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Éthiopie. La suspension de trois organisations de défense des droits humains témoigne de la répression croissante de l’espace civique - Amnesty International
Éthiopie. La suspension de trois organisations de défense des droits humains témoigne de la répression croissante de l’espace civique Réagissant à la suspension par les autorités éthiopiennes de trois importantes organisations de défense des droits humains – l’Association for Human Rights in Ethiopia (AHRE), le Center for Advancement of Rights and Democracy (CARD) et Lawyers for Human Rights (LHR) – Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :« Amnesty International condamne la suspension de l’AHRE, du CARD et de LHR, qui est fondée sur des allégations vagues et non étayées de « manque de neutralité politique » et d’« activités contraires aux intérêts nationaux ». Ces allégations sont utilisées de longue date par les autorités éthiopiennes pour réprimer les organisations de la société civile. Le gouvernement fédéral doit immédiatement annuler ces suspensions, qui constituent une violation des droits fondamentaux à la liberté d’association et à la liberté d’expression, et qui n’auraient jamais dû se produire.
Amnesty International condamne la suspension de l’AHRE, du CARD et de LHR, qui est fondée sur des allégations vagues et non étayées de « manque de neutralité politique » et d’« activités contraires aux intérêts nationaux ». Ces allégations sont utilisées de longue date par les autorités éthiopiennes pour réprimer les organisations de la société civile.
Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International« Dans un contexte où il est fait état d’une escalade du conflit, de détentions arbitraires massives et d’expulsions forcées, le rôle de la société civile et des médias est plus important que jamais en Éthiopie. La suspension de ces trois grandes organisations de défense des droits humains met en évidence une répression croissante de l’espace civique, aggravée par le manque de reddition de comptes pour les attaques récentes contre des défenseur·e·s des droits humains.
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit réexaminer d’urgence son approche quant à l’Éthiopie et prendre les mesures nécessaires pour mettre en place un mécanisme d’enquête, de recueil d’informations et de conservation des preuves concernant les violations des droits humains commises pendant les conflits armés dans les régions Amhara, Oromia et du Tigré.
Tigere Chagutah« La communauté internationale doit agir de façon décisive. Les partenaires de développement de l’Éthiopie devraient abandonner leur « politique de non-politique » à la suite de l’expiration du mandat de la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie, et accorder la priorité aux droits humains dans leurs relations avec le gouvernement. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit réexaminer d’urgence son approche quant à l’Éthiopie et prendre les mesures nécessaires pour mettre en place un mécanisme d’enquête, de recueil d’informations et de conservation des preuves concernant les violations des droits humains commises pendant les conflits armés dans les régions Amhara, Oromia et du Tigré. »
Complément d’information
Le 14 novembre 2024, l’Autorité pour les organisations de la société civile (ACSO) a suspendu le CARD en raison d’allégations de partialité politique et d’activités contraires aux intérêts nationaux. L’utilisation de restrictions formulées de manière vague pour limiter la liberté d’association est contraire aux obligations régionales et internationales de l’Éthiopie en matière de droits humains. Le CARD nie ces accusations, mettant en avant des irrégularités de procédure et affirmant son engagement en faveur de l’impartialité et des droits humains. Le 21 novembre 2024, l’ACSO a émis des avis de suspension similaires contre Lawyers for Human Rights (LHR) et l’Association for Human Rights in Ethiopia (AHRE). Les deux organisations rejettent les allégations portées contre elles et activent des recours juridiques pour pouvoir reprendre leurs activités.
Article publié le jeudi 28 novembre 2024