Voici mes réflexions au sujet des femmes dans le monde, celle en particulier qui vivent dans des pays où on leur dénie le droit à la scolarisation. Il faut comprendre que sur cette planète tous les peuples n'ont pas évolué de la même façon avec les mêmes technologies que celles des pays bien nantis où les femmes ont finalement eu droit à la scolarisation.
Pour changer les mentalités, il faudrait d'abord et avant tout prendre conscience que la mentalité des unes n'est peut-être pas encore acceptable par les autres là où elles en sont rendus dans leur évolution. Rien ne sert de tirer sur la fleur, elle poussera à son rythme, en son temps.
Voies d'accès spécifiques -- fossé qui sépare -- éducation spécifique - égalité face aux hommes, sont, d'une part, des termes tellement mâchés et remâchés depuis plus de 30 ans, à en devenir banals. D'autre part, espérer des sociétés égalitaires sous l'égide d'institutions internationales est un leurre, quand on sait que le soutien à ces institutions est détenu par des intérêts occidentaux qui cherchent à créer des besoins dans un but de consommation de biens. Où est le bien dans ce cas ?
Vous avez dit Éducation chez ces femmes ? Qu'en est-il de notre propre éducation à leur sujet, leur mentalité, leurs coutumes ! Ce n'est certainement à regarder ce qui est montré à la télévision qui peut instruire à ce sujet. Pour ajuster nos lunettes occidentales à leur mentalité, leurs coutumes, rien de mieux que d'aller lire, par exemple, les écrivaines africaines à cette adresse : http://aflit.arts.uwa.edu.au/FEMEChome.html La littérature est un moyen autrement plus instructif que de regarder des reportages de 2-3 minutes à la télé qui viennent déformer notre vision quant au sort des femmes et des peuples.
Sans nier qu'il se fait des choses positives, j'aime à penser que ces femmes qui vivent encore en mode tribal dans certains pays évoluent à leur façon et à leur rythme, et de tenter de vouloir leur imposer notre "civilisation" occidentale de bien nantis stressés n'est pas nécessairement un bienfait pour celles que l'on imagine au bord du gouffre.
Je prends pour exemple ces femmes berbères que j'ai vues dans la campagne marocaine. Elle faisaient leur lessive à la rivière et aux abords faisaient sécher le linge au soleil sur les pentes. Sont-elles plus désavantagées que les superwomen occidentales stressées qui vont faire leurs courses au supermarché sur les chapeaux de roues au sortir de leur boulot ? Chez les premières l'instruction leur est déniée, les deuxièmes sont instruites mais le fossé est-il pour autant comblé ? J'ajoute que chez les dames berbères, alors que je passais, l'une d'entre elle m'a invitée à prendre le thé. J'ai accepté avec l'impression que cette dame était aussi heureuse que celles ayant eu accès à l'instruction pour combler le fameux fossé !
Comme conclusion, je salue toutes les femmes qu'elles soient instruites ou pas, et je remets ce poème qui figure sur le Web depuis près de 10 ans, pour faire penser....
TRIANGLE
Elle est noire
je suis blanche
nous sommes jaunes
humaines triangulaires
reliées à nos espaces
pareillement intimes
Nous sommes différences
et pourtant si humanité
dans un espace aussi restreint
entre les mers agitées
entre le vent la pluie
les pleurs pareillement pleurs
Dedans nos veines
le sang pareillement sang
pousse des cris
arrachés aux chaînes
dedans nos cris
le sang murmure
je t'aime
Huguette Bertrand - 01.01.98
http://www.espacepoetique.com/poete/poete.html
Article publié le mercredi 18 avril 2007