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Dans une récente interview publiée sur le site algérien El Moudjahid, le Président Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé la doctrine diplomatique algérienne basée sur le bon voisinage. « Notre doctrine, c’est le bon-voisinage. Moi, j’y crois. Si les autres n’y croient pas, c’est leur problème », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’importance d’entretenir des relations fraternelles et respectueuses avec les pays voisins, notamment ceux du Sahel comme le Niger et le Mali.Le Président Tebboune a particulièrement insisté sur l'approche pacifique de l'Algérie envers les crises régionales. Il a rappelé que son pays a constamment favorisé le dialogue dans le cas du Mali, notamment avec l’accord d’Alger de 2015, soutenu par l’Union Africaine et l’ONU. « Nous n’avons jamais imposé l’Accord d’Alger. C’est un Accord approuvé par l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies », a-t-il précisé.
Concernant le Niger, le président algérien a mis en avant l’opposition ferme de son pays à toute ingérence étrangère lors des récents événements politiques. Il rappelle que l’Algérie a gardé son espace aérien ouvert aux Nigériens malgré les tensions régionales, signe de sa volonté de préserver des relations cordiales et constructives.
Cependant, malgré cette doctrine affichée, l’interview publiée par El Moudjahid omet un enjeu humanitaire crucial : les refoulements massifs et réguliers de migrants africains par l’Algérie vers le Niger. Ces expulsions, souvent réalisées dans des conditions difficiles, suscitent de vives préoccupations du côté nigérien. Selon les rapports humanitaires, plus de 16 000 migrants ont été refoulés vers la frontière nigérienne entre avril et juin 2025, mettant à rude épreuve les capacités d'accueil et d'assistance humanitaire du Niger.
Face à cette situation complexe, le Niger, tout en accueillant positivement les déclarations algériennes en faveur du bon voisinage et du dialogue, plaide pour une approche globale et concertée incluant également les dimensions humanitaires et sécuritaires. Le pays encourage vivement la mise en place d’un dialogue trilatéral renforcé avec l’Algérie et le Mali, dans le but de traiter efficacement ces enjeux communs.
En définitive, tout en saluant l’esprit de fraternité affiché par l’Algérie, le Niger rappelle la nécessité d'une coordination plus étroite et équilibrée entre les deux pays frères, afin de préserver durablement les relations de bon voisinage et d'affronter ensemble les défis humanitaires et sécuritaires qui concernent l’ensemble de la région sahélienne.Taweye Issa
Article publié le lundi 21 juillet 2025
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