:La polémique autour des effets potentiellement toxiques des antennes relais sur la santé humaine vient d'être ravivée à la suite d'une décision administrative demandant leur démantèlement. Cette disposition a évidement été attaquée vendredi à Abidjan au cours conférence de presse par les compagnies de téléphonie, l'Union nationale des entreprises de télécommunications (Unetel) en tête.
Pour le directeur exécutif de l'Unetel, André Apété, les antennes téléphoniques n'engendrent, la plupart du temps, qu'une exposition très faible au champ électromagnétique. Il a brandi un rapport de l'Académie nationale de médecine (Paris) qui révèle que les études scientifiques et autres résultats des campagnes de mesures ne permettent pas, à ce jour, d'établir l'existence d'un risque sanitaire lié à l'exposition aux champs électromagnétiques émis par les systèmes en vigueur. «A ce jour, aucun système sensoriel humain permettant de percevoir ce type de champ n'a été identifié », mentionne-t-il. Autant dire que dans le principe, la toxicité des infrastructures téléphoniques n'est pas avérée.
Malheureusement, sur le cas précis de la Côte d'Ivoire, l'Unetel reconnaît manquer de données sur les impacts biologiques des antennes et sur l'environnement même si, par simple analogie, elle voudrait que la mise au point de l'académie parisienne serve de boussole à Abidjan. « Ce débat pour être sérieux doit par ricochet prendre en compte la question de la toxicité des téléphones portables parce qu'ils sont censés être plus dangereux que les antennes », a ironisé M. Apété. De nombreuses familles dénoncent des nuisances induites par les installations. Certaines ont même engagé une procédure au pénal contre les sociétés en question devant le tribunal de première instance du Plateau pour administration de substance nuisible.
Par ailleurs, des experts scientifiques ont établi le lien entre les problèmes sanitaires des riverains et l'implantation, par les opérateurs du secteur, d'antennes relais. Les études ont également lié les maladies des concernés à la proximité de ces antennes.
L'affaire a amené le gouvernement, à s'exprimer : « Compte tenu de l'important champ magnétique que ce type d'installation émet dans un rayon donné, nous avons ouvert une enquête ( ) En attendant les conclusions définitives de nos investigations, nous vous sommons dès maintenant reconnaissants de surseoir à l'implantation de ces équipements », écrit le ministère de la Construction et de l'Urbanisation.
Quant au ministère de l'Environnement, il émet des inquiétudes sur l'impact éventuel de ces antennes relais sur la vie des populations et sur l'écologie, proposant des études complémentaires.
Lanciné Bakayoko
Article publié le lundi 20 avril 2009
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