La guerre en RDC, les mésententes avec le Rwanda, l’inflation galopante, les prochaines élections, etc., tous des sujets pertinents mais qui n’ont pas l’air de toucher les moins de 18 ans. Cette génération insouciante semble vivre à l’écart l’actualité tumultueuse du pays et de la sous-région. De l’avis de Lara*, une Gen Z de 16 ans, cela ne devrait pas rester ainsi, car ce qui se passe aujourd’hui définit peut-être ce qui se passera demain quand ils seront aux affaires, eux qui représentent l’avenir.

Cela doit être un problème d’âge. Nous sommes encore dans l’insouciance de la période d’adolescence. Nous ne pouvons pas dire que nous n’avons pas de moyens de nous informer, car l’internet a révolutionné les sciences de l’information et de la communication. Mais pour se renseigner sur quelque chose, il faut tout d’abord s’y intéresser. Or, ces événements ne nous interpellent pas. « Ce sont des trucs d’adulte, cela ». Nous, nous sommes peut-être trop occupés à entretenir nos vies amoureuses, nos présences sur les réseaux sociaux, à suivre tel ou tel autre influenceur, à faire des vidéos TikTok, etc., des activités ô combien plus intéressantes et qui éveillent notre attention.

L’ignorance n’est plus une optionC’est rare de trouver un ado qui veut savoir des choses à propos de la guerre qui se déroule en RDC, par exemple. La plupart savent qu’elle existe par le biais de leurs parents, captent quelques infos lorsque les papas zappent sur France 24, ou quand la radio débite quelques actualités, mais tout cela ne rentre par une oreille que pour sortir dans l’autre, sans vraiment laisser de trace, si bien qu’on n’en sait rien ou pas assez. Pourtant, nous sommes géographiquement concernés, et notre âge ne peut en aucun cas nous soustraire aux conséquences qui pourraient s’abattre sur le Burundi suite à cette guerre.

Et les élections, c’est pire. On n’en sait rien, parce que c’est barbant, parce qu’on a bien mieux à faire que s’en inquiéter. Va parler à un ado des élections, il te regardera avec des yeux tout ronds. D’ailleurs, plusieurs croient que ces élections sont présidentielles, et on ne peut pas vraiment leur en vouloir. Cet âge est à l’insouciance, et non aux questions sérieuses de la vie. Malgré cela, nous avons besoin de connaître les tenants et les aboutissants de tel ou tel autre événement.

On a besoin de savoir…On a besoin de savoir ce qu’est l’inflation, les conséquences que cela entraîne sur notre quotidien. On a besoin de connaître l’importance des élections, comprendre l’impact que la guerre en RDC peut avoir sur le Burundi et donc sur…nous.

Pour être au courant de tout cela, il faut qu’on arrive à s’y intéresser. Peut-être que nous avons besoin d’un coup de pouce afin d’y arriver.

Intéresser les jeunes ? Comment s’y prendre ? Arriver à éveiller notre curiosité. C’est la seule chose à faire, car c’est le point de départ pour toute tentative de recherches sur de tels sujets.

Par exemple, l’on peut organiser des événements de divertissement, dans lesquels glisser des moments d’échange sur les questions d’actualité. Des FAQ (Frequently Asked Questions ou questions fréquemment posées) seraient les bienvenues. Lors de ces événements, les ados auraient le temps de poser des questions sur ce qui leur échappent. Le secret de ces séances serait d’impliquer des jeunes comme panélistes, afin qu’on parle un langage pas trop compliqué pour les adolescents. En effet, les professeurs chevronnés sont souvent rasoirs, mais des sujets importants abordés par des jeunes sont plus susceptibles d’être mieux suivis et compris par eux-mêmes.

Une autre idée géniale pour capter l’attention des ados ?Une autre idée intéressante : impliquer les influenceurs ou des noms qui inspirent les ados. Passer par eux pour faire passer un message pourrait être d’une plus grande portée. Il n’y a pas à expliquer grand-chose sur le phénomène : quelqu’un qu’on connaît, qu’on admire, est plus susceptible de capter notre attention.

Bref, il s’agit de savoir adapter les supports sur lesquels on fait passer les infos concernant la vie du pays ou de la région, afin d’atteindre la cible voulue. Un petit clin d’œil aux médias : peu d’ados sont inscrits sur X ou lisent des sites Internet. Ils pullulent plutôt sur Snapchat, Instagram, TikTok…, pourquoi ne pas faire des petites vidéos ou des publications simples sur ces réseaux-là ? Cela aura plus de chances d’atteindre les ados.

« Les jeunes représentent l’avenir », aime-t-on dire. Cette phrase prononcée à tout bout de champ devient comme un poids que, nous jeunes, portons sans vraiment le savoir. Mais c’est une réalité qui nous rattrape au fur et à mesure que nous grandissons. Alors, les jeunes, intéressons-nous à la vie du pays et de notre région, informons-nous, préparons-nous afin que nous soyons parés pour assurer la relève.

*nom d’emprunt

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