En Afrique, l'écosystème start-up gagne en maturité au fil des années. A tel point qu’en 2025, 38 villes du continent figurent parmi les 1000 villes les plus dynamiques du monde en matière d’innovation numérique selon le classement 2025 de StartupBlink. Elles étaient 36 en 2024. Ilorin, la capitale de l'État de Kwara au Nigeria, a fait son entrée en 2025. Elle devient ainsi la sixième ville du Nigeria à figurer dans le top1000 après Lagos, Abuja, Ibadan, Enugu et Port Harcourt. Le Nigeria est d’ailleurs le pays africain avec le plus grand nombre d’écosystèmes d’innovation numérique urbains dans le classement. Lagos est par ailleurs la seule ville d’Afrique à figurer dans le top 100 du classement, à la 76e place. Il est suivi de Nairobi, la capitale kényane, à la 107e place.
Malgré des défis persistants tels que la fuite des cerveaux, la bureaucratie complexe et le faible niveau de financements, les villes africaines résistent tant bien que mal grâce à certains atouts tels qu’une population jeune, innovante et résiliente, des gouvernements et un secteur privé de plus en plus investis dans les questions numériques. Certaines gagnent même en prestige comme Mombasa (Kenya), Abidjan (Côte d’Ivoire), Douala (Cameroun), Praia (Cap-Vert) qui ont enregistré de fortes progressions dans le classement depuis 2024.
À l’inverse, certaines villes enregistrent des reculs préoccupants. Bamako (Mali) chute de 288 places, suivie de Harare au Zimbabwe (-253 places). Yaoundé (Cameroun) connait également une régression de 134 places. Dakar (Sénégal) et Alger (Algérie) perdent également du terrain, reflétant des défis structurels ou politiques qui persistent encore dans plusieurs pays d’Afrique et qui freinent leur émergence technologique.
Ce contraste reflète toutefois une concurrence croissante des pays africains en matière d’infrastructures, de politiques publiques, de technologies numériques, etc. pour faire de leurs villes des destinations de choix pour les innovateurs locaux et internationaux, attirer des investisseurs et tirer profit de l’économie numérique dont la contribution au produit intérieur brut de l’Afrique pourrait atteindre 712 milliards de dollars à l'horizon 2050, selon Google et la Société financière internationale.
L'émergence de licornes en Afrique depuis 2022 (Moniepoint, Interswitch, Flutterwave, OPay, Andela, Wave, MNT-Halan, Chipper) démontre que l’écosystème start-up africain a un fort potentiel latent et une résilience remarquable face aux obstacles. Il devient urgent de consolider ses infrastructures, simplifier ses réglementations et encourager une culture de l'entrepreneuriat audacieuse, afin que ces jeunes pousses innovantes puissent s'épanouir et rivaliser sur la scène mondiale.
Les écosystèmes start-up urbains les plus dynamiques d’Afrique en 2025.
Villes
Pays
Rang mondial
Rang africain
Progression depuis 2024
Lagos
Nigeria
76
1
-6
Nairobi
Kenya
107
2
+6
Johannesburg
Afrique du Sud
122
3
+17
Cape Town
Afrique du Sud
138
4
-10
Accra
Ghana
243
5
+25
Victoria
Seychelles
288
6
-35
Kampala
Ouganda
301
7
+67
Casablanca
Maroc
317
8
+42
Tunis
Tunisie
327
9
+15
Dakar
Sénégal
337
10
-76
Addis-Abeba
Ethiopie
390
11
-62
Abuja
Nigeria
399
12
+48
Pretoria
Afrique du Sud
429
13
-3
Kigali
Rwanda
461
14
+12
Ibadan
Nigeria
482
15
-26
Windhoek
Namibie
512
16
+104
Dar es Salaam
Tanzanie
524
17
-34
Praia
Cap-Vert
526
18
+114
Alger
Algérie
543
19
-41
Luanda
Angola
558
20
-73
Abidjan
Côte d’Ivoire
567
21
+129
Lusaka
Zambie
620
22
+13
Mogadiscio
Somalie
648
23
+15
Alexandrie
Egypte
669
24
+1
Enugu
Nigeria
730
25
-33
Hargeisa
Somaliland
742
26
+20
Port Harcourt
Nigeria
803
27
-35
Rabat
Maroc
811
28
+7
Kinshasa
RD Congo
817
29
+61
Douala
Cameroun
827
30
+116
Ilorin
Nigeria
885
31
nouveau
Port Louis
Ile Maurice
886
32
-598
Harare
Zimbabwe
895
33
-253
Bamako
Mali
902
34
-288
Yaoundé
Cameroun
912
35
-134
Mombasa
Kenya
916
36
+206
Cotonou
Bénin
945
37
-3
Agadir
Maroc
968
38
-82
Source : StartupBlink
Pour classer les différentes villes d’Afrique, la plateforme mondiale de recherche sur les start-up StartupBlink s’est basée sur trois indicateurs. La quantité de parties prenantes et d'autres acteurs clés à l'activité d'un écosystème (nombre de start-up, nombre d'investisseurs, nombre d'espaces de coworking, nombre d'accélérateurs, nombre de rencontres liées aux start-up) ; la qualité de l’écosystème (l'investissement total cumulé du secteur privé dans les start-up, le nombre total cumulé d'employés du secteur des start-up, le nombre et la taille des licornes et des sorties supérieures à 1 milliard de dollars, les centres de R&D des entreprises technologiques multinationales, les succursales des entreprises multinationales et des marques, nombre et taille des conférences et évènements mondiaux sur les start-up, nombre de start-up acceptées par les meilleurs accélérateurs mondiaux par écosystème) et l’environnement commercial des start-up (vitesse d'Internet, coût d'Internet, liberté d'Internet, investissement en R&D, disponibilité de divers services technologiques (portails de paiement, applications de covoiturage, cryptomonnaie), niveau de maîtrise de l'anglais, solidité du passeport, disponibilité de visas pour start-up ou nomades, taux d'imposition sur les sociétés, législation du travail favorable aux start-up).
Muriel Edjo
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Article publié le lundi 21 juillet 2025
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