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Les pistes pour les pays africains de tirer profit des matières premiers selon Africa’s Resource Future


La maximisation des revenus issus des matières premières pourrait générer d’importants dividendes fiscaux et environnementaux pour les pays africains. 

Dans un environnement mondial de transition énergétique et de demande croissante de métaux et de minéraux, les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne riches en ressources naturelles ont la possibilité de mieux tirer profit de leurs matières premières pour financer leurs programmes publics de développement. Cela passe par la diversification économique, l’accession à l’énergie bon marché…

 

Africa’s Resource Future, un rapport de la Banque mondiale lancé ce mercredi 10 mai, constate qu’en moyenne, les pays d’Afrique subsaharienne ne captent qu’environ 40 % des revenus qu’ils pourraient potentiellement percevoir de leurs ressources naturelles. En d’autres termes, à une époque où la croissance était lente et faible et une dette élevée, les gouvernements pourraient plus que doubler les revenus provenant des minéraux, du pétrole et du gaz en mettant en œuvre des réformes et en investissant de façon efficiente dans l’administration fiscale et en promouvant la bonne gouvernance.

Ne pas taxer la production des ressources naturelles est une subvention implicite Il faut noter que la taxation des ressources naturelles est également importante pour facturer le coût total des impacts environnementaux et sociaux qui ne sont pas toujours entièrement couverts par les producteurs, y compris les ressources pétrolières. Ne pas le faire peut agir comme une subvention implicite à la production et augmenter les émissions de carbone.

« Maximiser les revenus du gouvernement sous la forme de redevances et d’impôts payés par les industries privées exploitant des ressources naturelles, tout en attirant de nouveaux investissements, offrirait un double dividende pour les personnes et la planète en augmentant l’espace fiscal et en supprimant les subventions implicites à la production », a déclaré James Cust, économiste principal pour la Région Afrique de la Banque mondiale et coéditeur du rapport. La perspective de revenus plus élevés est particulièrement bienvenue dans les pays qui se trouvent incapables de faire les investissements de développement dont ils ont cruellement besoin en raison des coûts élevés des emprunts et du service de la dette.

A lire également -  Guinée-Burkina Faso : La coopération se consolide sur 22 accordsLa transition de l’économie mondiale s’appuyant sur l’énergie propre,  loin des combustibles fossiles, crée une demande sans précédent pour une multitude de minéraux et de métaux tels que le cobalt, le lithium, le cuivre, le nickel et les terres rares qui sont nécessaires pour développer des technologies vertes telles que les éoliennes, les panneaux solaires et les piles. Beaucoup de ces ressources se trouvent en abondance en Afrique. Cependant, l’expérience montre que la richesse en ressources naturelles ne se traduit pas automatiquement par une croissance et une prospérité inclusives.

Recommandations d’Africa’s Resource Future  Albert Zeufack, Directeur national de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la République du Congo, la République Démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé et Principe, et coéditeur du rapport.

Les minéraux, le pétrole et le gaz représentent un tiers ou plus des exportations de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, mais ils ont eu du mal à convertir cette richesse en croissance durable dans le passé. La dépendance régionale vis-à-vis des prix mondiaux des produits de base a conduit à une gestion sous-optimale des ressources publiques lorsque les prix sont élevés, et à des crises économiques et budgétaires lorsque les prix s’effondrent. Dans l’ensemble, les pays riches en matières premières ont été moins résistants aux chocs économiques que les pays non nantis, rappelant les risques d’une «malédiction des ressources». Le ralentissement de la croissance dans certains pays riches en ressources a également été associé à des progrès lents en matière de réduction de la pauvreté.

A lire également -  Maritimisation et forêts du futur : réinventons les chaînes de valeurAfrica’s Resource Future fournit aux décideurs politiques des recommandations pratiques pour transformer une «malédiction des ressources» en une opportunité de ressources. En plus de capter la pleine valeur des rentes des ressources tout en continuant d’attirer les investissements du secteur privé, les gouvernements devraient se préparer au prochain cycle d’expansion et de récession en investissant les rentes des ressources dans le capital productif – en investissant dans la santé et l’éducation des personnes et dans les infrastructures qui peuvent soutenir des ressources plus diversifiées et résilientes.

Parmi d’autres recommandations, le rapport met également en évidence les opportunités liées à la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui prévoit la suppression progressive de 90 % des droits de douane au cours des cinq à dix prochaines années. La promotion de l’intégration régionale et l’harmonisation des taxes et redevances minières dans toute la région seraient également utiles.

«Une approche régionale du secteur extractif permettrait la création de chaînes de valeur qui augmentent la richesse et créent plus d’emplois pour les personnes vivant dans des pays riches en ressources que l’extraction seule», a déclaré Albert Zeufack, Directeur national de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la République du Congo, la République Démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé et Principe, et coéditeur du rapport.

Une transition juste pour l’Afrique et le monde dépendra de l’exploitation réussie et équitable des avantages économiques tirés des ressources naturelles de la région. La bonne gouvernance et la bonne gestion macro-fiscale des revenus des ressources, tout en préparant un avenir à faibles émissions de carbone, sont au cœur de cette transition et doivent jouer un rôle central dans la transformation économique pour l’avenir de l’Afrique.

 


Article publié le jeudi 11 mai 2023
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