: Mardi, 22 Avril 2014 11:39 Mgr Antoine Ganyé a demandé pardon aux syndicalistes pour qu’ils arrêtent leur mouvement de grève. Albert Tévoédjrè, ancien Médiateur de la République, a choisi les mots, dans sa dernière réflexion, pour attirer l’attention sur le danger qui plane sur le Bénin. Mais l’ancien président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo veut agir pour «sauver» le Bénin du désastre qui le guette...
A l’occasion d’une conversation téléphonique hier, mardi 15 avril 2014, Nicéphore Dieudonné Soglo a dit combien la situation sociopolitique et économique actuelle du Bénin le préoccupe. L’ancien président de la République a suivi de loin pendant son séjour de trois mois à Paris la tension sociale qui prévaut au Bénin. Depuis une dizaine de jours, le président-maire est revenu au bercail et n’entend pas rester observateur du mouvement de débrayage des travailleurs et des conséquences qui en découlent. Personne ne peut rester indifférent vis-à-vis des problèmes de son pays. Les problèmes de mon pays me concernent, a souligné Nicéphore Dieudonné Soglo lors de notre conversation. Il n’est donc pas exclu que le premier président de l’ère de la démocratie béninoise entreprenne des actions envers des figures influentes de la politique nationale, quelle que soit leur couleur politique, pour arriver au dégel total de la tension sociale>Le maire de Cotonou, depuis son retour au Bénin, est très actif. Il a confié avoir personnellement participé à la mobilisation des populations cotonoises, notamment les femmes, les enseignants…à s’inscrire sur la liste électorale permanente informatisée (Lépi) lors de l’audit participatif. Maintenant, «hercule» veut se mettre sur le terrain politique pour sauver son pays du désastre qui le guette.A chacun sa contributionParmi les présidents e l’ère démocratique au Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo est celui qui aura marqué les esprits de ses compatriotes par les bons résultats enregistrés, surtout sur le plan économique. Il pense toujours que ce qu’il avait réalisé est encore possible pour le Bénin, pourvu que les responsables actuels à divers niveaux s’y prennent bien. Mais cela ne peut être possible si le pays est paralysé. Nicéphore Dieudonné Soglo s’en inquiète. Il aura raison. La situation sociale du Bénin peinte par Albert Tévoédjrè effraie. «Le Benin se débat confusément pour sortir d’une crise sociale qui fragilise dangereusement les bases essentielles au fonctionnement normal de toute République. Si dans la gestion de ce dossier de graves erreurs ont été commises et finalement avouées, si chacun situe la responsabilité de tel ou tel aspect du drame selon sa propre analyse, il reste que les très nombreux dégâts observés et reconnus touchent de toute évidence chaque foyer et l’ensemble de la nation et que la paix citoyenne avec le monde du travail, surtout dans la fonction publique, devient une aveuglante priorité. Certes on peut espérer que des « bricolages » de dernière minute sauveront pour certains une année scolaire et académique particulièrement chahutée. Ils devront largement ce « sauvetage in extremis » au plaidoyer généreux et désespéré de Mgr Antoine Ganyé, Archevêque de Cotonou ! Mais ce replâtrage tardif et probablement précaire ne convaincra aucun observateur attentif. Le mal en vérité est profond, corrosif et persistant. Si nul sursaut n’intervient, il faut redouter pour ce pays un très sombre avenir, quels que soient ses dirigeants,- ceux d’aujourd’hui comme ceux de demain. (…) La situation qui prévaut au Bénin depuis de nombreux mois est l’une des plus catastrophiques en Afrique et dans le monde. Cela doit cesser. Il s’agit d’un péril immédiat dont les conséquences économiques et sociales sont sans mesure. Il y a ici atteinte publique et directe à la vie et aux droits des plus faibles. Le monde entier qui tristement nous observe et nous plaint peut aussi nous interpeller et nous aider si nous le voulons et pourvu que nous fassions preuve d’un peu de discernement. Les hommes et les gouvernements passent… les peuples et les sociétés demeurent en se renouvelant…», a décrié l’ancien Médiateur de la République dans une récente réflexion. Il y a donc urgence !Jean-Marie Sèdolo
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Article publié le mercredi 23 avril 2014
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