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Tunisie

Tunisie – Nabil Karoui : « L’alliance avec Ennahdha est stratégique » – Jeune Afrique

  Ses déboires judiciaires ont eu raison de la candidature de Nabil Karoui à la présidentielle de 2019. Un an plus tard, le bouillonnant fondateur et président de Qalb Tounes a rebondi et changé de braquet.

Désormais, il s’exprime moins, mais agit plus, s’installe sans bruit au centre de la scène politique tunisienne, en dialoguant aussi bien avec les conservateurs d’Ennahdha, les ultras d’El Karama qu’avec une partie de la famille moderniste. Une stratégie fédératrice qui fait de lui l’un des hommes forts du pays. Et qui lui permet aujourd’hui d’avoir l’oreille du nouveau gouvernement Mechichi.

à lire Tunisie : vers un retour de l’État policier ? Jeune Afrique : Quel bilan faites-vous de cette première année de législature ?

Nabil Karoui : Entre les choix des anciens chefs de gouvernement, Habib Jemli et Elyes Fakhfakh, et la crise récurrente, nous avons malheureusement perdu beaucoup de temps. Mais l’expérience a été utile : elle montre que la scène politique n’est pas binaire, scindée entre une droite et une gauche, entre islamistes et anti-islamistes, mais, avec toutes ses nuances, multidimensionnelle.

Avec une centaine de députés, cette alliance est devenue l’unique garant de la stabilité en Tunisie

Le 31 juillet 2019, le projet de retrait de la confiance à Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée, a été un test grandeur nature de la solidité de l’alliance entre partis. Avec une centaine de députés, cette alliance est devenue l’unique garant de la stabilité en Tunisie. Elle a permis d’écarter les propositions hasardeuses du chef de l’État, comme l’activation de l’article 100 de la Constitution qui aurait constaté une vacance du poste de chef du gouvernement.

 


Article publié le Wednesday, October 28, 2020