Dimanche, 26 Juillet 2009 19:14
Depuis son lancement à Johannesburg en Afrique du Sud en 2002, L’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) oeuvre au renforcement de la bonne gouvernance en défendant le principe de rendre compte des conditions d’exploitation des ressources naturelles et la gestion des recettes qu’elles génèrent. Si l’ITIE a connu une certaine avancée dans sa mise en oeuvre, c’est parce que de plus en plus les citoyens des différents pays ne tolèrent pas l’opacité qui entoure la mise en valeur des ressources naturelles et posent l’exigence de savoir les termes des contrats qui lient les gouvernants et les entreprises. Car après tout, ils sont les premiers concernés par les conséquences qui découleront inévitablement de l’exploitation des ressources.
Au Niger, en dépit de l’adhésion des autorités à l’ITIE, de l’engagement de la société civile et de certaines entreprises, la transparence reste au stade de balbutiements. Cependant, la volonté de l’Etat et des entreprises d’aller vers le respect des engagements contenus dans l’Initiative fait son chemin grâce notamment aux interpellations des organisations de la société civile oeuvrant pour la transparence. C’est dans ce cadre qu’Areva-Niger a organisé du 1er au 5 juillet derniers une visite de presse sur ses sites d’Imouraren et d’Arlit (SOMAIR et COMINAK) afin de permettre aux journalistes nationaux et étrangers et aux acteurs de la société civile de se rendre compte par le biais du contact avec le terrain des conditions d’exploitation. Cette mission a permis aux participants de se rendre compte des conditions de travail, des actions sociétales mais aussi et surtout d’échanger avec les populations vivant à proximité des usines et du nouveau site d’Imouraren. Sur EXPLOITATION DE L’URANIUM Le droit de savoir des populations locales ce site (Imouraren), nous avons été particulièrement frappés par un contraste. Alors que la délégation a été édifiée en long et en large sur le gisement, les conditions d’exploitation, les techniques qui seront utilisées, les autochtones que nous avons rencontrés ignorent tout ou presque tout du projet. Venant de Niamey située à plus d’un millier de kilomètres de la zone, nous avions eu droit aux explications sur le terrain, à des communications à n’en point finir mais intéressantes sur la prise en compte de l’environnement, le cadre de vie la société, les méthodes d’exploitation, etc. Mais curieusement, les riverains du site ne savent rien ou presque rien de ce produit tant convoité dans le monde et qui va être extrait bientôt sous leurs yeux. Une question nous a rongés au cours de ce voyage : pourquoi l’habitant du village d’Annouzagaran par exemple ne sait rien par rapport au projet ? Est-ce parce qu’il ne peut pas comprendre ? Qui a décrété dans ce cas qu’il n’est pas en mesure de comprendre que la radioactivité de l’uranium est dangereuse pour la santé ? Pourquoi n’explique-t-on pas à ces populations le caractère hautement stratégique de ce minerai ? Qui leur a dit que sur leur terre sera extrait un des minerais les plus convoités au monde ? Comment se fera cette exploitation ? Quand prendra-t-elle fin ? Bien sûr qu’il est de notre devoir de veiller à la protection de l’environnement et la santé de ces populations ; bien sûr qu’il faut exiger des sociétés qu’elles fassent du développement local et bien d’autres actions. Notre plus grand devoir est de faire en sorte que le droit de savoir de cette population soit respecté.
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Article publié le lundi 27 juillet 2009
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