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Ces artistes à l’esprit sportif : Gauvain Sers « Nadal est mon idole absolue » – RFI Musique
RFI Musique : Quand avez-vous commencé le tennis ? Gauvain Sers : À l’âge de cinq, six ans. J’étais le petit qui ramassait les balles pour son grand-frère et qui, forcément, emmerdait tout le monde pour pouvoir jouer. J’ai beaucoup joué pendant une dizaine d’années, atteignant le classement de 5/6 (seconde série, soit un très bon niveau, NDLR). En Creuse, c’était mon occupation principale en dehors de l’école. On faisait pas mal de trajets avec mon père - d’où aussi la chanson Dans la bagnole de mon père parue sur mon premier album – parce que le club était à une trentaine de kilomètres du domicile. Lorsque je suis parti à Paris pour suivre une prépa, j’ai été obligé de mettre le tennis entre parenthèses. Une fois terminée mon école d’ingénieur, j’ai repris, mais je ne faisais qu’un tournoi par an, celui de la ville dans laquelle j’ai grandi. L’année dernière, après six ans de tournée, j’ai eu envie de reprendre la compétition, de retrouver ces sensations-là. Une trentaine de matchs dont des rencontres par équipes avec mon club de La Souterraine.

Trouvez-vous des points communs entre le court et la scène ? La préparation, l’adrénaline. Une fois sortie de scène, on a envie d’être le lendemain pour refaire un concert. C’est pareil avec le tennis. Quand on perd un match, on veut immédiatement arrêter. Puis une heure après, on pense déjà au prochain tournoi. La seule différence, c’est que sur scène, on risque de sortir vainqueur du match et d’avoir tous les spectateurs acquis à notre cause (rires).

Vos adversaires sont-ils surpris de se retrouver face à vous ? Dans le Limousin, beaucoup de gens savent que je joue. Je sens parfois que ça peut agir sur la psychologie du début de match, surtout si j’affronte quelqu’un de plus jeune ou qui écoute mes chansons. Des adversaires me demandent des autographes ou une photo. Quelqu’un, qui m’a battu, m’a récemment glissé à la fin de la rencontre : « Je pourrais dire que j’ai battu Gauvain Sers au tennis ».

Tapez-vous la balle avec d’autres chanteurs ? Je joue assez souvent avec Vianney au Padel (sport de raquette avec des éléments de tennis, squash et badminton, NDLR). Je sais que Raphael et surtout Cyril Mokaiesh (il a été numéro deux français chez les juniors, derrière Jo-Wilfried Tsonga). Lui, ça doit être impressionnant, car j’imagine qu’il a encore de beaux restes.

Avez-vous déjà foulé les courts de Roland-Garros ? C’était mon premier rêve quand j’étais gamin. J’ai pu y jouer dans les catégories jeunes parce que j’ai remporté il y a une année le championnat régional et que le championnat national se déroulait sur les courts annexes de Roland-Garros. Je me souviens aussi d’une anecdote quand j’étais en prépa. Avec un ami, on est allés voir notre ancien entraîneur qui jouait en championnat de France vétérans. Alors qu’on était en tenue de ville parce qu’on sortait des cours, on passait devant le court central qui était libre. On se regarde avec mon pote sans rien se dire, on avance et traverse le fameux couloir des joueurs puis on sort nos affaires de tennis du sac et on se change en vitesse sur le court. C’est le genre de moment où tu produis le meilleur tennis, car tu es tellement content d’être là. Au bout de quinze minutes, un agent de sécurité débarque et nous hurle dessus : « Vous savez où vous êtes là ? On n’est pas dans votre petit club à la con. Alors, dégagez ! ». On est vite partis en courant (rires). Sinon chaque année, je m’y rends en spectateur pour assister aux matchs.

Quel est votre joueur préféré ? Rafael Nadal. Mon idole absolue. Il n’y a pas beaucoup de gens, en dehors de la musique, dont ça me ferait un effet incroyable de les rencontrer. Depuis ses débuts, je suis très admiratif de sa combativité, de son humilité, de sa dualité entre ce qu’il est en dehors et sur le court.

Cette année, le jour où il a certainement fait ses adieux à Roland-Garros, vous avez même posté une vidéo sur Instagram dans laquelle vous interprétez la chanson Le poster de Rafa … Il a une grande place dans ma vie. Cela inspire d’écrire sur les gens qui nous font du bien et qu’on idolâtre. Je l’ai faite, il y a un an et demi, et j’hésite à la mettre sur le prochain album parce que je me dis que c’est très personnel. Je vais l’enregistrer déjà, sait-on jamais.

Êtes-vous passionné par d’autres disciplines sportives ? Je suis pratiquement tous les sports. Du foot au basket en passant par le rugby, le biathlon ou le hockey-sur-glace. Même les sports improbables, je suis devant ma télé à chaque JO. Le site de l’Équipe est de mes onglets favoris sur mon téléphone et mon ordinateur.

Qu’avez-vous prévu pour ces Jeux Olympiques de Paris ? Je vais rester à Paris, car j’ai vraiment envie de suivre l’événement de l’intérieur. Tout le monde me dit que je suis fou et que ça va être le bordel. Mais c’est la première et peut-être dernière fois qu’on va pouvoir vivre ça. Avec des copains, on s’est pris des billets pour le tennis de table, l’escrime et l’athlétisme. Pour le tennis, il n’y a plus de places apparemment, mais je serai peut-être invité pour aller voir Nadal et Alcaraz en double.

Dernier album paru : Gauvain Sers Ta place dans ce monde (Barclay) 2021 Facebook / Instagram / YouTube  


Article publié le samedi 20 juillet 2024
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