Galerie Photos Agadez, Porte du Désert
Danièle Luyckx

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Evoyer comme e-carte

Agadez, Porte du Désert, Agadez, porte du SAHARA.
Agadez, belle ville de terre ocre à l’architecture traditionnelle en banco (un mélange de terre,
de fumier et d’eau)
Agadez, ville mythique, ancienne cité caravanière, dont le nom résonne à nos oreilles d’occidentaux, comme ceux de Tombouctou ou Zanzibar, en nourrissant bien des rêves d’évasion. Nous marchons sur les traces des explorateurs tels que Léon l’Africain (1512) et Heinrich Barth (1850).
Le nom d’Agadez est dérivé du mot tamashek « teguedess « qui signifie «rendre visite », c’est donc avant tout un lieu de rencontres. Le quartier ancien est typique avec ses maisons en banco aux toits en terrasses, ses ruelles, ses palais, ses habitations à voûte haoussa, ses écoles coraniques et ses mosquées. Le minaret de la grande mosquée (XVI ème siècle), hérissé de pieux de palmier doum, domine la ville du haut de ses 27 mètres. On est ébloui, en se baladant dans les ruelles, par des silhouettes enturbannées à fière allure et par les reflets chatoyants de leurs vêtements dans cette lumière si particulière.
Capitale de l’Aïr, fondée au 15ème siècle, Agadez garde jalousement ses traditions. Le sultan de l’Aïr garde son rôle auprès des tribus touarègues et le Kadi rend toujours une justice traditionnelle en son nom.
La ville souhaite être inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, elle le mérite ! Il faut à tout prix préserver ce patrimoine et les habitants n’en ont guère les moyens.

Agadez est une ville un peu hors du temps où un occidental ne trouve RIEN (ou presque) de ce qui fait son environnement habituel.
Pas le moindre feu rouge, ni embouteillages, pourtant la ville compte 130.000 habitants. Il faut dire que les voitures particulières sont rares…
C’est un peu le bout du monde. Agadez est isolée même des pays avoisinants d’Afrique. La ville est reliée par avion uniquement pendant les mois d’hiver (saison touristique), une fois par semaine, avec la France. Le reste du temps, il faut passer par Niamey et faire 1000 km de route un peu difficile.

J’ai toujours été émerveillée par l’architecture traditionnelle en banco de l’Afrique. Que ce soit les mini forteresses d’argile ou Tata-Somba du Bénin et Togo ou les cases merveilleusement peintes des Gurunsis (Ghana et Burkina Faso), ou encore les forteresses Lobi (Ghana et Burkina). Ces architectures offrent de parfaits exemples d’ « architecture sculpture » ou « architecture nature » et sont en parfaite adéquation avec leur environnement. A notre époque concernée par l’écologie et le développement durable, on ne peut qu’être interpellé par cette manière de bâtir qui propose des matériaux naturels et facilement recyclables ! Bien sûr, il y a un certain nombre d’inconvénients à ce type de construction. Pour preuve, dès qu’ils en ont un peu les moyens, les africains construisent en parpaings et tôle ondulée !

Il ne faut cependant pas donner une vision trop idyllique. On ne peut le nier, Agadez est sale. Pas de service de ramassage d‘ordures, on trouve des décharges un peu partout dans les rues.
Pas de structure d’assainissement non plus dans le centre traditionnel…
Et n’oublions pas le harcèlement des mendiants, des enfants « bonjour cadeau », et des « chasse-touristes » très collants autour de la mosquée et au marché de tôles, dont la pression est parfois insupportable. Il faut une bonne dose de patience pour garder son calme et il m’est arrivé plus d’une fois d’exploser ! Cela me rappelle la ville de Marrakech d’il y a quelques années. A présent on peut s’y promener en toute tranquillité. Je rêve d’un jour comme ça pour Agadez…

Et pourtant, je suis tombée sous le charme d’Agadez et après de multiples voyages en Afrique, c’est à Agadez que j’ai fait le choix d’acheter une maison…en banco !

« Agadez, Porte du Désert » d’Abdoussalam Mahadi et Danièle Luyckx, Nouvelle Imprimerie du Niger
En vente au Centre d’Information Touristique d’Agadez et en France : daniele.luyckx@free.fr