L’effet de serre à l’origine des changements climatiques inquiète de plus en plus la communauté internationale. En droite ligne des recommandations de la Conférence de Kioto, le Niger, encouragé en cela par les partenaires techniques et financiers, vient de prendre une initiative qui préserve la dégradation de l’environnement et aide à la lutte contre la pauvreté.
Face à la nécessité de réhabiliter les terres dégradées et de multiplier au niveau communautaire les initiatives de lutte contre la pauvreté et la protection de l’environnement, le Programme d’Action Communautaire (PAC) vient d’ajouter à ses activités un volet bio-carbone. Cette nouvelle initiative de l’un des projets phares de la Banque Mondiale au Niger, se traduit sur le terrain par l’encouragement à la plantation de l’Acacia senegal qui produit de la gomme arabique. Rencontre avec Amadou Souley Massaoudou, spécialiste des questions environnementales au PAC.
Au départ il y’eut cette volonté affichée des autorités, au plus haut niveau, de ‘’ faire de la gomme arabique le cacao que nous ne produisons pas et le coton que nous ne produisons plus’’ (Tanja Mamadou, Chef de l’Etat du Niger, Mayreye, Département de Mayahi 2001). Intention confirmée par la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre, Hama Amadou, en Mai 2005 dans laquelle il annonça la relance de l’économie à travers les produits d’exportation de l’Agriculture et l’Elevage ; notamment par la réalisation de 100 00 ha de gomme arabique. Mais c’est véritablement avec le lancement du violet bio-carbone du PAC que l’initiative a commencé à se matérialiser de manière probante, dans ses trois composantes, à savoir : - La réhabilitation des terres dégradées ; - La production de la gomme arabique ; - La séquestration du carbone.
LA REHABILITATION
DES TERRES DEGRADEES
La superficie du Niger qui est estimée à 1 267 000 km² est, à 75%, constituée de zones semi-arides et arides. Les 4/5 des 12 millions de Nigériens se trouvant ainsi concentrés sur moins de 25% du territoire national ! Cette pression démographique sur les ressources naturelles se trouve accentuée par un taux de croissance démographique de 3,3%, l’un des plus élevés du monde. Ces différentes contraintes sont à l’origine des conséquences écologiques et socio-économiques suivantes : - une dégradation accélérée voire irréversible de l’ensemble des écosystèmes ; - l’accentuation du phénomène de la désertification ; - la fréquence des conflits liés à l’utilisation des maigres ressources par différents acteurs ; - la paupérisation accrue de la population du fait de la baisse du capital productif .
Pour atténuer ces facteurs négatifs de développement, les autorités ont pris la décision d’encourager au Niger des plantations à grande échelle de gommiers.
LA PRODUCTION DE LA GOMME ARABIQUE
Le secteur de la gomme a connu plusieurs phases de son développement au Niger et on peut distinguer : - la période 1960-1980 au cours de laquelle la gomme arabique a contribué à l’économie uniforme (deuxième produit d’exportation après l’arachide). En 1979 par exemple, le Niger a exporté 2 610 tonnes (source direction de la statistique et des comptes nationaux).
- la période 1980-1997 pendant laquelle l’exportation a diminué ; en 1995, seulement 200 tonnes ont été exportés (direction des statistiques et des comptes nationaux), l’essentiel étant traité par le secteur informel.
Jusqu’au début des années 80, le Niger était un des plus importants producteurs de la gomme arabique dans la sous-région. Mais cette légumineuse a été progressivement remplacée par des cultures de rentes plus prisées sur le marché ; comme l’arachide, le niébé… Et cela, en dépit du fait que c’est une plante qui s’adapte aux sols pauvres à faible pluviométrie.
Si le regain d’intérêt actuel s’explique en partie par un renchérissement des cours de cette production sur le marché international, certaines communautés rurales ont également pris conscience de ses appo
Article publié le vendredi 17 novembre 2006
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