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Entretien avec Patricia Adjisseku, journaliste et rédactrice en chef à Radio Kanal Fm à Lomé

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 :Le paysage médiatique africain est marqué par une faible représentation des femmes. Elles sont aussi rares, celles qui y occupent des postes de responsabilité. Pour en parler ; nous avons rencontré Patricia Adjisseku ; journaliste togolaise et Rédactrice en chef à Kanal Fm.

Créée en août 1997, cette station est installée en plein cœur de Lomé dans le quartier populaire de Hanoucopé. Elle émet sur la fréquence 93.5 et couvre l’ensemble de la capitale togolaise ; des préfectures environnantes et des villes méridionales du Bénin et du Ghana voisins. La jeune journaliste a accepté de nous en parler ; mais également de son parcours personnel et de ses projets d’avenir.

Interview réalisée par Francis Agbétoho

Vous êtes journaliste présentatrice et travaillez à Kanal Fm. Voudriez-vous nous évoquer ce qu’a été votre parcours jusqu’alors ?

Patricia Adjisseku : Merci pour l’opportunité que vous m’offrez ! Je m’appelle Patricia Adjisseku, ancienne étudiante en Sociologie et actuellement journaliste à Radio Kanal Fm. Pour répondre à la question ; je vous dirais qu’il est tout simple mon parcours ! En effet, mon entrée à Kanal Fm, s’est effectuée en 2004. J’y ai débuté en qualité de journaliste- stagiaire par des reportages sur le terrain couplés de passages à l’antenne. Un an plus tard ; la direction m’a renouvelé sa confiance. Chemin faisant et jusqu’alors, j’ai été promue Rédactrice en chef. La vie étant une école ; je continue toujours par apprendre

D’où vous êtes venue la passion pour les mass media ?

Patricia Adjisseku : Dès ma tendre enfance, j’avais toujours eu cette envie de travailler dans le monde de la communication. Mes modèles étaient les speakerines de la télévision nationale. Et mon admiration allait pour l’aînée Sophie Ekoué, ancienne journaliste vedette à la TVT (Télévision togolaise), passée entre- temps à Radio France Internationale.

Après mon baccalauréat, mon intention était d’aller suivre des cours de journalisme à l’ex- ESIJY au Cameroun ou au CESTI de Dakar au Sénégal. Mais n’ayant pas pu, je me suis inscrite à l’Université de Lomé où j’ai poursuivi des études supérieures en Sociologie jusqu’à la maîtrise (Option : Information –Communication ). Il est à préciser qu’ayant également étudié les sciences de l’éducation ; cela me rapproche davantage de mes occupations actuelles.

Décrivez –nous également une journée de travail avec vos collaborateurs de la rédaction. Parlez-nous également de votre grille des programmes et que peut-on retenir de Kanal Fm en termes d’audience ?

Patricia Adjisseku : Kanal Fm a vu le jour en août 1997 et régularisée en 1999 par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ( HAAC).C’est une radio d’informations et de musique qui émet sur la fréquence 93.5 et couvre l’ensemble de la capitale togolaise ; des préfectures environnantes et des villes méridionales du Bénin et du Ghana voisins. Au départ, établie au quartier Tokoin -Novissi ; elle est actuellement installée en plein cœur de Lomé dans le quartier populaire de Hanoucopé, non loin du marché aux fruits

Le programme de notre station est axé sur les informations ( le journal parlé de la rédaction), la culture et les divertissements ( les émissions du programme), la musique et le sport. L’une de nos émissions la plus écoutée, « Noutoményadjodjo » ( les nouvelles régionales ) passe tous les jours de lundi à vendredi. Il s’agit d’une émission diffusée en Mina, langue parlée et comprise par la quasi-totalité des habitants de Lomé, la capitale. Il y a également Club de la presse ( un cadre de discussion des journalistes sur l’actualité ), Tremplin jeunesse et Palais de princesse pour les jeunes ; Zotikpohoho ( les merveilles du passé ) destiné aux adultes.

Il faut préciser que notre radio retransmet depuis 1999 les programmes en français de la Voix de l’Amérique (VOA) reçue depuis son siège à Washington et ceci via le satellite Intelsat. Elle est par ailleurs partenaire de Radio Nederland ; la radio internationale hollandaise et l’Institut Panos sans oublier Radio France Internationale (RFI) et Deustche Welle pour la numérisation de notre station et la formation de notre personnel par des stages de formation et de recyclage.

En terme d’audience, Kanal Fm comme le dit si bien son slogan est la station de la « Nouvelle Génération ». Elle est très écoutée par toutes les tranches d’âge de la population.

Pour ce qui est d’une journée de travail à la rédaction de Kanal Fm, elle débute par la lecture des dépêches et des journaux parus. J’épluche les emails. Nous nous retrouvons ensuite pour la conférence de rédaction qui nous donne l’occasion de faire le point et proposer le sommaire du journal. Pour le reste de la journée, nous suivons l’évolution de l’actualité.

Quelles sont selon vous les qualités fondamentales pour réussir dans le rôle qui est le vôtre ?

Patricia Adjisseku : A mon humble avis, il faut avoir la tête sur les épaules : être disponible, comprendre les contraintes, être efficace, avoir une bonne capacité d’écoute et surtout être réactive à l’actualité.

Ce n’est pas aussi fréquent d’être femme et de jouer le rôle qui est le vôtre. Quel est alors l’état de vos relations professionnelles avec vos collègues de l’autre sexe ?

Patricia Adjisseku : J’entretiens d’excellentes relations professionnelles et amicales avec mes collègues de l’autre sexe Au début, cela n’a pas été facile ; surtout que je suis de sexe féminin. J’en ai vu de toutes les couleurs. Des remontrances par-ci, des caprices par-là. Finalement, tout est rentré en ordre.

Evoquons à présent deux axes importants qui concernent le paysage médiatique en Afrique ; la formation et le respect du code déontologique. Et qu’en est –il de la rétribution dans l’ensemble de la corporation ?

Patricia Adjisseku : Sans être narcissique ; permettez-moi de dire que l’équipe de Kanal Fm est composée de jeunes très dynamiques . Ils n’ont pas fait d’école ou d’institut de journalisme. Bon nombre plutôt sont issus de l’Université de Lomé. Toutefois ; ils reconnaissent que le métier qu’ils ont choisi ; exige à la fois, une curiosité intellectuelle, un esprit créatif et de synthèse. Ils y arrivent à travers le travail de terrain, les séminaires de formation…

Il est noble, le métier de journalisme, mais il n’enrichit pas financièrement. Certes ; les patrons en tirent pour leur compte ; ce qui n’est le cas chez la plupart des journalistes. Raison pour laquelle ; les associations des journalistes s’évertuent pour aller vers une convention collective, afin de donner l’opportunité à tous, de vivre décemment. Quant au respect du code déontologique, il est de plus en plus respecté grâce à l’organisation des séminaires et ateliers de formation.

Vous êtes par ailleurs membre du Bureau exécutif de l’Association des journalistes en qualité de Chargée à l’organisation. En quoi consiste votre rôle ?

Patricia Adjisseku : Je fais partie de l’Union des journalistes indépendants du Togo (Ujit), une structure mise sur pied depuis 1993 et qui regroupe les professionnels des médias. Les travaux de l’Assemblée générale extraordinaire d’août 2008, ont débouché sur l’élection d’un nouveau bureau exécutif composé de sept membres. J’en fais partie au poste de Responsable à l’Organisation. Mon rôle est de veiller à l’organisation et à la bonne tenue de séminaires et ateliers de formation au profit des membres de la corporation.

Que font alors les femmes togolaises dans les médias pour relever leur représentativité et pourquoi pas y avoir une image plus reluisante ?

Patricia Adjisseku : Nous avons conscience de la sous –représentativité des femmes dans les médias au Togo ( elles représentent environ 10% et la majorité se retrouve dans l’audiovisuel.) Raison pour laquelle, il avait été crée en 2002 l’Observatoire pour l’image de la femme dans les médias (Otifem). Après une longue période de léthargie ; cet organe


Article publié le lundi 5 janvier 2009
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