Situé à mi-chemin entre Tahoua et Arlit, à 160 km au Sud-Ouest d’Agadez, à la croisée des grandes routes caravanières, Ingall, tel un mirage, surgit de grands espaces désertiques. Toungoulout, (petit village, comme disait les autres) est cette palmeraie située à cheval entre 3 grandes zones pastorales de la région de d’Agadez, à savoir :
- l’Azawak à l’ouest
- le Tadress au sud
- l’Irhazer au Nord et à l’Est.
2. Historique de la cure salée
La création du village d’Ingall date de la nuit des temps, il y a 436 ans vers le 16 ème siècle en 1465 ; les premiers habitants, furent respectivement le Chérif Abdourahmane Ibn Ousmane et Lansari Issouf Ibn Rhissa ; venus de Fez au Maroc. Ils allèrent trouver le sultan de l’Aïr de l’époque, pour avoir un lieu d’asile dans sa région. Ce dernier leur ordonna d’aller chercher un lieu favorable pour s’y installer, épanouir leur commerce et poursuivre l’expansion de l’islam.
Partout où ils passent, leur philosophie est de creuser un grand trou, pour le refermer, constatant ainsi si le sable sorti pouvant le refermer jusqu’à avoir un reste. Après une multitude d’expérience et d’épreuves en divers lieux de la région ouest et sud d’Agadez, le lieu idéal a été enfin trouvé sur l’actuel emplacement de la ville d’Ingall à 160 km à l’ouest d’Agadez.
Ils retournèrent alors chez le sultan, et en guise de remerciement de leur but atteint, lui offrirent 40 pièces dont 20 en or et 20 en argent. D’Agadez chez le sultan, l’occasion leur fut offerte pour continuer au pèlerinage à la Mecque et Médine, villes saintes de l’islam.
Au retour trois ans après, ils ramenèrent de Médine des plants de dattiers dans des récipients et s’installèrent alors définitivement à Ingall, nom donné à leur lieu idéal d’asile.
La première famille était composée de 34 personnes parlant l’arabe.
Lors de son passage pour les lieux saints de l’islam, le célèbre marabout Mohamétant, en la personne d’Askia Mohammed, les trouva et leur laissa de son cortège de fidèles , 73 personnes qui portèrent leur nombre à 107 disciples qui créent ainsi la ville d’Ingall.
Ces derniers au fil des temps parlaient un quadruple langage entremêlé de l’arabe, de touareg, de songhaï et de zarma. Ce langage sourianique
reste pour toujours celui de la communication des populations de d’Ingall, et de sa sous srégion de Tiguidan Tessoum jusqu’à Agdez.
Cependant, la création de la ville d’Ingall n’avait pas été faite au hasard par ses premiers fondateurs, qui n'ignorent pas avoir laissé un premier jalon de grande rencontre des éleveurs de la sous région. Cette communion sympathique et spontanée avait pour nom « la cure salée » et regroupe tous les ans, en hivernage, les nomades d’Agadez, de Tahoua, de Zinder, de Maradi et de Tillabéry. Comme symbole de bon voisinage et même de proximité culturelle, les nomades des pays limitrophes : Libye, Algérie, Mali, Tchad, Nigeria et même du Burkina Faso, sont aussi associés. Cette importante opération consistant en un grand regroupement des éleveurs et leurs troupeaux dans l’Irhazer, autour d’Ingall, pour débattre d’abord des problèmes de l’heure, et faire paître le bétail dans cette région encore salée pour la santé des animaux.
Avec l’arrivée des colons, les problèmes étaient transmis aux différents chefs de groupement nomade, qui à leur tour, les transmettaient aux colons pour débat afin de trouver toute solution utile sous la haute autorité du Grand sultan de l’Aïr présent aussi pour la circonstance. L’accueil , l’hébergement et la restauration étaient à la charge de chacun des différents groupes venus autour des années 1944.
A partir de 1960, date de l’ indépendance au Niger, la traditionnelle fête prit alors une envergure administrative, coutumière et nationale où l’Etat et l’autorité coutumière de l’Aïr, commencèrent à prendre en charge les hôtes de la rencontre.
Depuis l’année 2001, le Ministère des Ressources Animales s’est vu confier l’organisation des fêtes
Article publié le lundi 24 janvier 2005
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