Plus d’une dizaine de sous-préfectures à travers le pays sont sans chef de terre. Depuis que les titulaires ont été affectés ailleurs, sans être remplacés, il y bientôt un an.
Les cas les plus flagrants sont ceux des principales villes du Cameroun que sont Douala et Yaoundé où six arrondissements sont sans sous-préfet. Douala 2, 4 et 5. Yaoundé 2, 3 et 4. La moitié des unités administratives que comptent ces métropoles les plus peuplées du Cameroun.
On peut citer d’autres arrondissements comme Buea, Figuil, Soa, Melong, Bikok, Limbe… Au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), on évalue à environ 5 millions, les habitants de ces arrondissements parmi les plus stratégiques du Cameroun, abandonnés entre les mains des adjoints d’arrondissement. A Douala, par exemple, le poste de premier adjoint préfectoral est aussi vacant.
Au Minatd, des sources indiquent que, selon des textes qui régissent la préfectorale, les adjoints d’arrondissement remplacent de plein droit les sous-préfets appelés à d’autres fonctions. La question est de savoir si les secrétaires d’administration qui occupent généralement les postes d’adjoints d’arrondissement sont suffisamment outillés pour assumer les tâches d’un administrateur civil. Particulièrement dans les grandes agglomérations à problèmes comme Douala et Yaoundé. Pour ces cas justement, et selon des informations, les adjoints d’arrondissement qui occupent de fait les fonctions de sous-préfet dans ces deux grandes métropoles multiplient, à une vitesse vertigineuse, les règlements des litiges fonciers juteux, avant que les prochaines nominations ne viennent les dégager.
Il faut rappeler que depuis le gouvernement du 8 octobre 2004 qui a nécessité l’éclatement d’une soixantaine de ministères, les différents départements ont sollicité les services de beaucoup d’administrateurs civils. Des sources introduites évaluent aujourd’hui à près de 50 administrateurs civils et assimilés qui ont été affectés dans ces ministères techniques. Parmi eux, beaucoup de sous-préfets. Cela, sans l’avis du ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Mafafa Hamidou Yaya ne serait pas d’accord qu’on lui ait arraché ses administrateurs sans demander son approbation. Il y a, par exemple, les cas de Yaoundé et Douala où ses services l’ont amené à muter des administrateurs civils qui avaient pourtant montré leur maîtrise des grandes agglomérations, mais qui ont été mutés . Aujourd’hui, le choix de ceux qui doivent tenir ces deux villes stratégiques, surtout en cette période délicate, non loin des municipales et des législatives, est bien délicat. C’est la raison pour laquelle des sources dans son ministère n’excluent pas la possibilité qu’aux prochains mouvements dans la préfectorale, il confirme, un peu comme par représailles, ceux qui ont été déjà affectés dans d’autres ministères. Dans un gouvernement où les dirigeants se respectent et obéissent à une seule autorité, une telle éventualité ne serait pas envisagée.
Illégalité
Pour l’heure, chez les chefs de terre, on relève au moins deux types de frustrations occasionnées par ce statu quo : premièrement, beaucoup d’administrateurs civils maintenus en fonction devraient déjà faire valoir leurs droits à la retraite. Comme celui de Zoétélé et bien d’autres. L’adjoint d’arrondissement de Melong, contrairement aux autres, devrait prendre sa retraite depuis 2005, selon des sources du Minatd. Il ne serait pas d’humeur à continuer dans la fonction publique, et donc, à assumer les fonctions de sous-préfet pour lesquelles il n’a jamais été nommé. Dans les milieux des administrateurs civils en particulier et des fonctionnaires en général, il n’y a point de raison que tous ceux-ci soient maintenus en fonction, illégalement. Alors que plein de candidats attendent et se rapprochent de la retraite, sans jamais avoir eu l’opportunité de goûter aux délices du commandement pour lequel ils ont été for
Article publié le Saturday, April 15, 2006