:MUTSAMUDU (Comores) (AFP) - 17/04/2006 10h24 - Les premières tendances des élections primaires de dimanche donnent qualifiés pour la présidentielle des Comores les candidats Ibrahim Halidi, Ahmed Abdallah Sambi et Mohamed Djaanfari, a-t-on appris lundi auprès de la présidence comorienne.
Les électeurs de l'île d'Anjouan, l'une des trois qui forment l'Union des Comores, ont voté pour désigner les trois candidats à la présidentielle de l'Union, le poste devant revenir à un Anjouanais selon la Constitution instaurant une présidence tournante.
Ce scrutin présidentiel sera organisé le 14 mai, et tous les électeurs de l'Union, archipel pauvre de l'océan Indien, seront alors appelés aux urnes pour départager les trois candidats arrivés en tête de la primaire anjouanaise.
"Le candidat arrivé en tête (des primaires) serait Ibrahim Halidi, en second Ahmed Abdallah Sambi et en troisième position Mohamed Djaanfari", a affirmé à l'AFP Houmedi Msaidié, directeur de cabinet du président sortant de l'Union, Azali Assoumani, citant les premières tendances obtenues auprès de la Commission nationale des élections aux Comores (CNEC).
Il n'a pas été en mesure de préciser sur combien de bulletins portaient ces tendances.
Il n'était pas possible dans l'immédiat d'obtenir de résultats directement auprès de la CNEC.
M. Halidi est le candidat soutenu par le parti de M. Azali, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC). M. Sambi, surnommé "Ayatollah" par la population, est un entrepreneur et guide religieux. M. Djaanfari est un retraité de l'armée de l'air française.
Elyachroutu Mohamed Caabi, ex-vice président de l'Union, qui était donné parmi les favoris, ne figure pas dans ce trio, selon M. Msaidié. M. Caabi est soutenu par le président d'Anjouan, le colonel Mohamed Bacar, qui entretient des relations très tendues avec le colonel Azali.
Lundi matin, une centaine de partisans de M. Caabi, qui réclament l'annulation du scrutin à cause d'"irrégularités" dont ils n'ont pas précisé la nature, manifestaient dans un hôtel de Mustamudu où logent les représentants de la communauté internationale qui supervisent le scrutin, a constaté un photographe de l'AFP.
Une personne, Halifa Daoud, un proche de M. Halidi, a été molestée dans la cour de l'hôtel. Frappé à mains nues, il souffre de contusions.
La Mission de l'UA pour la sécurisation des élections aux Comores (Amisec) tentait de déloger la centaine de manifestants, sans succès à la mi-journée.
Le porte-parole de l'Amisec, le lieutenant colonel Pete Paxton, a cependant affirmé que la situation était "calme".
Selon la Constitution de l'Union adoptée en 2001, destinée à mettre fin à l'instabilité de ce pays rongé par des conflits entre pouvoirs locaux, la présidence est assurée à tour de rôle par les trois îles qui forment le pays. En 2006, la magistrature suprême revient à Anjouan.
Article publié le lundi 17 avril 2006
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