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Egypte : deux mois après l’arrestation de Tawfik Ghanem, RSF demande à l’ONU d’intervenir | RSF
Le reporter a été arrêté, dans la nuit du 20 au 21 mai, à son domicile, par les forces de sécurité. Il a ensuite été emmené dans un endroit inconnu durant cinq jours avant de comparaître devant le parquet de la sécurité d’État, le 26 mai, et d'être placé en détention préventive pour "appartenance à un groupe terroriste". Dès lors, sa détention provisoire a été renouvelée tous les quinze jours sans sa présence ni celle de son avocat. Sa famille n'a pu lui rendre visite que trois semaines après son arrestation.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités égyptiennes s’intéressent notamment au rôle de Tawfik Ghanem durant ses années passées à Anadolu et son influence sur la ligne éditoriale de l’agence turque, dans leur viseur depuis 2013 et sa couverture du coup d’État du 3 juillet. L’organe de presse a malgré tout continué de fonctionner jusqu'en 2015, lorsque Tawfik Ghanem a finalement pris la décision de démissionner. Le journaliste a interdiction de quitter le territoire égyptien depuis 2017 et ses avoirs ont été gelés.
"Il est urgent que Tawfik Ghanem soit libéré, déclare la responsable du bureau Moyen-Orient, Sabrina Bennoui. Ce journaliste retraité ne représente aucune menace pour la sécurité de l'État et son travail a toujours été uniquement mené dans le but d'informer les citoyens. Les charges de terrorisme n'ont aucun fondement."
Par ailleurs, Tawfik Ghanem, sexagénaire, risque de voir son état de santé se dégrader en prison. Il souffre notamment de diabète et nécessite un suivi médical ainsi que la prise d'un traitement régulier.
L’Egypte occupe la 166e place sur 180 sur le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.
Article publié le jeudi 22 juillet 2021