« Donnez-moi d’abord le mot de l’énigme ensuite vous me poserez l’énigme » avait coutume de dire le hors-la-loi mexicain Pancho Villa.
Les Congolais de Sassou n’en finissent pas de se répandre en conjectures depuis que Donal Trump a résolu une énigme sans donner le mot de l’énigme. Les Congolais de la RC ont appris qu’ils sont décrétés persona non grata aux Etats-Unis sans savoir les raisons de ce bannissement.
Punis par un Trump au profil de hors-la loi des westerns de série B, les Congolais du Congo de Sassou font eux aussi les frais de la monomanie aigue de l’homme fort américain.
Abus de pouvoir, arbitraire ou paranoïa yankee ?
On ne voit pas la relation de causalité entre le crime et le châtiment. Que les Congolais fantasment tous d’aller en Amérique, c’est ce qui reste à démontrer.
Cousins d’Amérique
La France demeure l’obsession du migrant congolais. Quant à l’Amérique du Nord, les candidats congolais se comptent sur les doigts d’une main. Parmi eux : les membres de la « famille présidentielle » (sic) détenteurs de biens immeubles, notamment dans la tour appartenant à...Donald Trump. Cette racaille aura du souci à se faire au sujet du tabou des visas. Elle ne pourra plus aller célébrer ses noces barbares à Las Vegas.
Le Président américain n’a-t-il pas dégainé à tort en ciblant les Congolais de Brazza dont le seul rêve mythique est de « voir Paris et mourir » ? Paris, pas Paris-Texas. (cf. Paris, Texas drame germano-français réalisé par Wim Wenders, sorti en 1984.)
Les Congolais n’ont rien à fiche de New-York ou de Washington. Eux c’est Paris.
Sassou-bashing
Sauf que le tir de sommation à balles réelles de Trump frustre tout un pays convaincu que généralement ses ressortissants ne pouvaient qu’être « soupçonnés du meilleur. » Or Trump les a mis au rang d’indésirables pestiférés, voire de mendiants, qui plus est, fauteurs de troubles sécuritaires, terroristes. Dans les représentations du populisme trumpiste, les Congolais de Sassou ne valent pas un dollar troué. C’est là où le western tourne mal : les outlaws triomphent, les gentils trinquent.
« On ne l’a pas volé » reconnaissent, mi-figue mi-raisin, les opposants virulemment Congo-bashing depuis que le Président autoproclamé, Sassou, a mis son riche pays à genoux.
En somme, l’individu par lequel le bannissement arrive, c’est lui. Trump avait déjà mis sa tête à prix depuis la cérémonie de Notre-Dame à Paris. Malheureusement pour le sheriff de Washington ce sont tous les Congolais qui cochent la case WANTED, 10.000$.
Congolais, Basta !
D’après le rapport sur les dépassements de durée de séjour (Overstay Report), « la République du Congo présente un taux de dépassement de séjour de 29,63 % pour les visas B1/B2 (affaires et tourisme), et de 35,14 % pour les visas F, M et J (étudiants et échanges culturels). »
Dieu (ou le diable ) sait sur quelle base Donald a calculé ces pourcentages. Vrais ou faux , peu importe , Congolais, Togolais, Tchadiens, Equato-guinéens ; Donald ne veut plus voir leurs gueules sur le sol américain.
Stupéfaction
Stupeur, indignation, aussi bien chez les Congolais qui n’ont jamais projeté le rêve américain que chez ceux qui possèdent des biens meubles et immeubles au pays des Yankee. Plus de villégiatures et de noces dorées à Miami-Beach avec des épouses d’origine rdécéenne.
Précisément, en face, nos homonymes boivent du petit lait (à raison), eux ne sont pas concernés par la volée de bois vert de la Maison Blanche.
Les deux Congo
Le délire de Trump répond à la question du casier judicaire des deux Congo (RDC et RC) : lequel de ces voisins éponymes et homonymes est le plus sordide ?
En proie à des guerres interminables à l’est, empêtré dans le cloaque de la corruption, on a toujours cru que l’ex-Zaïre de Mobutu (l’assassin de Lumumba), le Congo de Kabila puis actuellement de Tsisékédi wa Tsilombo est plus détestable que le Congo de Marien, Lissouba puis du gentil Sassou ( « Le plus beau des Présidents africains », dixit Koffi Olomidé).
« Le plus beau ? » Pas pour le gringo Trump, car détrompons-nous. Sassou n’est pas Humphrey Bogart ou Harry Belafonte.
Le bon sens ment
Le Président Américain, dans son récent classement des Etats non grata aux Etats-Unis a répondu à son concours Lépine du Congo le moins fréquentable, le plus mauvais genre. Pour le bon sens , c’est l’ex-Zaïre, qui gagne le concours du pays le plus détestable. Mais Descartes a raison de se méfier du bon sens : le bon sens ment.
« Vous vous rendez compte même la RDC qu’on critiquait longtemps fait mieux que nous pourtant avec 100 millions d’habitants. Les Mbochi sont des dingues … » monte au filet Samba dia Moumpata, (Congo-Liberty, 6 juin 2025)
Le journal Le Monde (5 juin 2025) est d’abord tombé sous le coup du sens commun. Le quotidien parisien a tout de suite pensé que Donald a naturellement classé la RDC sur la liste noire et rouge des pays interdits de visas. Faux. Le quotidien parisien a immédiatement été obligé de faire un rectificatif le 5 juin à 3 h 45.
« correction d’une erreur sur l’un des pays concernés par les restrictions : le Congo-Brazzaville, et non pas la République démocratique du Congo. »( édition du 5 juin 2025)
Le quotidien qui n’y croyait pas s’est finalement rendu à l’évidence. Le bannissement trumpiste a bel et bien visé Sassou (le grand méchant loup), le vilain petit canard. Déjà le Président américain lui avait tiré les oreilles à l’inauguration de Notre-Dame de Paris. « Toi, je ne t’aime pas » avait dit Trump.
Le Congo bon chic, bon genre, c’est la RDC. Celui d’en face est un Etat voyou.
Introspection
Les dirigeants du Congo de Sassou, incapables de faire leur introspection, n’ont rien capté à l’énigmatique décret de l’administration Trump. Incompréhension totale. Thierry Moungalla en conférence de presse a eu toutes les peines à trouver des causes rationnelles aux refus des visas pour les USA.
Thierry a tenté de plaider contre la fronde américaine, arguant que son pays n’était pas un repaire d’islamistes radicaux. La piste de l’attentat terroriste (UTA le 19 septembre 1989) mena pourtant à Brazzaville, ville à 99% chrétienne.
Même homélie chez Les Echos du Congo-Brazzaville cités par RFI : « Le christianisme se pratique majoritairement dans le pays et que les musulmans du Congo sont loin de verser dans l’islamisme radical, encore moins le jihadisme »
Saint Graal
Mais pour l’opposition congolaise, le trafic des passeports avec les Libanais, Pakistanais et Ouest- Africains (une clientèle musulmane) explique l’islamophobie de Trump face à tous ces vrais faux congolais qui affluent aux Etats-Unis et de surcroit prolongent leur séjour en dépit de la péremption des visas. Or le passeport demeure pour les Congolais « de souche » le Saint Graal.
Il faut être de la famille présidentielle ou être Libanais pour l’obtenir. Aussi, ces Congolais à la peau blanche entrant en masse aux USA...Donald n’est pas dupe et surtout il est inquiet du soupçon terroriste connoté par ces faux Congolais et vrais islamistes, du genre de ceux qui firent exploser un aéronef au dessus du Ténéré en 1989 alors que Mouammar Kadhafi était Président de La Libye.
Antoinette Sassou, Mata Hari
Le marché des visas serait géré par Antoinette Sassou qui réalise de juteux bénéfices avec des passeports congolais, notamment diplomatiques, vendus à des étrangers 10 milles euros pièce.
Il ne faut pas prendre les Américains pour des outsiders. Surtout pas Trump qui sait que les pauvres Congolais qui pleurnichent au FMI ont des dirigeants qui possèdent des appartements dans son luxueux parc immobilier, sans compter les autres biens (mal acquis) à Miami et autres villes balnéaires américaines.
La thèse est : Le Congo de Sassou est plus mauvais genre que celui de Tshisékédi.
Le Congo de Sassou est cruel et jaloux de son voisin. On le pensait « entretenant des relations de bon voisinage entre nos deux pays ayant des frontières et des langues en commun » (...)
Nenni ! Niet ! Nada ! Koto !
« La preuve la plus récente de ce revirement diplomatique s’est manifestée lors de l’élection de la RDC comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Sur 187 votants, 183 États ont accordé leur soutien à la candidature portée par le président Félix Tshisekedi. Le Congo-Brazzaville fait partie des rares États à avoir voté contre la candidature de la RDC, rompant ainsi avec l’esprit de solidarité régionale et les fondements historiques de la coopération entre les deux Congo — deux nations sœurs, peuplées par des peuples frères partageant une culture, une histoire et une géographie communes.
Étonnant, n’est-ce pas ? Comment ne pas penser à Madilu System et à sa chanson Voisin, dans laquelle il dépeint avec lucidité le comportement d’un voisin rongé par la jalousie… » (Armand Serge Zanzala, compte Facebook)
Histoire de corriger le tir Zéphirin Mboulou, ministre de l’intérieur, porteur d’une lettre de Sassou, est dépêché à Kinshasa ce 29 mai 2025 auprès de Tsisékédi : « Il s’est agi d’un message de renforcement des liens historiques entre les deux Congo. « Cela renforce aussi les relations de bon voisinage entre nos deux pays ayant des frontières et des langues en commun », a indiqué le ministre Raymond Zéphirin Mboulou au sortir de l’audience. » (Les Dépêches de Brazzaville, 30 mai 2025)
Balivernes !
Xénophobie, ingratitude, bouc-émissarisation, les ressortissants de la Rive gauche en voient de toutes les couleurs à Brazzaville. Sassou a liquidé ses propres compatriotes au Beach de Brazzaville en 1999 alors que la RDC leur avait donné asile à Kinkolé, à Mbanza Ngungu.
En guise de remerciements, Sassou a offert des terres au Rwanda dans l’espoir que Paul Kagamé prenne la RDC en sandwichs depuis Maloukou.
Est-ce ainsi qu’on traite des frères avec qui on a « des frontières et des langues en commun » ?
Lissouba, l’ami de Mberi Martin, avait dit aux Congolais, « Jetez-moi à la mer si j’échoue. »
Conclusion : il est temps de noyer Sassou dans le fleuve et réunir les deux Congo. C’était le projet caressé par Youlou et Kasa-Vubu.
Article publié le Tuesday, June 10, 2025