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Alors qu’à la surprise de tous, le régime de Bachar Al-Assad est tombé en 12 jours, la Syrie est toujours le théâtre de nombreux déplacements de population. La situation humanitaire dans le pays reste délétère et il serait prématuré de penser que les conditions de retours sécurisés, dignes et volontaires sont aujourd’hui pleinement réunies. 

Une explosion de joie, teintée d’incertitude pour beaucoup, a accueilli la chute du pouvoir de Bachar Al-Assad en Syrie. Le bonheur d’avoir enfin droit à un avenir, l’envie d’avancer, l’espoir de construire ensemble, ont gonflé les cœurs de tous. 

La situation sécuritaire reste cependant complexe, de nombreux groupes armés restant actifs dans le pays. La Syrie subit des frappes sur ses équipements militaires, et plusieurs zones font face à des escalades de violences, comme à Kobane, Deir-ez-Zor ou Manbij. 

16 millions de Syriens avaient besoin d’une aide humanitaire avant la chute du régime. Ces besoins n’ont pas diminué depuis, voire se sont exacerbés ces dernières semaines. L’ONU constate que l’offensive des groupes d’opposition a forcé un million de personnes supplémentaires à quitter leur foyer, et avec la chute du régime de nombreuses personnes sont de nouveau déplacées. Ceux qui vivaient de longue date dans des camps près d’Alep ou d’Idlib sont parfois allés visiter leur village, ont constaté l’ampleur des destructions et l’impossibilité d’y vivre pour l’instant. Certains ont choisi d’attendre la fin de l’hiver avant de prendre la décision se réinstaller chez eux.  D’autres personnes arrivent également déjà des pays frontaliers, comme plusieurs milliers de Syriennes et Syriens qui s’étaient réfugiés en Turquie et qui ont passé la frontière en sens inverse en deux jours. Dans le Nord–Est également, on compte déjà 120 000 personnes déplacées en provenance du Nord-Ouest, et on s’attend à de nouvelles arrivées de personnes fuyant les violences encore quotidiennes dans plusieurs régions du pays. Fahima, déplacée pour la 8e fois, est aujourd’hui à Raqqa. Elle arrive de Tel Refaat, à la frontière turque, et témoigne de conditions de vie toujours très difficiles : « Nous avons besoin de tout, de soins, de quoi nous laver. Nous n’avons pas de couverture, rien à manger, pas de matelas. »  










Syrie


Contexte et action





23,2
millions d'habitants

150ème
sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain




693 917
personnes bénéficiaires








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Dans ces circonstances, les besoins humanitaires de la population sont accrus. Abboud Al Ahmad, employé d’une école à Raqqa, témoigne : « Quand les personnes déplacées ont commencé à arriver d’autres régions à la recherche d’un refuge, les autorités nous ont ordonné de vider les écoles pour les accueillir. Mais nous n’avons pas la possibilité de faire face à tous leurs besoins. Il y a des problèmes avec les fenêtres, avec le chauffage, avec le fuel. Des gens arrivent tous les jours. On n’a pas assez de toilettes, le système d’évacuation n’est pas suffisant. »  

Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL poursuivent leurs actions de distribution de nourriture, d’eau, de couvertures et de kits d’hygiène auprès des personnes déplacées, et se préparent à accueillir les nouveaux arrivants dans le Nord-Est Syrien. La situation y est particulièrement critique en ce début d’hiver. Des interventions complémentaires sont prévues, comprenant possiblement des transferts monétaires, des réhabilitations dans les infrastructures d’accueil et des distributions de biens essentiels.  SOLIDARITÉS INTERNATIONAL mène à présent des évaluations à Alep ainsi que dans les villages environnants pour déterminer les besoins de la population. Ces zones ont subi des destructions particulièrement intenses et nécessiteront la reconstruction de leurs infrastructures.  

La Syrie peut à présent envisager un avenir, mais la reconstruction sera une gageure. Les conditions de vie demeurent précaires et la situation instable. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL reste présente aux côtés des personnes déplacées, et adapte son assistance à l’évolution de la situation. 

© Photo d’en-tête : SOLIDARITÉS INTERNATIONAL








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Article publié le vendredi 13 décembre 2024
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