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Urgence Mayotte : un département français dévasté par le cyclone Chido - SOLIDARITÉS INTERNATIONAL


25 décembre 2024 © Michael Bunel Distribuée par notre équipe, cette petite pastille, surnommée aquatab, permet de rendre l’eau potable en éliminant les micro-organismes qu’elle contient. L’eau ainsi traitée peut être consommée pendant trois jours. Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, les habitants manquent de tout et surtout d’eau potable, une denrée rare dans l’archipel depuis quelques années. 25 décembre 2024. Koungou, Mayotte.

> Lire notre Observatoire de l’accès à l’eau à Mayotte










France


Contexte et action





68,4
millions d'habitants

28ème
sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain




8 194
personnes bénéficiaires



© Michael Bunel L’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL raccorde de nouveaux points d’eau sanitaire dans l’un des plus grands bidonvilles de Mayotte, dévasté par le cyclone Chido 12 jours plus tôt. Les habitants, déjà démunis avant le passage du cyclone, se plaignent du manque de secours dans leur quartier. 25 décembre 2024. Koungou, Mayotte.

© Michael Bunel Aux côtés de ses relais communautaires, l’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL achemine et distribue des savons et des solutions de désinfection et potabilisation de l’eau dans un bidonville de Mayotte, 12 jours après le passage dévastateur du cyclone Chido. L’acheminement de l’aide est rendu très difficile par la présence de nombreux végétaux et décombres sur les chemins d’accès. 25 décembre 2024. Koungou, Mayotte.

© Michael Bunel Les habitants d’un des plus grands bidonvilles de Mayotte stockent de l’eau dans des bidons. Depuis le passage du cyclone Chido dans l’archipel, la population manque de tout et surtout d’eau potable, une denrée rare sur cette île de l’océan Indien depuis quelques années. 25 décembre 2024. Koungou, Mayotte.

© Michael Bunel Deux habitants d’un grand bidonville du Nord de Mayotte utilisent l’eau stagnante pour laver leur linge. Depuis le passage du cyclone Chido dans l’archipel de l’océan Indien, la population manque de tout et surtout d’un accès à l’eau courante. La catastrophe naturelle qu’a subi l’île il y a 12 jours est venue empirer une situation sanitaire déjà extrêmement précaire. 25 décembre 2024. Koungou, Mayotte.

23 décembre 2024 Plus d’une semaine après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, de nombreux habitants des bidonvilles dans lesquels nous intervenions demeurent toujours introuvables. Notre coordinateur terrain, Anthony Bulteau, alerte sur l’état sanitaire de l’île qui se dégrade de jour en jour et sur la grande difficulté à y livrer du matériel d’urgence.

On ne saura jamais si toutes les personnes auprès desquelles travaillait SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ont pu rester en vie. L’équipe avait insisté, via ses relais communautaires, pour que chacun aille trouver refuge dans un centre de mise à l’abri. Les personnes qui dormaient sous un manguier à Tsoundzou avaient fini par se laisser convaincre et sont indemnes. Il en va de même pour les personnes qui vivaient dans les logements d’un marchand de sommeil particulièrement précaires – ces derniers étant faits de tôles et installés sur le toit d’un immeuble. Mais en ce qui concerne les bidonvilles, on ne sait toujours pas si les habitants ont pu se mettre à l’abri. Les centres d’hébergement d’urgence pouvaient accueillir 10 000 personnes. Un nombre insuffisant quand on sait que plusieurs dizaines de milliers de personnes occupaient des habitats précaires à Mayotte, les premiers à avoir été soufflés par le cyclone. En outre, la crainte d’être pillé ou encore celle d’être arrêté par la police (dans le cas des sans-papier) a découragé de nombreuses personnes à se mettre à l’abri.

Le désarroi dans les centres de mise à l’abri Huit jours après le cyclone, les enfants toquent aux portes des maisons pour demander à boire de l’eau.  Les animaux sauvages viennent se nourrir en ville, les rats prolifèrent, et les odeurs de putréfaction s’intensifient. Les personnes qui s’activent du matin au soir pour se construire un abri parmi les décombres se blessent et voient leurs plaies s’infecter.  

Dans les quatre centres de mise à l’abri diagnostiqués par l’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, les gens ont faim, ont soif et sont malades. Les enfants s’affaiblissent et sont traumatisés. Certains centres sont livrés à eux-mêmes, sans agents publics pour prendre soin des personnes qui s’y sont réfugiées. Les sanitaires se sont retrouvés sans eau et se sont bouchés. Il n’y a pas d’autres choix pour toutes ces personnes que de faire leurs besoins à l’air libre, parfois à côté de points d’eau. Les déchets ne peuvent pas être ramassés et s’amoncellent.

© Michael Bunel L’eau, une urgence vitale Comme la saison des pluies commence à peine, on craint les maladies hydriques et les maladies de peau liées au manque d’hygiène. Le choléra pourrait ressurgir également.  

Pour faire face à la crise sanitaire qui s’annonce, les besoins sont immenses. L’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a déclenché une phase d’urgence. Il faut fournir de l’eau potable et lutter contre l’insalubrité.  Des distributions de kits d’hygiène ont pu avoir lieu. Des cuves de stockage de l’eau ont pu être mises à disposition ainsi que des moyens de filtrage et de purification. Mais en l’absence de matériel, le travail est pour l’instant très entravé.  

Pour augmenter les capacités d’action, il est urgent de faire venir du matériel sur l’île. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL met tout en œuvre pour faire acheminer au plus vite un stock d’urgence sur l’île de la Réunion : jerricans, produits d’hygiène, bâches, packs d’eau mais également du matériel de pompage et de stockage d’eau. Restera à faire parcourir à ces équipements les 1500 derniers kilomètres qui séparent les deux îles, les plus difficiles à l’heure actuelle en raison des restrictions de transport et des dommages subis par les infrastructures.

© Michael Bunel Votre générosité est la source de notre action !

20 décembre 2024    Le cyclone Chido a frappé l’île de Mayotte dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 décembre avec des rafales atteignant 250 km/h selon MétéoFrance. L’alerte violette, qui correspond au plus haut niveau d’alerte cyclonique, a été activée à 7 heures du matin. Les vents ont dépassé les 100 km/h pendant 5 heures, les 150 km/h pendant 3 heures et les 200 km/h pendant 45 mn. Un cumul de pluie très important a également été constaté, ainsi que des vagues impressionnantes pouvant atteindre 9,30 mètres.  

© SOLIDARITÉS INTERNATIONAL Cet événement météorologique extrême s’est abattu sur un département français déjà en grande difficulté. La crise de l’eau devenue chronique, associée à un niveau de pauvreté important, avait créé une situation sanitaire préoccupante, si bien que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, présente depuis 2022, soutenait la population des bidonvilles et les demandeurs d’asile de l’île en distribuant des filtres à eau, des produits d’hygiène, et le cas échéant, des pastilles de chlore pour traiter l’eau. 

Cinq jours après le passage du cyclone, l’ampleur de la catastrophe qu’ont subi les habitants de Mayotte n’est pas encore réellement connue. Les retours de nos équipes sur place sont alarmants. Les nombreux habitats précaires de l’île ont été totalement soufflés. On ignore encore le nombre réel de personnes décédées ou blessées. Des quartiers entiers sont coupés du reste de l’île et n’ont pas encore vu arriver les secours. Si une partie de la population des bidonvilles avait pu se mettre à l’abri dans des centres d’urgence collectifs, la situation reste délétère. Beaucoup de nourriture a été perdue dans la tempête et la question de la faim commence à se poser sérieusement. L’eau a été coupée dès le début du cyclone. Les bornes fontaines, où s’approvisionnaient les 30% de Mahorais non raccordés au réseau, ne fonctionnent plus. Privés d’abris, d’eau, de nourriture, mais également d’électricité, de soins et de secours, les habitants vont devoir à présent affronter une crise sanitaire d’ampleur. En effet, la saison des pluies ne fait que commencer à Mayotte. L’eau stagnante et la boue recouvrent tout. Des cadavres d’animaux achèvent de rendre insalubres les eaux de surface déjà polluées dans lesquelles sont obligées d’aller puiser de nombreuses personnes. Le manque d’eau potable et de toilettes fonctionnelles va bientôt créer les conditions de la propagation de maladies. Nos équipes constatent déjà des maladies de peau, des abcès, mais aussi des fièvres chez de nombreux enfants. Les maladies diarrhéiques seront la prochaine plaie à se déclarer, et le choléra reste une menace importante. 

Dans ces conditions, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, après s’être assurée de l’état de santé de ses quatre salariés et des dizaines de volontaires qui diffusent ses actions, s’est aussitôt mobilisée : fourniture d’eau purifiée à quatre centres d’urgence, distribution de filtres à eau et de solutions de désinfection.  Un dispositif de collecte et de traitement de l’eau de pluie a aussi été installé dans le quartier de Kavani, à Mamoudzou.  L’équipe prépare à présent l’adaptation et l’intensification de ses actions auprès des personnes les plus vulnérables.  

16 décembre 2024 Communiqué de presse : Mayotte ravagée par le cyclone Chido – SOLIDARITÉS INTERNATIONAL organise une réponse d’urgence > EN SAVOIR PLUS

Photo d’en-tête : © REUTERS / Chafion Madi








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Article publié le samedi 28 décembre 2024