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Le journaliste burundais Egide Mwemero en danger - Reporters sans frontières



Tweet Reporters sans frontières (RSF) et son partenaire congolais Journaliste en danger (JED) condamnent les démarches d’extradition entamées à l’encontre d’Egide Mwemero, journaliste burundais arrêté en RDC en octobre dernier, et demandent aux autorités congolaises d’empêcher ce transfert.

Plus de deux mois après son arrestation à Uvira, dans l’est de la RDC, Egide Mwemero, technicien pour la radio burundaise Radio Publique Africaine (RPA), interdite de diffusion depuis le 27 avril 2015, est toujours détenu à Kinshasa. Pire, il risque désormais d’être renvoyé dans son pays d’origine. Une demande d’extradition qui met sa sécurité en danger : le Burundi est connu pour son régime de répression sévère à l’encontre des journalistes.

Arrêté le 13 octobre dernier par des membres de l’ANR, le reporter rendait visite à une radio congolaise partenaire, Le Messager du Peuple, qui diffusait depuis quelques temps un magazine politique produit par la RPA. “Il n’a jamais été présenté devant le juge. En réalité, il n’y a aucune infraction qui lui est légalement reprochée” affirme Bob Rugurika, directeur de la RPA.

« Il est déjà honteux de la part des autorités congolaises d’avoir placé en détention Egide Mwemero sans motif justifié, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Etant donné l’état sécuritaire qui touche la population au Burundi, et en particulier les journalistes, il serait en grand danger s’il était renvoyé vers son pays d’origine. Nous demandons aux autorités congolaises d’empêcher ce transfert et de libérer Egide Mwemero immédiatement. »

Reporters sans frontières et Journaliste en danger avaient dénoncé cette arrestation arbitraire en octobre 2015.

En RDC, intimidations de journalistes et censure sont des pratiques courantes. Au Burundi, la situation de la liberté d’information est dramatique. Le président Nkurunziza a forcé la fermeture de médias jugés hostiles au pouvoir. Les agressions se multiplient mais depuis le début de la crise politique en avril 2015, les violences à l’encontre des journalistes n’ont pas fait l’objet de poursuites en justice.

Le Burundi et la RDC occupent respectivement les 145ème et 150ème places sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par RSF.


Article publié le mardi 5 janvier 2016