:Le Syndicat national des médecins privés de Côte d'Ivoire (SYNAMEPCI), dirigé par Dr.Gnahoua René, est en séminaire depuis hier, à Grand-Bassam, pour réfléchir sur une tarification plus consensuelle des actes médicaux dans les cliniques privées ivoiriennes en proie à un "essoufflement".
A la cérémonie d'ouverture, Dr. Gnahoua René, a de prime à bord, mis le doigt sur les causes de cet essoufflement qui, selon lui, menacent la qualité des soins dans ces établissements privés médicaux. A l'en croire, "la plupart des établissements sanitaires sont essoufflés du fait : du renchérissement des facteurs de production ; du niveau élevé des taxes douanières ; de la fiscalité trop lourde pour l'activité sanitaire ; de la concurrence déloyale ; du non respect des termes des différentes conventions ; de l'absence de fonds d'équipement". Pour le syndicat, la dévaluation du franc CFA en 1994 et la libéralisation des tarifs en 1998 ont porté un coup dur à la corporation.
En effet, c'est au cours de cette période que les cliniques, cabinets médicaux et infirmiers se sont alors mis à se livrer une concurrence farouche grâce à l'intervention dans le milieu des compagnies d'assurance qui se sont adressées indifféremment à tous les établissements sanitaires privés sans s'assurer que les soins pratiqués correspondent bien à la catégorie de l'établissement. Par exemple, un acte de petite chirurgie qui devait être fait dans un centre médico-chirurgical est fait dans un établissement catégorisé pour les soins infirmiers.
De même, les compagnies d'assurance ont imposé aux cliniques privées des tarifs sous menace de déconventionnement. Toutes ces pratiques ont conduit à une baisse des tarifs. "Des actes de 17.500f sont aujourd'hui à 10000f", regrette Dr. Gnahoua. Il est pour une négociation groupée des tarifs avec les compagnies d'assurance. Le séminaire analysera toutes ces questions pour voir quelle politique tarifaire mettre en place.
Dans son discours, le président du SYNAMEPCI a révélé qu'entre 1999 et 2000, ce sont 17 cliniques qui ont fermé à Abidjan. De 2001 à 2009, ce sont 6 cliniques encore à Abidjan qui ont fermées dont Belvédère, la Madone et St Jacques. Le ministre de la Santé était représenté par Dr. Touré Nabala, directeur des établissements et professions de santé. Celui-ci a annoncé que le souhait de voir les cliniques privées être prises en compte dans le plan national de développement sanitaire (PNDS) a été effectif dans celui des cinq prochaines années.
La rencontre a enregistré la participation du président de l'Ordre des médecins de Côte d'Ivoire, Dr. Aka Kroo Florent, de Dr. Boka Ernest, secrétaire général du Syndicat des médecins du secteur public, et du président de l'Association des cliniques privées de Côte d'Ivoire, Dr. Boguifo. Le séminaire prend fin aujourd'hui par un point de presse.
Coulibaly Zié Oumar
Article publié le dimanche 3 mai 2009
1908 lectures