Des incidents répétés opposant populations autochtones et allogènes dans une localité camerounaise proche de la frontière avec le Gabon ont fait depuis une semaine une dizaine de blessés graves et causé d'importants dégâts matériels, a-t-on appris samedi de source policière. Selon les autorités, ces incidents ont commencé le 27 avril dans la ville de Kyé-Ossi (330 km au sud de Yaoundé) à la suite de l'interpellation par les gendarmes du conducteur d'une moto-taxi sans papier. Les collègues du conducteur, tous membres de la tribu Bamoun de l'ouest du Cameroun, ont alors décidé d'ériger des barricades dans la ville pour dénoncer les tracasseries dont ils s'estiment régulièrement victimes de la part des forces de l'ordre. En réaction, les populations locales Ntumu s'en sont pris aux manifestants, provoquant des affrontements pendant plusieurs jours. Ces violences ont fait au moins une dizaine de blessés graves et causé la destruction de plusieurs commerces appartenant à la communauté Bamoun, selon un bilan provisoire établi par la police. "La tension est très vive dans la localité de Kyé-Ossi, où d'importants renforts de forces de l'ordre venues notamment de Yaoundé ont été déployés pour mettre un terme à ces affrontement", a affirmé un responsable de la police locale joint au téléphone depuis Yaoundé. Le délégué général à la Sûreté nationale Edgard Alain Mebe Ngo'o, qui commande l'ensemble des forces de police camerounaises, et le gouverneur de la province du Sud Bernard Wongolo se sont rendus dans la localité pour y calmer les esprits.
Article publié le Tuesday, May 9, 2006