La 30 ième Fête Nationale se célèbre chaque année au Cameroun.. Les préparatifs comme de coutume ont toujours eu lieu aussi bien dans les villages que dans les villes et plusieurs mouvements associatifs à travers le territoire national.
Cependant, cette année , l’avis de nombre d’observateurs avertis est que ce " 20 mai 2002 " ne constituera qu’un 20 mai de plus, où, comme à l’accoutumée diverses manifestations somme toute aux relents symboliques atteignent probablement leur paroxysme au sein de la société camerounaise toute entière. Dommage même que cette fête qui jadis célébrait la Conscience Nationale de tout un peuple, se soit ou ait été détournée de cet objectif premier au seul profit d’une subtile diversion qui ne dit pas son nom ! Aussi semble t-elle ne plus revêtir qu’une portée symbolique .
Toutes les constitutions successives du Cameroun jusqu'à la dernière promulguée le 18 Janvier 1996 ont toujours été une modalité de construction et d'imposition de l'identité nationale. Identité nationale comme toute identité politique, est construite dans un contexte de concurrence, de conflits. Ce sont les acteurs politiques dominants qui en fin de compte déterminent le patrimoine identitaire commun, patrimoine traversé par la dialectique de l'universalité et du particulier, de l'identité nationale compacte et de l'identité nationale segmentée ou relâchée. malheureusement au Cameroun, les questions à colorations identitaires ne cessent de diviser le pays. Ce point de vue n'est rendu possible que si nous jetons un regard rétrospectif dans l'histoire du cameroun.
Brefs rappels historiques:
Par le traité du 12 Juillet 1884 Le Cameroun était devenu un protectorat allemand.
Ce pays sera successivement sous mandat de la Société des Nations en 1918 et sous la tutelle de l'ONU le 19 décembre 1946 et administré respectivement par la France et la Grande Bretagne. Ces deux puissances colonisatrices vont imprimer leur politique dans la gestion des deux Cameroun Le Cameroun, divisé ainsi en deux zones, devenait pour reprendre Omer Bagandza dans Histoire d'Afrique contemporaine, publié aux éditions BAJAG-MERI Tome 2 " un objet de droit international".
Dès lors, une mission sera assignée à la France et à la Grande Bretagne par l'ONU. C'elle de préparer les camerounais à une autonomie avancée et à une indépendance totale avec le stricte respect de la dignité humaine et des libertés fondamentales.
Ainsi, apparaissant comme une entité étatique il obtint son indépendance le 1er Janvier 1960.
Déjà en 1959, dans la résolution 1350 (XIII) du 13 mars 1959, l'Assemblée Générale des Nations Unies avait demandé que l'autorité administratrice du pays organise sous la surveillance de l'ONU, des plébiscites séparés dans la partie septentrionale et dans la partie méridionale du Cameroun sous administration britannique " afin de déterminer les aspirations des habitants du territoire au sujet de leur avenir ". Ces plébiscites séparés, organisés les 11 et 12 février 1961 ont été remportés par les partisans de l'unification par 237 575 voix contre 97 741 voix pour le ralliement au Nigeria.
De ces résultats obtenus, un projet constitutionnel viendra faire prévaloir un Etat fédéral avec une Constitution très centralisée en lieu et place d'une province autonome tel que l'avait souhaité le public anglophone.
C'est ainsi que la " Southern Cameron " s'est retrouvé impliqué en février 1972 à la formation d'un Etat unitaire centralisé. Entreprise salutaire...
Aujourd'hui, des revendications sécessionnistes réapparaissent dans un climat de tension et de violence. plusieurs mouvements se sont crée pour revendiquer leurs appartenance solidaire à une partie du pays qui s'estime lésée par l'autorité centrale.
Selon ces derniers, du président Ahidjo à BIYA, plusieurs manœuvres économiques sont contre eux (anglophones). Ils arguent qu'ils ne bénéficient pas des retombées de l'hydrocarbure "offshore" du large de la péninsule qui borde le Gol
Article publié le Tuesday, January 11, 2005