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Une journaliste auteure d’un reportage sur le conflit au Haut-Karabakh violemment prise à partie en France | RSF
Début octobre, deux autres journalistes d’un grand quotidien français avaient eux aussi fait l’objet de menaces en ligne provenant de membres de la communauté arménienne à la suite de leurs articles sur le conflit au Haut-Karabakh.
“RSF condamne fermement les pressions exercées contre Liseron Boudoul et contre TF1. Il est inacceptable qu’une journaliste et un média soient harcelés de la sorte pour avoir couvert un conflit, au motif qu'ils se sont placés d’un certain côté de la ligne de front, déclare le responsable du bureau UE et Balkans à RSF, Pavol Szalai. Par ailleurs, nous appelons le coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, Franck Papazian, à condamner sans détour une grave attaque contre la liberté de la presse”.
En effet, celui-ci a commenté le reportage sur Facebook laissant entendre qu’il “s’apparente à de la désinformation”. Dans l’un des commentaires qui ont suivi, on pouvait lire : “Possible qu’avec quelques décapitations du personnel haut placé du personnel de TF1, ils penseront mieux et plus évident." Le lendemain de la diffusion du reportage, une manifestation spontanée de membres de la communauté arménienne en France avait lieu devant les locaux de la chaîne pour protester contre ce qu’ils considèrent être un parti-pris dans le conflit.
TF1 avait quelques jours auparavant consacré deux reportages sur le conflit entre les deux pays réalisés depuis la ligne de front arménienne. Pour apaiser la tension, la chaîne a finalement retiré le reportage de Liseron Boudoul de son site web.
Sur 180 pays, la France, l’Arménie et l’Azerbaïdjan occupent respectivement la 34e, la 61e et la 168e place dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF.
Article publié le mercredi 28 octobre 2020