L’industrie du chocolat au Maroc : Aspects techniques et industriels ». Tel a été le thème de la journée scientifique organisée jeudi 14 février 2008 par le bureau des étudiants de l’ISFORT MAROC (Institut Supérieur de la Formation en Technologie Alimentaire).
Dans le cadre de ses activités annuelles, cet Institut a fait appel à des professionnels du secteur de la chocolaterie et notamment une importante fabrique de la place. Une occasion de partager leurs expériences et leur savoir-faire avec les futurs lauréats de cette spécialité.
Lors de son intervention, le responsable marketing de cette fabrique casablancaise, Taib Badaoui, a décrit la provenance et les étapes de la production du chocolat. Il a par ailleurs mis en exergue la particularité de sa marque qui, contrairement à ses concurrentes, importe son caco brut directement de Côte-D’ivoire ou d’Indonésie. Elle tente ainsi de garder le leadership sur le marché national. S’appuyant sur des chiffres récents relatifs à la consommation globale de cacao sous toutes ses formes au Maroc, le conférencier a révélé que seulement 150 g sont consommés par an et par personne. Tandis qu’en Tunisie, les chiffres sont de 3 kg et de 7 kg en France. Les Américains, quant à eux, sont loin devant avec une consommation avoisinant les 9 kg par an.
Parmi les raisons principales de ce taux très bas de consommation, le pouvoir d’achat des Marocains, vu que le cacao pur est un produit de luxe, et le fait que le chocolat ne fait pas partie de notre culture. En effet, seule une minorité de marocains achète du chocolat de qualité pour l’offrir lors des grandes occasions telles que les anniversaires ou le jour de la Saint-Valentin, par exemple.
Installée à Ouled Ziyane depuis 1942, et reconnaissable à son emblème, la gazelle, cette chocolaterie marocaine produit et distribue plus de 300 marques, dont une partie est destinée à l’export.
En outre, M. Badaoui a affirmé que son service surveille le respect du consommateur en envoyant des clients tests chez les distributeurs, pour enquêter sur la présentation de la marque et la bonne conservation des produits. De manière à s’assurer que la qualité des produits n’est pas amoindrie par un mauvais étalage. Sans oublier que le chocolat ne se conserve pas au frigo.
Sur les enjeux de cette industrie, M. Badaoui et ses collègues du service marketing et communication, ont répondu que par rapport aux concurrents nationaux, ils s’intéressent particulièrement à la diversité et à la spécialité de leurs productions. Le plus délicat est d’inciter à la consommation du chocolat au Maroc, en proposant des prix à la portée de toutes les bourses.
Cet objectif est rendu plus difficile par la montée des prix des matières premières qui touchent tous les produits et freinent leurs ambitions.
Par ailleurs, de nouveaux bonbons et biscuits contenant du cacao et provenant majoritairement de la Turquie, nuisent à la concurrence légale.
Leurs prix et leurs emballages attirent l’œil du consommateur aux revenus limités. Alors que le contenu n’est pas toujours ce qui est affiché, ils sont majoritairement enrobés de noix de coco ou de cacahuètes pour masquer le goût de la graisse végétale et d’autres additifs méconnus du grand public. Ils ne répondent pas à la formule qui donne un bon chocolat : pâte, beurre et liqueur de cacao. Tout ceci, tiré de la fève.
Les témoignages des étudiants et participants à cette journée éducative viennent appuyer les déclarations de l’entreprise. Le marché marocain devrait préciser son contrôle des produits qui circulent.
« Le chocolat, comme tout aliment, est bon quand il est naturel », tel est le slogan du professeur Mohamed FAID, biologiste et universitaire.
Lors de son intervention, ce dernier a insisté sur le fait qu’il faut lire les composants de chaque produit avant de les consommer. Pour ce qui est du chocolat, certains éléments chimiques qu’on retrouve fréquemment, peuvent nuire à la qualité d’un produit « noble »,.Parmi les
Article publié le dimanche 1 juin 2008
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