Le Gouvernement a pris plusieurs mesures « urgentes » pour renforcer son contrôle sur son secteur pétrolier exploité par des entreprises chinoises, lors du Conseil des ministres tenu, hier, mardi 18 Mars 2025, rapporte un communiqué consulté par l’ANP.
Parmi ces décisions actées par l’Exécutif, figurent « l’uniformisation de la grille salariale entre les employés expatriés et les employés Nigériens », « la nigérisation [nationalisation, ndlr] des postes » ou encore « l’exécution des contrats de sous-traitance par le secteur privé nigérien ».
Le conseil des ministres de ce mardi 18 Mars 2025 a également décidé de « la relecture de certaines lois et conventions », de l’adoption d’une « meilleure articulation entre la convention de transport du 15 septembre 2019 et les Contrats de Transport du pétrole brut », ainsi que « l’audit complet sur le coût de construction du PIPELINE Niger-Bénin afin de connaître l’étendue des engagements des parties », mais aussi « la modification des statuts de WAPCO pour permettre l’ouverture du capital de celle-ci à la partie nigérienne » et en fin « la désignation des représentants nigériens à des postes opérationnels auprès de l’opérateur CNPCNP avec les mêmes statuts, les mêmes droits et les mêmes avantages que ceux octroyés aux Chinois ».Ces mesures sont prises conformément aux « réformes majeures initiées par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le Gouvernement en vue de promouvoir un cadre plus équitable et inclusif de nature à garantir des retombées positives pour le peuple nigérien, à travers notamment l’adoption de l’ordonnance n° 2024-34 du 02 août 2024 sur le contenu local », explique le communiqué du Gouvernement« Cette ordonnance exige l’emploi prioritaire de la main-d’œuvre nigérienne, l’utilisation des biens et services locaux et un transfert de technologies qui permettra, à terme, une autonomie technique », rappelle la même source.
« Cependant, cette dynamique s’est heurtée, en dépit de multiples rappels quant au respect des lois et règlements en vigueur au Niger, à des obstacles du fait de certains subterfuges nés, d’une part, de l’appréciation fallacieuse des documents contractuels et, d’autre part, de l’absence de volonté réelle des opérateurs, qui se cachent derrière certaines clauses prohibitives aux fins de tirer, de façon léonine, le maximum de profit dans l’activité du secteur pétrolier, au détriment de notre pays », regrette l’Exécutif nigérien.C’est donc face à cette situation que la partie nigérienne envisage la mise en application de ces mesures urgentes ci-haut mentionnées, apprend-t-on dans ce communiqué.
Voyons en détail, les mesures examinées par le conseil des ministres sur la gestion du secteur pétrolier face aux manquements de la CNPC
Le Conseil a constaté le non-respect persistant de la loi sur le contenu local, malgré plusieurs rappels. Face à cette situation, des mesures urgentes ont été proposées pour encadrer davantage les activités pétrolières et renforcer la participation nigérienne dans ce secteur stratégique.
Parmi les mesures envisagées figurent notamment, l’uniformisation des grilles salariales entre les travailleurs expatriés et les Nigériens, afin de garantir une équité de traitement.
La nigérisation des postes, visant à accroître la présence de personnel local dans les emplois clés.L’exécution des contrats de sous-traitance par le secteur privé nigérien, pour stimuler l’économie locale et renforcer les compétences nationales.
D’autres actions sont également à l’étude, notamment, la relecture de certaines lois et conventions pour mieux les adapter aux réalités actuelles.
Une meilleure articulation entre la convention de transport (2019) et les contrats de transport du pétrole brut, afin d’optimiser la gestion des ressources.Un audit complet du coût de construction du pipeline Niger-Bénin, pour en assurer la transparence et l’efficacité.
Le Conseil propose par ailleurs, la modification des statuts de WAPCO (West African Petroleum Company) afin d’ouvrir son capital à la partie nigérienne.La désignation de représentants nigériens aux postes opérationnels de la CNPC, avec les mêmes statuts, droits et avantages que leurs homologues chinois.
Ces décisions interviennent dans un contexte marqué par des tensions récentes entre le Niger et les entreprises chinoises opérant dans le pays. Le 12 mars 2025, les dirigeants chinois des entreprises SORAZ (raffinerie de Zinder), CNPC et WAPCO ont été sommés de quitter le territoire nigérien sous 48 heures. Par ailleurs, le 6 mars 2025, le ministère du Tourisme a décidé le retrait définitif de l’autorisation d’exploitation de l’hôtel Soluxe International à Niamey, géré par la société chinoise SOLUXE INTERNATIONAL SARL, rapporte le journal air info.
Ces mesures témoignent de la volonté des autorités nigériennes de réaffirmer leur souveraineté et de garantir une gestion plus équilibrée des ressources et des partenariats économiques.
De part le passé, le Niger a été grugé par ses partenaires chinois qui ne sont des enfants de chœur en matière de commerce.
C’est pourquoi depuis l’avènement du cnsp, les autorités nigeriennes sont décidées à récupérer et à défendre les intérêts du Niger.
Les excellentes relations de coopération avec la Chine demeurent, mais elles doivent désormais répondre au vrai critère de gagnant gagnant.
Par Tam tam info News
Article publié le jeudi 20 mars 2025
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