Il y a quelques années, une organisation humanitaire internationale organise un séminaire de formation de trois jours à Kindia. Sont invités des représentants d’un ministère venus des 33 préfectures. Parmi les participants, il y avait un certain Monsieur Sylla.

Les participants se retrouvent chaque jour dans le restaurant de l’hôtel qui abrite la rencontre pour le petit déjeuner à 8h et le déjeuner à 13h. Le premier jour, M. Sylla arrive en retard. Il n’a donc pas pris le petit déjeuner à l’hôtel. Son homologue, venu d’une autre préfecture, lui raconte que le menu était si varié et surtout inépuisable qu’il a eu tort de venir en retard. Il promet d’être matinal pour le lendemain.

Joignant l’acte à la parole, au deuxième jour, M. Sylla est parmi les premiers à s’installer dans le restaurant de l’hôtel pour le petit déjeuner. Comme il l’avait appris, il est impressionné par la quantité et la variété du menu. A la droite de Monsieur Sylla, un délégué préfectoral vide une boîte de lait dans une petite tasse à café. A sa gauche, un autre préfère un thé au citron. Ce dernier vide le contenu d’un gros citron -comme Kindia en a- dans sa tasse de thé.

Sylla, qui en était à sa première rencontre pareille, est plus que gêné. Il se dit qu’il n’y a pas trente-six mille solutions. Il faut imiter ses collègues. Mais lequel des deux ? Celui qui a rempli sa tasse à café de lait ou celui qui l’a fait avec du citron ? Finalement, il décide de faire les deux. Dans un premier temps, il vide tout le contenu d’une boîte de lait dans la tasse. Après quoi, il dépèce un gros citron, le presse fort dans la tasse à café à moitié rempli de lait. Lait et citron réunis, le tout devient comme des grains de fonio.

Et, quand Monsieur Sylla goûte, il se dégoûte ! Il n’a pas récidivé ! Se rendant compte que tous les yeux étaient rivés vers lui, il sort comme quelqu’un qui va se mettre à l’aise. C’est au début des travaux qu’il fera son apparition. Paradoxalement, crevant de faim dans cet établissement hôtelier qui manquait de tout sauf à manger et à boire.

L’humour de Habib Yembering Diallo


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