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Soudan / Lutte pour le pouvoir entre 2 généraux rivaux : Au moins 56 civils et 3 travailleurs humanitaires tués.. - 27avril.com

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De la fumée noire s’élève dans le ciel de Khartoum, la capitale du Soudan. La cause? deux généraux criminels rivaux (en mortaise: Abdel Fattah al-Burhane (g) et Mohamed Hamdan Daglo (d) ) se livrent un combat pour le pouvoir | Photos: AFP / Infog: 27avril.com Les victimes collatérales des affrontements entre l’armée et les forces paramilitaires se multiplient au Soudan. Après une journée de combats, au moins 56 civils ont été tués et 600 blessés. L’Organisation des Nations unies (ONU) a également rapporté dimanche la mort de trois de ses travailleurs humanitaires qui œuvraient pour le programme d’aide alimentaire au Darfour.

Ils ont été tués « en accomplissant leur travail au Darfour-Nord » qui a fermé sa frontière en raison des violences, a indiqué par communiqué Volker Perthes, un représentant des Nations unies au Soudan. Il a précisé que des « bâtiments humanitaires ont été touchés et d’autres pillés au Darfour ». L’ONU a par la suite annoncé la suspension temporaire de son programme alimentaire mondial (PAM) dans ce pays est-africain, « le temps d’analyser l’évolution de la situation sécuritaire ». « Toute perte de vie dans l’exercice humanitaire est inacceptable et je demande des mesures immédiates pour garantir la sécurité de ceux qui sont encore présents », a déclaré Cindy McCain, directrice du PAM, par communiqué.

Ailleurs au pays, des dizaines de combattants ont été fauchés par des balles, roquettes et autres projectiles tirés à partir de chars et d’avions, selon ce que rapportent des médecins prodémocratie.

Sur les réseaux sociaux, ceux-ci réclament de l’aide, la mise en place de couloirs sécurisés pour laisser passer les ambulances ainsi qu’un cessez-le-feu pour soigner les nombreuses victimes. La majorité d’entre elles ont été recensées à Khartoum, la capitale du pays.

L’armée et les paramilitaires ont finalement annoncé l’ouverture de « couloirs humanitaires » pour une durée de trois heures dimanche afin d’évacuer les blessés. Les deux camps se gardent toutefois un « droit de riposte en cas de violation » de l’accord.

Une lutte pour le pouvoir

Les combats opposant l’armée et les forces paramilitaires, qui répondent à deux généraux en pleine lutte pour le pouvoir au Soudan, ont débuté samedi.

Depuis des semaines, le ton montait entre le général Abdel Fattah al-Burhane, qui est le chef de l’armée, et le général Mohamed Hamdane Daglo, aussi appelé « Hemedti », qui est à la tête des Forces de soutien rapide (FSR). Les deux hommes sont aux commandes du pays depuis le coup d’État d’octobre 2021, qui a mis fin à la transition démocratique amorcée en 2019.

Les tensions toujours plus vives entre les deux généraux rendaient difficile, voire impossible, tout règlement politique dans ce pays déchiré par 30 ans de dictature.

Hemedti et ses hommes, des milliers d’ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs officiels des troupes régulières, sont finalement passés à l’attaque. Depuis 24 heures, ils tentent de prendre le contrôle des principaux centres de pouvoir du pays, à Khartoum.

Pour le moment, il est toutefois difficile de savoir qui de l’armée et des FSR est véritablement aux commandes.

Les FSR ont annoncé avoir pris le contrôle de l’aéroport en quelques heures samedi, mais l’armée a démenti. Les paramilitaires ont aussi affirmé s’être emparés du palais présidentiel, ce que l’armée a également nié. Les troupes de Hemedti assurent pour leur part être en contrôle du quartier général de son état-major.

Par ailleurs, les deux camps disent contrôler la télévision d’État. Autour des installations du média, des habitants rapportent des combats continus. À l’antenne, seuls des chants patriotiques sont diffusés, comme ce fut le cas lors du putsch de 2021.

La guerre ouverte entre les généraux est aussi médiatique. Samedi, Hemedti a accordé plusieurs entrevues aux chaînes de télévision du Golfe, dont plusieurs États sont ses alliés, et a multiplié les attaques contre son rival. Il a réclamé sans relâche le départ de « Burhane le criminel ».

De son côté, l’armée a publié sur Facebook un « avis de recherche » contre Hemedti, « criminel en fuite ».

Pendant ce temps, les combats se poursuivent sans faiblir aux quatre coins du Soudan, qui rassemblent 45 millions d’habitants. Nombre d’entre eux se terrent pour échapper aux tirs de fusil et aux attaques menées à l’aide d’artillerie lourde et d’avions de combat.

Partout dans la capitale soudanaise, des hommes armés, en uniforme, déambulent dans les rues désertes et des colonnes de fumée s’élèvent du centre-ville, où se trouvent les principales institutions.

« La nuit a été très dure. On n’a pas dormi à cause des bruits d’explosions et de tirs », a raconté à l’AFP Ahmed Seif, qui vit avec sa femme et leurs trois enfants dans l’est de Khartoum. Il redoute que son immeuble ait été touché, mais dit avoir « peur de sortir vérifier », par crainte des balles perdues et des hommes armés qui sillonnent les rues.

Les bombardements continuent dimanche dans la capitale, qui est envahie par une forte odeur de poudre. Les militaires avaient d’ailleurs prévenu sur Facebook que « l’armée de l’air mèneraient des opérations pour en finir avec les milices rebelles du Soutien rapide, et que les civils devaient rester chez eux ».

De son côté, la communauté internationale multiplie en vain les appels à un cessez-le-feu. Pékin s’est joint à Washington et à Moscou en demandant un retour au calme, tout comme l’avaient déjà fait l’ONU, la Ligue arabe et l’Union africaine. Le pape a quant à lui invité à « prier pour que les armes soient abandonnées ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les deux généraux saoudiens pour réclamer « un arrêt immédiat de la violence ». Il a également exhorté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, un acteur influent au Soudan, à agir. Depuis samedi, l’Égypte s’inquiète d’une vidéo montrant plusieurs de ses soldats aux mains des FSR.

La Ligue arabe et l’Union africaine, où siègent de grands parrains de la politique soudanaise, se sont réunies d’urgence dimanche matin. Le chef de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, se rendra au Soudan dans la journée pour tenter d’engager « les parties dans un cessez-le-feu ».

Exprimant sa « profonde inquiétude », l’Union africaine a appelé les forces des deux généraux soudanais à « protéger les civils ».



Source: AFP; vidéo: Africanews





Article publié le lundi 17 avril 2023
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