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Croissance et réserves en baisse

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Au Congo-Brazzaville, le vieillissement des puits pétroliers et la chute de la production pétrolière ont parachevé les espoirs de Sassou, Gilbert Ondongo, Isidore Mvouba, Rodolph Adada, Rigobert Maboundou, le PCT et les épigones du « Chemin d’Avenir » de brandir comme un trophée le taux de croissance du PIB à deux chiffres. Et, de présenter les réserves stockées à la Banque des Etats de l’Afrique centrale comme la marque d’une bonne gestion des finances publiques. Il n’en est rien. En matière économique, l’administration Sassou affiche un comportement aussi fantasmatique que népotiste.


PIB pique du nez


L’époque où Sassou et Gilbert Ondongo exhibaient le taux de croissance de 10 % (2012) est révolue. Le contexte et la conjoncture économique internationale ne s’y prêtent plus. La communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) connaît un ralentissement de sa croissance par rapport à l’année 2012. Les prévisions macroéconomiques ont établi le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone CEMAC au 1er trimestre de 2013, à 5,1%, contre 5,7% en 2012. La zone est confrontée à la quasi inexistence des flux commerciaux inter-états entre ses six pays membres (Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA, Tchad). Les principaux partenaires économiques et financiers du Congo-Brazzaville sont touchés de plein-fouet par la crise. La crise est devenue le lot de tous les pays organisés autour de la mondialisation de l’économie du fait de l’effondrement général de la confiance, de la valeur des biens et de l’activité.


FMI dans la fourmilière


La chef de mission du fonds monétaire international (FMI) au Congo-Brazzaville, au pays du « chemin d’avenir », Dalia Hakura n’y est pas allée par quatre chemins. Elle y est allée franco. Dalia Hakura a annoncé sans complaisance à la fin de sa mission d’évaluation du développement de l’économie du Congo-Brazzaville que le pays devrait connaître une croissance de 6% entre 2014 et 2019, après avoir stagné à 3,5 % ces trois dernières années.


Rente


Le Congo-Brazzaville est une économie de rente qui tire l’essentiel de ses recettes budgétaires de l’exploitation pétrolière. L’équation est connue : la hausse des recettes budgétaires correspond à la hausse de la production du pétrole qui entraîne de facto l’augmentation de la croissance du PIB. Dalia Hakura, la chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) au Congo-Brazzaville a insisté sur la nécessité de maîtriser la croissance des dépenses publiques et de placer l’économie sur la voie d’un rééquilibrage budgétaire visant une diminution graduelle du déficit primaire hors pétrole tout en préservant des dépenses sociales ciblées et les dépenses d’investissement propices à la croissance. Le Congo-Brazzaville doit réformer son système productif en procédant à la diversification. Le système de rente a contribué à l’étouffement de l’activité productive. Il y a beau temps que Sassou, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir « ne pensent et ne réfléchissent plus. Ils chantent l’air du temps, celui du slogan pécétiste : « ébonga té, toujours jazz ». S’il en fallait confirmation, c’est chose faite avec la récente mission du FMI au Congo-Brazzaville. Les éléments positifs de l’économie congolaise sont cependant dilués par des réserves qui ont trait à des défis structurels ou conjoncturels. Le FMI note ainsi, que le budget de l’État dépend fortement des recettes pétrolières et par conséquent la volatilité des cours et le caractère épuisable des réserves pourraient présenter des risques pour la stabilité macroéconomique et pour la réalisation des objectifs de croissance élevée, soutenue et inclusive à moyen terme dans le secteur non pétrolier (congosite.com, 28 mai 2014).


Effritement


Présentées comme un sésame, les réserves budgétaires placées à la Banque des Etats de l’Afrique centrale connaissent une chute. C’est la révélation faite par la chef de la mission du FMI Dalia Hakura. L’information avait été gardée secrète par les autorités du Congo-Brazzaville habituées au vol de haut vol. C’est d’ailleurs par ça qu’on reconnaît les épigones du « chemin d’avenir ». La chef de délégation du FMI a levé un coin du voile. Ainsi, Dalia Hakura a indiqué que les réserves officielles à la Banque centrale des États de l’Afrique centrale (BEAC) dont la république du Congo est membre, ont diminué de 265 milliards de Francs CFA pour se situer à 2509 milliards FCFA à la fin 2013, soit l’équivalent d’environ 7 mois d’importations de biens et de services. Une situation de nature à préoccuper, même si la note de crédit favorable accordée à la dette souveraine congolaise par les agences de notation internationales en 2013 a été récemment confirmée.


Questions


Où sont donc passés les 265 milliards de francs CFA ? A quoi ont-ils servi ? Pourquoi les autorités du Congo-Brazzaville observent-elles un mutisme sur l’usage de ces fonds ? Correspondent-ils aux crédits en milliards de francs CFA accordés à la Côte d’Ivoire, la Guinée, la RCA et à la BDEAC ? Sassou, Gilbert Ondongo et les épigones du « chemin d’avenir » ont tenté un exercice difficile : passer entre l’arbre et l’écorce sans que cela ne se voit. C’était sans compter avec l’expertise du Fmi. Les épigones du « chemin d’avenir » ont laissé, sans broncher et sans démentir, Dalia Hakura divulguer l’information. Les autorités du Congo-Brazzaville étaient dans leurs petits souliers tel un enfant pris la main dans le pot de confiture. En attendant, la ligne ferrée Mont Bélo§/Mbinda cherche désespérément 200 milliards de francs CFA pour son réalignement. Investissements productifs, vous avez dit investissements productifs ?


Finie l’ère où les épigones du « chemin d’avenir » bombaient le torse avec des taux à deux chiffres afin d’entretenir l’illusion de la croissance alors que les indices de performance classent ce petit émirat pétrolier en queue de peloton.


Quand il aura mis fin à une économie de rente, le Congo-Brazzaville devra faire face à la réalité pure et dure, celle de la diversification. C’est ce à quoi l’y invite impérativement Dalia Hakura, la chef de la mission du FMI restée insensible aux back chiche auxquels nos épigones avaient habitués les experts missionnaires.


Benjamin BILOMBOT BITADYS


Article publié le mercredi 4 juin 2014
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