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Interview de Sathoud Ghislaine sur 'Le combat des Femmes au Congo-Brazzaville'

Publié le dimanche 24 février 2008 par sdiop

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• Vous avez récemment publié un essai intitulé « Le combat des femmes au Congo-Brazzaville ». Ces femmes extraordinaires luttent quotidiennement contre l’injustice, pour s’impliquer dans le développement de leur pays. Pensez-vous que seule la lutte libère ?

En fait, « Seule la lutte libère » est la « devise » d’un organisme de défense des droits des femmes au Congo. Donc, très jeune, je suivais attentivement les activités de ces militantes qui menaient un réel combat pour l’amélioration de la condition féminine au Congo. J’ai une profonde admiration pour la femme Congolaise : une battante qui brise les tabous, s’oppose farouchement à la violence, apporte de l’eau au moulin pour changer sa vie. Comment ignorer une telle combativité ? Comment laisser ces femmes dans l’ombre alors nous sommes toutes les héritières de la combativité de nos ancêtres? Irrésistible, en effet ! Voilà pourquoi j’ai voulu, haut et fort, exprimer cette fierté ; en outre, c’est ma façon d’inscrire le combat de mes sœurs, notre combat, dans le combat mondial des femmes. Ces braves femmes méritent bien cette reconnaissance car les luttes sont menées vigoureusement depuis des lustres. Et elles obtiennent des victoires ! Aujourd’hui encore, cette devise m’interpelle, mieux, elle m’encourage dans mes combats ; la femme où qu’elle soit affronte l’adversité quotidiennement en raison des préjugés sexistes…

Oui, je crois que les droits s’acquièrent en montant sur le ring ; la lamentation ne mène à rien, il faut AGIR pour changer les mentalités et obtenir des droits… Il faut absolument LUTTER pour favoriser l’émancipation de la femme et surtout pour obtenir la « libération totale » de la femme.

Par conséquent, la lutte est une arme sûre qui mène à une RÉVOLUTION ; les discriminations envers les femmes ne se comptent plus… Comment donc changer les habitudes pour obtenir des droits ? Les femmes réclament opiniâtrement des droits, comment faut-il atteindre cet objectif ? Par la lutte, bien évidemment !

En outre, je suis consciente qu’il faut ajouter d’autres « notions » pour accroître les chances de réussite : par exemple, la persévérance associée à la lutte est définitivement un cocktail explosif capable d’éclabousser et d’anéantir les préjugés…

Alors, « Seule la lutte libère » est aussi une manière de se prendre en charge ! Et cette prise en charge est plus que nécessaire dans la lutte des femmes : Il s’agit de la réappropriation du POUVOIR d’apporter du changement dans sa vie ; une démarche valorisante, stimulante et bénéfique pour la femme.

• Vous semblez croire à l’importance de l’éducation et de la formation dans l’évolution de la place et du rôle de la femme dans la société. Comment expliquez-vous la relation entre la tradition et les besoins fondamentaux des femmes ?

En effet, l’éducation est un atout essentiel dans la lutte pour l’émancipation de la femme. Déjà l’accès des filles à l’éducation est une légendaire victoire, une fulgurante victoire, voire même une révolution ! Tout un changement dans les mœurs ! Autrefois, les filles subissaient de la discrimination à ce niveau. L’éducation permet à la femme d’acquérir son indépendance. Or, une femme indépendante est moins vulnérable et « à l’abri » de certains abus…

Somme toute, au-delà de l’éducation, et c’est important de le mentionner, il s’agit en réalité de l’indépendance de la femme. Mais, l’indépendance peut également s’obtenir de plusieurs manières, des femmes commerçantes, par exemple, n’attendent rien de personne pour faire bouillir la marmite… Elles sont indépendantes !

Le constat est pitoyable : les coutumes dans plusieurs pays ont été défavorables aux filles au sujet de l’accès à l’éducation. L’école était une « zone interdite » réservée aux garçons. Pour confirmer les effets néfastes de l’école sur les filles, certains ont trouvé la géniale idée d’établir une incompatibilité entre les études et la vie familiale : une femme scolarisée était « d’office » considérée c
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