: Lundi, 05 Août 2013 07:36 La ministre de la Justice, porte-parole du gouvernement, Réckya Madougou a vainement essayé de justifier le projet de révision de la Constitution hier dimanche 4 août 2013 sur Canal 3 Bénin. Non seulement, elle n’a apporté aucun nouvel élément dans son argumentaire mais elle a tenté de manipuler les opinions en faisant croire que le projet envoyé au Parlement réflète le rapport élaboré la commission Ahanhanzo-Glèlè sur demande du Chef de l’Etat...
Réckya Madougou joue certainement à l’« apprenti sorcier ». Hier égérie de la lutte contre la révision opportuniste de la Constitution, elle défend aujourd’hui bec et ongles, un projet qui devra conduire les Béninois vers l’abîme. Hier dimanche, elle s’est employée à montrer les fondements fragiles et injustifiés de l’initiative prise par Yayi Boni et déjà très contestée. Sur les plateaux de Canal 3 Bénin, elle n’a fait que rappeler les justifications légères servies jusque-là par le Chef de l’Etat aux Béninois. Tel le crieur public en mission pour le chef de village, la ministre de la Justice a repris à qui veut l’entendre, que le projet de révision de la Constitution a été réintroduit au Parlement pour permettre la création et la constitutionnalisation de la Cour des comptes et la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Elle évoquera également tout comme les marcheurs invétérés, membres des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qu’à travers l’initiative, le Bénin introduira dans la nouvelle Constitution l’imprescriptibilité des crimes économiques. Et sur ce dernier argument, on peut lui répondre que Yayi Boni n’a nullement besoin de rendre constitutionnel le principe avant de poursuivre les gens de son propre entourage impliqués dans des scandales financiers. Seule la volonté politique suffit pour mettre fin à la déchéance qui règne dans la gouvernance économique au Bénin. Le discours de Réckya Madougou est du déjà entendu. Et il ne tient pas la route. C’est donc un disque rayé de futilités qui ne contient aucune nouvelle proposition solide pouvant emporter l’adhésion du peuple.Réckya Madougou et la stratégie mensongère…La ministre a raté son come-back médiatique. Car au lieu de se désolidariser d’un projet devant porter la poisse pour tout un peuple, elle a accepté de se rendre complice d’un « crime » ourdi contre une nation toute entière. D’ailleurs, elle a déjà fait sienne la stratégie mensongère définie par le gouvernement pour imposer son projet. Hier, la ministre de la Justice a en effet affirmé que le projet de révision envoyé à l’Assemblée nationale sans l’avis motivé de la Cour suprême est le reflet des rapports produits par la commission dirigée par le Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, seule commission crédible mise en place par Yayi Boni qui a fait des propositions sur la relecture de la Constitution. La 2ème commission dirigée par l’ancien ministre Joseph Gnonlofoun étant considérée comme aux ordres du Chef de l’Etat. Or déjà le 1er août 2013, le Constitutionnaliste Maurice Ahanhanzo-Glèlè s’est démarqué de l’entreprise de Yayi Boni en démontrant sur Radio Immaculée Conception que ce projet ne s’inspire aucunement des travaux qu’il a conduits. Le très réputé Ahanhanzo-Glèlè ne pouvant tromper son peuple, ce peuple-là même qu’il a eu l’insigne honneur de servir en 1990 à travers la Commission chargée de rédiger la Constitution, on peut sans doute déduire que Réckya Madougou a par ses affirmations montré qu’elle est dans sa logique à elle. Une logique faite d’ambitions personnelles. Et malheureusement, elle ne craint pas de faire basculer le destin de tout un peuple au profit des intérêts occultes. Les signes précurseurs d’un forcing de Yayi Boni se précisent donc. Le système Yayi a bien cerné qu’on peut faire recours aux manipulateurs d’opinion pour atteindre ses objectifs. Seulement, des citoyens illuminés sont aussi déterminés à éveiller le peuple sur les dangers que font planer des dirigeants obsédés par le Pouvoir sur lui.AT
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Article publié le lundi 5 août 2013
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