Joshua Osih appelle à une nouvelle ère politique pour éviter l’implosion.

Dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique, le Chairman du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, dresse un constat alarmant sur l’avenir du Cameroun et appelle à une réforme radicale du système politique.

Paul Biya, 92 ans, dont 43 au pouvoir,  pourrait briguer un 8e mandat à la tête du pays.  Un mandat de trop mal perçu au sein de l’opposition camerounaise.

Joshua Osih  prévient que  si Paul Biya se représente et est réélu lors de la présidentielle d’octobre 2025, le pays court droit vers « l’implosion du système ».

Le numéro 1 du SDF dénonce l’immobilisme politique et le culte de la personnalité qui entourent le président, et qui, selon lui, masquent les véritables problèmes du pays. « La candidature de 2018 était déjà celle de trop »**, martèle-t-il.

Osih ne mâche pas ses mots. Il critique sévèrement le système en place, notamment l’entourage de Paul Biya qu’il accuse de rejeter les échecs sur les ministres, tout en étant conscients de la responsabilité du président.

Le code électoral, un obstacle à l’alternance démocratique

Au-delà de la personne de Paul Biya, Joshua Osih s’attaque également au code électoral, qu’il juge comme un frein majeur à l’alternance démocratique. « Les résultats des élections sont en déphasage avec le quotidien des Camerounais. Vous ne pouvez pas vous plaindre du système tous les jours et lui donner 71 % des voix. Quelque chose ne fonctionne pas. » Pour Osih, il est impératif de réformer le système, notamment en instaurant un scrutin à deux tours pour la présidentielle, afin de garantir une plus grande représentativité et légitimité des résultats.

La crise anglophone : une conséquence de la centralisation

Le leader du SDF aborde également la question sensible de la crise anglophone. Il plaide pour une décentralisation réelle, qu’il considère comme une solution pour apaiser les tensions et répondre aux revendications des populations concernées.