Né au cœur des Cévennes à Bessèges (Gard), dans une famille de mineurs, René le révolté a passé sa jeunesse au contact des "gueules noires", parmi les terrils et le poussier de charbon "qui vous maculait la peau lorsque vous sortiez d'un bain en rivière". Une enfance dont il garde un souvenir tendre malgré les drames et la pauvreté.
A 17 ans, après le bac, il obtient un Brevet Élémentaire d'Instituteur : ce joli diplôme ne lui permet pas d'enseigner puisque la majorité est alors à 21 ans ("une des premières constatations de l'incohérence du système scolaire français... qui n'a fait qu'empirer depuis !"). Faute d'argent, il poursuit ses études à l'école militaire. Après avoir vadrouillé dans toute la France, il devient radio navigateur de chasse sur une base aérienne de Gironde : années plutôt sereines, partagées entre les missions et le farniente des retours de vol. Pendant cette période militaire, il poursuit ses études à l'Université de Bordeaux aux frais de la Grande Muette : "je savais déjà que je ne ferais pas carrière. Trop d'analphabètes, d'ivrognes, de feignasses et de nationalistes bêlants !" Les événements de mai 68 l'encouragent à tirer sa révérence à ce monde d'adultes dont l'absurdité l'écœure. Anecdote entre mille : pour " emmerder le quidam ", on les oblige à larguer des bidons de kérosène à proximité d'une route où des centaines d'automobilistes font la queue pour deux litres d'essence. René le rebelle fonce sur les barricades parisiennes, casse du CRS... et prend un mois de mitard : "Si je n'ai pas été dégradé à l'époque, c'est sans doute parce que les grands chefs militaires étaient dans leurs petits souliers !"
8 Mars 2008. Journée internationale de la femme : contribution
Article publié le jeudi 6 mars 2008