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Sathoud Ghislaine : récit poignant d'une grande aventure littéraire et
théâtrale. L'émotion est visible dans les propos de Sathoud Ghislaine, mais
surtout, sa claire solidarité pour les Femmes du monde entier...
PlaneteAfrique : Pouvez-vous d'écrire pour les visiteurs vos parcours
littéraire
Sathoud Ghislaine : C'est une longue histoire. Je vais souligner
quelques faits de ce parcours. Tout a "réellement" commencé en 1988 avec la
publication d'un recueil de poème. J'avais 18 ans à l'époque, c'est
d'ailleurs pour cette raison que ce recueil s'intitule "Poèmes de ma
jeunesse.
Bien entendu avant de publier ce recueil, il y a eu un chemin à la fois
long, laborieux et semé d'embûches. Mais je considère l'année 1988 comme le
début parce que c'est mon premier contact avec le public. L'accueil
favorable de cette première œuvre a été un stimulant pour continuer.
De 1988 à 2003 aujourd'hui, plusieurs autres œuvres ont été publiées.
Aujourd'hui, j'ai à mon actif trois recueils de poésie, une pièce de théâtre
et un conte. J'ai également des nouvelles publiées dans des revues.
J'ai participé en 2000 à la Marche Mondiale des Femmes. Ma pièce de théâtre
intitulée "Les maux du silence'' a été sélectionnée et interprétée lors de
cet événement. C'était un grand plaisir pour moi d'assister à la
représentation de ma pièce de théâtre. La même pièce de théâtre a été
interprétée au Congo par la troupe "le théâtre de la mer". Je n'ai malheureusement pas assisté à
cette représentation parce que mon emploi du temps ne me permettait pas
d'être au Congo à cette période. Toute fois, à travers la cassette, je
constate que le spectacle est une réussite.
Tout récemment, J'ai collaboré à une Anthologie au programme pour les élèves
de 11ième année en Ontario au Canada. L'Anthologie a été publiée par Pearson
Education Canada. Comme je vous le disais déjà, c'est un chemin laborieux.
J'ai encore de nombreux projets dans ce domaine. Plus j'avance, plus je veux
continuer…
PlaneteAfrique : Quels sont les auteurs qui vous ont le plus marqués
et peut-être influencé dans vos choix d'écriture ?
Sathoud Ghislaine : J'apprécie plusieurs auteurs… C'est mon besoin
d'écrire qui a aiguisé mon goût de la lecture. Même si j'aimais déjà lire,
depuis que j'écris, je lis en faisant plus attention à certains détails. Je
lis pour voir comment les autres procèdent pour faire passer le message.
PlaneteAfrique : Vous êtes une passionnée de théâtre, avez-vous le
projet de vous investir dans la création d'autres pièces ?
Sathoud Ghislaine : Je suis effectivement passionnée de théâtre. J'ai
fait du théâtre à une certaine époque. Pour ce qui est de l'écriture, J'ai
des manuscrits dans mes tiroirs. Quant à la publication de ces manuscrits,
Cela dépend de beaucoup de facteurs.
PlaneteAfrique : Vous avez collaboré au Centre pour femmes
immigrantes de Sherbrooke. Pouvez vous nous donner votre opinion sur les
mouvements féministes et l'intégration en général ?
Sathoud Ghislaine : Oui, j'ai collaboré au Centre pour femmes
immigrantes de Sherbrooke et j'ai même siégé au Conseil d'administration.
J'ai beaucoup aimé cette expérience. Des femmes immigrantes se retrouvaient
pour sortir de l'isolement. Nous parlions des difficultés des femmes mais
surtout des immigrantes.
Les femmes immigrantes d'où qu'elles viennent se retrouvent seules, isolées,
dépaysées dans une société dont elles ignorent tout ou presque.
Je suis pour l'amélioration de la condition féminine. Pour ce qui est de
l'Intégration, il faut être en règle avec les lois de la société dans
laquelle on vit. Je retiens ce qui correspond à mes valeurs, et j'oublie ce
qui ne me convient pas. Je pense aussi que ce n'est pas possible de balayer
du revers de la main ce que l'on est. Quoi que l'on dise ou que l'on fasse,
d'une manière ou d'une autre, consciemment ou inconsciemment, l'on est
toujours attaché à sa culture.
PlaneteAfrique : Vous vivez au Canada, qu'est-ce qu'il vous manque le
plus dans l'Afrique et le Congo en particulier hormis les différences de
températures ?
Sathoud Ghislaine : J'ai quitté mon pays le Congo-Brazzaville en1995
pour le Canada. Pour commencer, je tiens à vous dire que je garde un contact
permanent avec mon pays. À travers Internet et le téléphone, je communique
fréquemment avec plusieurs personnes là-bas. Donc malgré la distance, je
suis restée proche de mon pays.
Bien évidemment comme vous le dites, les différences de températures
représentent un réel problème. Mais il y a beaucoup d'autres choses. En tant
que mère, je suis obligée de prendre soin de mes enfants sans compter sur de
l'aide. Et croyez-moi, le problème de la garde des enfants est très
complexe. Les africaines qui vivent en occident sont tous les jours
confrontées à cette situation. En Afrique, on peut bénéficier de l'aide de
la famille. On peut même se permettre de prendre une femme de ménage, ce qui
n'est pas évident avec la vie en occident. Pour résumer, c'est une vie
complètement différente.
PlaneteAfrique : Vous êtes membres de l'Association des Ecrivains de
Langue Française, que pouvez-vous nous dire sur cette association, vos
démarches, vos envies et vos projets ?
Sathoud Ghislaine : Je suis membre de l'Association des Écrivains de
Langue Française depuis 1990. J'ai rencontré des gens en France qui ont cru
en moi et ont bien voulu me donner la chance de devenir membre. Je suis
heureuse de cette expérience. C'est toujours enrichissant de rencontrer des
gens de tous les coins de la planète qui ont en commun la langue français.
PlaneteAfrique : Quel est votre sentiment sur l'évolution des
conditions de la femme en Afrique ?
Sathoud Ghislaine : Une chose est certaine, sous tous les cieux, les
femmes ont des problèmes. Même si ces problèmes ne se ressemblent pas
toujours, on constate que sur de nombreux points les combats des femmes sont
semblables.
Le moins que l’on puisse dire est que la
question des femmes se pose partout. Dans tous les pays du monde,
industrialisés comme en voie de développement, des voix s’élèvent pour
dénoncer les injustices dont elles sont victimes.
En Afrique, la condition de la femme
s'améliore au jour le jour. La femme prend sa place. Elle ne reste pas en
dehors de ce qui se passe dans le monde. À travers toute la planète, les
femmes luttent non seulement pour revendiquer des choses, mais aussi pour
conserver ce qu'elles ont obtenu au prix de multiples sacrifices.
Bien de choses ont changé en Afrique. Il faut
louer les efforts des africaines qui au jour le jour, par des actes aussi
minimes soient-ils font quelque chose pour l'amélioration des conditions de
toutes les femmes finalement. Il est évident que bien de choses ont changé…
Ceci dit, la lutte continue !
Je voulais également ajouter un mots sur les
africaines qui vivent en Occident. Ces femmes sont confrontées également à
des problèmes. Elles rencontrent beaucoup de difficultés. Je suis heureuse
de constater que dans plusieurs pays occidentaux, les africaines, dans des
domaines aussi divers que variés arrivent à se faire une place. Je jette des
fleurs à ces femmes qui vivent dans un contexte différent et ne baissent pas
les bras. La femme africaine où qu'elle soit prend également sa place !
PlaneteAfrique : Quel est votre sentiment sur l'Internet, les
nouvelles technologies et votre point de vue sur l'évolution de ces domaines
dans une Afrique moderne ?
Sathoud Ghislaine : Internet et des nouvelles technologies sont des
merveilles. À une certaine époque, pour avoir des informations sur mon pays,
je demandais que l'on m'envoie des journaux. Aujourd'hui, Je m'informe en
faisant des recherches sur Internet.
Avec Internet, je communique avec des gens à travers le monde. Je pense que
c'est un excellent moyen de communication qui permet à des internautes dans
le monde entier de communiquer. Je reçois beaucoup de messages en provenance
d'Afrique. Les gens fréquentent les cybers. Il faut dire que ce n'est pas
tout le monde qui peut avoir un ordinateur. Je pense que c'est une bonne
chose pour l'Afrique. Toutefois, pour les enfants, il faut la surveillance
des parents afin que l'usage d'Internet n'entraîne pas des désagréments.
PlaneteAfrique : Votre mot de la fin...
Sathoud Ghislaine : Je vous remercie de m'avoir accorder cette
interview. Je vous félicite pour votre travail. Vous permettez à des gens à
travers le monde de découvrir l'Afrique.
PlaneteAfrique - 2003 |
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