Le Cameroun, comme la plupart des pays en développement a entrepris une vaste reforme économique depuis la fin des années 1980 sous l'impulsion du Chef de l'Etat, Son Excellence Paul BIYA. Cette reforme s'effectue avec l'appui des bailleurs de fonds multilatéraux et des pays amis dont la France est en tête. Ce soutien s'est traduit par la signature des accords d'ajustement structurel avec notamment le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.
Dans le cadre de ce programme de redressement économique et financier, le Gouvernement a entrepris de rationaliser la gestion des entreprises du secteur public et parapublic à travers une vaste action de réformes qui implique la restructuration de certaines entreprises, la liquidation et la privatisation d'autres.
Dès la fin de 1990, l'Etat a décidé de se désengager progressivement et méthodiquement des secteurs productifs à travers une politique ambitieuse de privatisation. C'est ainsi que le volet Privatisation du programme de réforme économique comprend des entreprises évoluant dans tous les secteurs de la vie économique du pays :
les services ;
l'industrie forestière ;
l'agro-industrie ;
le transport ;
l'élevage, et
depuis le discours du Chef de l'Etat du 1er juin 1995, les entreprises pourvoyeuses de service public, telle la distribution d'eau, l'électricité, les télécommunications.
A l'instar de la plupart des pays qui se sont engagés dans le processus de privatisation, le Cameroun s'est d'abord doté d'un cadre juridique global et cohérent pour en régir les opérations ainsi que les mesures préparatoires et d'accompagnement.
Dans la même logique, il s'est avéré indispensable d'avoir des organes spécifiques chargés du pilotage du processus dont les missions et domaines de compétence respectifs ainsi que les procédures d'accès et de travail devaient être clairement définis.
Concomitamment à la mise en place du cadre légal et institutionnel, la première liste des entreprises à privatiser a été publiée suivant décret n° 90/1423 du 30 octobre 1990. Ce texte pose en effet le jalon d'un programme ambitieux de privatisation au Cameroun dont le bilan n'a cessé de s'améliorer. Au plan financier plus de 100 millions de francs ont été acquis au Trésor, à ce jour et presque autant sont attendus dans les jours à venir.
La stratégie gouvernementale définie en la matière n'a cessé également de s'affiner au fur et à mesure de la précision des objectifs globaux et sectoriels poursuivis dans le cadre de la privatisation. Les principaux objectifs poursuivis par le Gouvernement sont les suivants:
Au plan macroéconomique :
l'assainissement des finances publics ;
la stimulation des initiatives privées et la promotion des investissements ;
la restauration des mécanismes du marché ;
la mobilisation et l'orientation de l'épargne nationale vers les investissements privés.
Au plan sectoriel :
L'amélioration à bref délai de l'efficacité des systèmes et de la qualité des services ;
la promotion de la prise de participation par le secteur privé national y compris les salariés de l'entreprise ;
l'accroissement rapide des taux de desserte de la population sur l'ensemble du territoire national en matière de services publics de base (télécommunications, électricité, eau, le transport, …etc.) avec un accent sur le milieu rural ;
la réalisation de gains de productivité significatifs qui permettent d'assurer une structure tarifaire optimale pour les services publics concédés.
Cadre juridique et institutionnel de la privatisation au Cameroun
Les opérateurs économiques sont, sous tous les cieux, soucieux avant tout de la sécurité de leurs investissements, laquelle ne peut être garantie qu'à travers des règles juridiques claires et appliquées par des organes et institutions crédibles. Partageant ce souci, le Gouvernement s'est efforcé de prendre un ensemble de textes législatifs et réglementaires. Pour ce faire,
Article publié le Tuesday, January 11, 2005