Casablanca, (LEC/Libération)-S’il y a un de ces joueurs qui a marqué de son empreinte non seulement le football africain, mais mondial, c’est bel et bien Roger Milla. L’ex-gloire de la sélection camerounaise a battu tous les records, raflant par là-même plusieurs sacres, à titre personnel ou avec ses compères des Lions indomptables.
Une longue et riche carrière entamée depuis le début des années soixante-dix pour ne prendre fin que lors de la toute dernière décade. Faisant les beaux jours de plusieurs clubs français, Roger Milla s’était fait une aura et une image qui ont dépassé les frontières de l’Hexagone pour faire partie du cercle fermé des joueurs Ballon d’or et être le seul joueur de champ à pouvoir disputer les phases finales d’une Coupe du monde, âgé alors d’un peu plus de quarante printemps. C’était lors de l’édition italienne en 1990 où le Cameroun avait brillé de mille feux en étant la première sélection africaine à atteindre le stade des quarts de finale dans une compétition majeure. L’exploit camerounais dans ce Mondial était dû en grande partie à Roger Milla, auteur de pas moins de quatre buts, dont un contre la Colombie d’Higuita qui est resté dans les annales du football.
Une fois l’heure de la retraite a sonné, la star camerounaise est revenue au club de ses premières amours, le Tonnerre Yaoundé, en tant que dirigeant de la section de handball.
Présidant la délégation camerounaise lors du Championnat d’Afrique des clubs champions de handball qui s’était déroulé récemment à Casablanca, Roger Milla évoque dans l’entretien qui suit plusieurs points relatifs à sa carrière, au football africain, au fléau du racisme dans les stades et bien d’autres sujets.
Roger Milla, on vous connaît en tant que gloire du football africain, comment expliquer votre présence dans le handball?
En tant que sportif, je ne peux pas m’intéresser qu’à une seule discipline. J’ai eu l’occasion de pratiquer plusieurs sports au collège. J’ai notamment pratiqué le handball, le volley-ball et le basketball. Aussi, ce qui m’a amené au handball, c’est le Tonnerre de Yaoundé où j’avais fait mes premières classes et qui est un club omnisports. Sachez aussi que je me suis décidé de m’occuper de ce club depuis 1974, même étant professionnel en Europe, j’essayais de m’occuper de cette équipe.
Ça été très facile pour moi de m’adapter à cette discipline parce que j’ai assisté par le passé à de nombreux matches de handball qui se jouaient dans mon quartier. En fait, je vivais non loin d’un stade où se jouait le championnat de handball. Et donc, je m’étais très tôt imprégné de cette discipline.
N’avez-vous pas subi des pressions autour de vous ?
Tout à fait, beaucoup de gens m’ont demandé pourquoi pas le football. En fait, je me suis dit qu’au Cameroun, le football est très soutenu par rapport à d’autres disciplines et il était donc tout à fait normal que j’apporte mon expérience dans cette discipline.
Il faut savoir que le handball, le basketball, l’athlétisme et la boxe ont apporté les premières médailles au Cameroun, bien avant le football. Il est donc logique de soutenir ces disciplines qui continuent à nous apporter des médailles.
Quel Bilan tirez-vous de votre participation à cette compétition. Etes-vous satisfait des prestations du Tonnerre Kalara Club (TKC)?
Certainement satisfait parce qu’on est là, parce que nous avons participé à cette grand-messe. Je ne dirais pas forcément autant pour l’organisation. Je pense que je l’ai déjà dit, je le redis : il va falloir que la Confédération de handball (CAHB) revoie la situation des Championnats d’Afrique, qu’elle revoie la situation des équipes participantes. Parce que, ça commence à devenir catastrophique. Nous dépensons énormément d’argent pour prendre part, parce que c’est le championnat d’Afrique, nous sommes africains, la CAHB devrait en retour améliorer les choses.
Parlons football. Les Championnats européens grouillent aujourd’hui de nombreux jou
Article publié le Tuesday, January 18, 2005