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Cultures africaines: les traditions bantu se sont remarquablement conservées dans les Plateaux Batékés

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 :C’est le constat fait par le Directeur Général du Centre International des Civilisations Bantu, le Professeur Vatomene KUKANDA, après sa participation à Mbé, à 150 km au nord de Brazzaville, aux obsèques du Nfum Ngo a Youlou, décédé à l’âge de 70 ans.

La présence du principal responsable de cette institution culturelle interafricaine a été facilitée par le caractère national et sous-régional que les autorités congolaises ont accordé à ces funérailles ; l’espace téké s’étendant, en effet, des plateaux du sud-est du Gabon jusqu’à ceux jouxtant le Bas-Kasaï, en passant par la chaîne planaltique, qui occupe le nord de Mfoa, la capitale du Congo de la rive droite.

Ce cachet spécial a aussi permis une forte participation à cette cérémonie funéraire, de membres du Gouvernement congolais, de représentants de diverses organisations internationales ainsi que de nombreuses autorités administratives et traditionnelles, parmi lesquelles le Mâ-Loango, héritier du trône de l’ancienne entité historique côtière que se partagent aujourd’hui l’Angola, les deux Congo et le Gabon.

SUPRA-CHEFFERIE

Les obsèques de Ngo a Youlou, littéralement « la panthère d’en haut, toujours en alerté », anthroponyme bantu qui plonge pleinement dans la cosmogonie des civilisations de l’Afrique centrale, orientale et australe, ont été une occasion, de plus, pour étaler, dans notre célère contemporanéité, un pan de la riche culture téké, une des plus vieilles des savanes d’Afrique centrale.

Les invités aux funérailles du 15ème Makoko, après le fameux traité franco-téké de 1880, signé justement à Mbé, véritables privilégiés, ont pu apprécier, de visu, la fiabilité des institutions de cette supra-chefferie, avec une régence du pouvoir par le premier assistant du souverain défunt, le Ngo ué Limo, la perpétuation de la puissance avunculaire et le dispositif de succession fondé sur un collège de quatre Inkili Mpou ou grands électeurs. Mais avant de se réunir, ceux-ci consulteront la Onkouhou a ntsi, une large assemblée consultative.

En réalité, face aux architectures constitutionnelles modernes des deux Congo et du Gabon, cette continuité politique traditionnelle a une portée purement socio-culturelle. Et, c’est la principale caractéristique de cette cérémonie marquée par l’utilisation de peaux de panthère comme attribut de pouvoir, le même que dans l’espace voisin ko-ngo, le pays de la panthère, éclaté aussi aujourd’hui, entre l’Angola, les deux Congo et le Gabon.

L’on y a également noté le port généralisé des inévitables nkampa, des carrés de raphia et des féeriques salas, des chapeaux de plumes, la production d’un cadre cérémonial rouge écarlate, symbole de sang, c’est-à-dire de vie et de vivacité. Ce tableau est la résultante d’une large application au corps du ntsoula (argile rouge) et d’un choix de textiles bien volontaire.

Les funérailles royales à Mbé a Nzéli, terre des foudres et des hommes puissants, ont été, naturellement ponctuées de danses funéraires ankini-ampani, exécutées par divers groupes des plateaux, entrecoupées des nziems, les célèbres complaintes téké et d’antsiémé, pesantes marches musicales, produites par des olifants, faits de défenses d’éléphants.

CORTEGE D’APPARAT

L’on a été particulièrement impressionné par le spectaculaire cortège d’apparat des nkobi, notables, montés sur des biyali, des hamacs, portés par des abiri ibion, suivis de griots et des dizaines d’initiés parmi lesquels des membres du Gouvernement et d’autres institutions du Congo, traditionnellement costumés et maquillés, tous convaincus de la protection du Nkwembali, le Dieu des Plateaux et des fidèles intermédiaires, les nkira, les esprits.

Tirant les enseignements de sa participation aux obsèques de la « panthère d’en haut », le Directeur Général du CICIBA a mis en relief la remarquable conservation des traditions bantu dans cet hinterland durant les siècles derniers, période de diverses mises en contact, à forts effets assimilatoires, avec l’exté
Article publié le vendredi 8 avril 2005
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