accompagner la multiplication de ces entités territoriales saluée par les populations. La face visible des difficultés, c’est la précarité des conditions matérielles de travail des préfets et sous-préfets dont nombreux sont dépourvus, à ce jour, d’attributs indispensables pour assumer correctement la mission à eux confiée. Selon des documents confidentiels dont nous avons eu écho, 143 membres du corps préfectoral, évoluent dans leurs localités respectives sans moyens de locomotion. Ce sont, parmi eux, 13 préfets, 62 secrétaires généraux de préfecture et 66 sous-préfets, qui se débrouillent comme ils peuvent, pour assumer la tâche d’administrateur et surtout de représentant de l’Etat dans leurs zones. Nombre d’entre eux squatteraient même des ambulances, des voitures de prêtre si ce n’est des engins à deux roues dont ils se contentent juste pour joindre leurs lieux de travail. Surtout que bien des nouvelles localités érigées en sous-préfecture et en préfecture ne sont pas encore pourvues en résidence pour accueillir les représentants de l’Etat. Ces derniers, comme on en rencontre couramment dans bien des villes de l’intérieur, squattent, à défaut de s’être trouvé un logis dans le chef-lieu de préfecture, la résidence du préfet d’où ils s’efforcent de rallier chaque jour les localités sous leur commandement par les moyens du bord tels ceux susmentionnés. Des sous-préfets qui s’amènent à des réunions à pied, ce n’est un secret pour personne dans certaines localités où l’administrateur est contraint de se fondre dans la masse. Une réalité qui contraste avec leur statut de ?’commandant’’ comme on les appelle dans le langage courant. Selon des confidences à nous faites pour expliquer cette mésaventure, ce n’est pas que l’Etat refuse de doter ses représentants de moyens pour leur permettre de vaquer convenablement à leur fonction. Leur situation relève de difficultés de trésorerie qui n’auraient pas permis au gouvernement de solder ses commandes auprès de ses fournisseurs. Le problème se situe, donc, au niveau du ministère de l’Economie et des Finances. Lequel détenant dans ses fichiers les bons de commande de chaque département ministériel, définit ses priorités. Plus de 200 véhicules, à en croire une source proche du gouvernement, ont été commandés au niveau du ministère de l’Intérieur qui attend encore que la Trésorerie de l’Etat s’exécute. Alors que la livraison de ces engins résoudrait pour de bon la question de dotation des membres du corps préfectoral. A quand une solution à ce problème ? La question reste posée et les inquiétudes grandissantes à mesure que l’on s’achemine vers la date des élections. En effet, l’on s’imagine difficilement des scrutins fiables sans des administrateurs de l’Etat capables de les superviser ou de jouer leur rôle régalien dans les localités sous leur autorité. La priorité du gouvernement Soro étant la sortie de crise, l’on ne devrait point louvoyer avec toutes les questions ayant un lien avec l’organisation des élections prévues pour couronner tous les efforts entrepris jusque-là pour normaliser la situation en Côte d’Ivoire. Aussi, le Premier ministre, garant du processus en cours, doit-il prendre ses responsabilités et instruire ses collaborateurs pour régler définitivement la question des attributs des membres du corps préfectoral pour ne pas handicaper la sortie de crise. Il y va de la capacité des représentants de l’Etat à vaquer convenablement à leurs fonctions dans l’ensemble des contrées du pays.
Encadré gale

Quelle autorité sans attribut ?

Ridicule, que des sous-préfets, secrétaires généraux de préfecture, voire des préfets se retrouvent dans une situation de débrouillardise dans l’exercice de leur fonction. C’est à croire que la Côte d’Ivoire rame à contre-courant des normes éthiques qu’elle s’est établies. Sinon, comment comprendre que dans une région donnée, le représentant de l’Etat soit dépourvu du minimum qu’est le moyen de locomotion pour, ne serait-ce que joindre les différents pôles de sa circonscription administrative. Le sous-préfet peut avoir des difficultés pour se loger décemment. Mais, de là à manquer de véhicule pour se déplacer, lui, les yeux et les oreilles de l’Etat dans sa localité, c’est une aberration. Mieux, le commandant, craint en principe dans sa zone, n’est pas un individu banal qu’on peut croiser au coin de toutes les rues, voire descendre d’une ambulance ou d’une moto comme un vulgaire personnage. L’autorité qu’il incarne a ses attributs. Cela commence par sa tenue vestimentaire hors du commun, mais aussi par son véhicule dit de commandement, surplombé en principe du drapeau de l’Etat qu’il représente. Un membre du corps préfectoral fondu dans la masse, c’est l’autorité de l’Etat qui en pâtit. C’est pourquoi le gouvernement doit tout mettre en ?uvre, à travers les différents ministères impliqués, pour que les préfets, secrétaires généraux de préfecture et autres sous-préfets encore livrés à des spectacles déshonorants sur leur lieu de travail, retrouvent la dignité et le rang que leur confère leur fonction. A moins qu’au sommet même, on veuille bafouer l’autorité de l’Etat que bien de ces administrateurs ont déjà du mal à retrouver dans des anciennes zones de conflit où règnent encore des seigneurs de la guerre.

F.D.BONY

Deux poids, deux mesures

Il est indéniable. Le gros problème que rencontrent les membres du corps préfectoral, dépourvus de moyen pour exercer pleinement leur fonction, relève de la multiplication continue des entités territoriales sans que les moyens ne suivent ce rythme du découpage initié par le chef de l’Etat. Aujourd’hui, la plupart des nouvelles préfectures et sous-préfectures créées fonctionnent difficilement. C’est le cas dans plusieurs localités, notamment à Niakara, à Attiégouakro, à Zoukougbeu ou à Ouangolo que nous avons visitées au cours de certaines missions. Mais, même dans des villes vieilles de plusieurs décennies, des représentants de l’Etat sont encore dépourvus de moyens de locomotion. Fait marrant, quand on voit, juste à leur côté parfois, les administrateurs des services financiers à bord de véhicules rutilants et neufs. Chaque fois, en effet, qu’il y a un redéploiement au niveau des agents du Trésor public ou des finances, ces derniers se déplacent toujours avec leurs attributs. Les fin
Article publié le mercredi 30 septembre 2009
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